Chapitre 18

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Nous étions jeudi, le week-end était déjà bien loin. Annabelle était finalement restée au bar avec Amanda et les deux jeunes femmes s’étaient beaucoup amusées durant le reste de la soirée. Amanda était rentrée un peu ivre ce qui faisait beaucoup rire Annabelle, car Amanda n’avait plus aucun filtre une fois qu’elle avait un peu bu.

- Franchement Annabelle, merci, vraiment merci beaucoup pour ce magnifique travail et pour ton amitié, même si je ne sais pas si tout cela va durer vu que ma patronne me déteste et semble vouloir me tuer chaque fois qu’elle me croise. Tu n’imagines pas comme je suis heureuse de tout ça et comme ça fait du bien de ne plus avoir à penser à mes fins de mois, je ne dois plus me taper des mains aux fesses sans pouvoir trop rien dire. Léo va pouvoir vivre dans un bel appartement plutôt que dans notre chambre de bonne au grenier. En plus de tout ça, tu es tellement gentille, tu m’offres ton amitié comme si on se connaissait depuis tellement longtemps. Franchement, je t’adore, tu es une fille géniale. J’espère que ma patronne va se calmer pour qu’on puisse continuer notre amitié, tu n’imagines pas ce que vous avez fait pour moi et pour mon frère surtout, c’est fou, je ne sais même plus quoi dire

Annabelle ne faisait que sourire, cela l’amusait de voir Amanda la tutoyer alors qu’elle se battait avec elle depuis plusieurs jours pour qu’elle l’appelle par son prénom et qu’elle la tutoie. Mais ce qui la faisait vraiment sourire, c’était de voir toute cette reconnaissance dans les mots d’Amanda. En l’écoutant parler ainsi elle se disait qu’elles avaient bien faits de lui proposer ce travail. Peu importe ce que Maria pensait de cette prétendue rivale, elle allait devoir lui ouvrir les yeux sur tout ce qu’il s’était passé. Plus elle découvrait qui était Amanda, plus elle avait peur de ce qui allait se passer lorsqu’Amanda découvrirait le pourquoi de cette proposition de boulot et de l’intérêt que leur portait les deux amies. Annabelle avait dû ramener Amanda mais surtout l’amener jusque son lit tellement elle n’était pas en état de se coucher toute seule. Elles étaient passées par l’arrière du restaurant vu que tout était fermé à cette heure tardive. Elles avaient difficilement montés les escaliers et Annabelle l’avait simplement aidé à se mettre au lit. Comme c’était la première fois qu’elle montait dans l’appartement d’Amanda, elle se permit de regarder un peu autour d’elle. Tout ici respirait le calme et la sérénité, c’était étonnant à quel point, elle avait réussi à optimiser un si petit espace pour en faire un lieu paisible. Annabelle avait envie de s’asseoir dans le fauteuil et s’endormir là, tellement tout lui donnait envie de se poser, mais elle prit sur elle de quitter les lieux avant que la maîtresse des lieux ne la mette dehors. Elle ferma la porte derrière elle et rentra chez elle pour se laver et aller dormir un peu.

Le reste du week-end avait été propice à un repos bien mérité. Maria était resté égale à celle de la veille et avait boudé son amie. Antonio savait que si sa femme était dans un tel état de nerfs, c’était qu’elle s’était disputé avec sa meilleure amie, car seules deux personnes pouvaient la mettre dans un tel état : Annabelle ou lui-même et comme il savait qu’ils ne s’étaient pas récemment disputés tous les deux, ce ne pouvait être que la faute d’Annabelle. Même s’il savait que sa femme ne lui expliquerait rien de leur dispute, il se décida à tout faire pour que sa femme réussisse au moins un peu à se détendre et à profiter un peu de ce week-end. Mais rien n’y faisait. C’était même tout le contraire, plus Antonio était attentionné et plus Maria s’agaçait, car elle se disait que ce n’était pas naturel ni même bien intentionné de la part de son volage de mari. Après tout, il faisait tout pour la mettre à l’aise depuis des semaines et finalement, il courait toujours dans les bras de cette garce dont sa meilleure amie s’était entichée. Elle avait ruminé tout cela tout le week-end et au lieu de s’apaiser, elle s’était encore plus énervée et elle savait que cette semaine ne serait que purement professionnelle avec Annabelle au risque qu’une conversation privée ne finisse en troisième guerre mondiale.

C'était une erreur...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant