chapitre 2

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Un peu plus d’une semaine plus tard, Maria est dans son bureau, la tête dans les chiffres et des dizaines de papiers, car elle est dans l’inventaire mensuel depuis deux jours. Elle a l’impression de s’enfoncer dans des sables mouvants un peu plus chaque heure. Tout à coup, Annabelle surgit dans son bureau l’air suspect :

- Allez cheffe, bouge tes fesses de là, on va manger
- Comment ça ? On avait prévu de manger ensemble ?
- Euh… Noooon, mais j’ai décidé de t’emmener dans un petit restau pas loin
- Je n’ai pas vraiment le temps là ma belle, je dois vraiment finir l’inventaire aujourd’hui
- Tu n’as pas le choix, je dois te présenter quelqu’un et c’est vraiment plus urgent que ton inventaire.
- Me présenter quelqu’un ? C’est quoi encore ça ?
- Bon écoute, je dois vraiment te parler
- Euh d’accord, dit Maria en souriant
- Non mais sérieusement, je dois te parler
- D’accord, je t’écoute, annonce Maria en reposant ses dossiers sur son bureau
- Comment te dire ça sans te blesser ou te faire mal ?
- Franchement, tu commences à me faire peur… Qu’est-ce qu’il y a ? Tu es malade ? Tu vas mourir ?
- Je vois que ma vie te tient à coeur… Mais non, non, rassure-toi, je vais bien et ma santé est bonne, ne t’inquiète pas je vais encore t’emmerder pendant des années… Ce que j’ai à te dire n’a rien à voir avec moi

Maria commence à s’inquiéter de plus en plus, elle fronce les sourcils :

- Bon, tu vas me torturer encore longtemps ou tu comptes parler ?
- Tu m’as demandé quoi il y a 10 jours ? Balance Annabelle en soupirant
- Quoi ? Déjà ? Demande Maria dans un recul d’horreur et de stress mêlés
- Oui, oui, tu oublies que tu as la meilleure enquêtrice du monde à tes côtés, même le FBI t’envie de la perle que tu possèdes. Quand il s’agit de faire des recherches, d’espionner quelqu’un, surtout quelqu’un que je déteste comme ton mari…
- Annabelle…
- Ok, ok, j’arrête, je me reprends… Oui, j’ai des informations pour vous, Madame
- Oh… souffle Maria, paniquée
- Marie ne me dit pas que tu ne veux plus savoir, tu vas pas me faire ce coup-là ?
- Je ne sais pas Annabelle, franchement, je ne suis plus sûre de vouloir le savoir… dit Maria, en fermant les yeux, histoire de reprendre un peu ses esprits et de les remettre en ordre durant quelques secondes…
Ok, vas-y, Anna, je t’écoute
- Alors, avant tout, j’ai commencé par les réseaux sociaux, je n’ai rien trouvé là-bas… D’ailleurs en passant tu devrais lui dire de mettre des photos récentes de lui sur ses pages, parce que, bon, il est beau gosse, pourquoi le cacher avec des photos flous…
- Annabelle..
- Ok, ce n’est pas le sujet… Donc comme je le disais, il n’y a rien sur les réseaux ni même sur le net en général. De ce côté, il est clean… Mais… Promets-moi de ne pas te fâcher Maria
- Non, non, avec toi quand tu me fais ce genre de demande, c’est que je vais me fâcher, donc je ne vais pas te promettre ça
- Comme tu m’as donné carte blanche pour trouver des infos, j’ai besoin que tu me le promettes
- Ok, d’accord, je te le promets
- Tu te rappelles ce week-end quand je t’ai appelé pour savoir si tu étais à la maison et que Antonio était là aussi ?
- Oui, bien sûr, je t’avais même dit qu’il s’apprêtait à sortir
- Oui en fait, j’étais en bas de chez toi…
- Comment ça en bas de chez moi ? Tu n’es pas passée pourtant ?
- Non, non, je devais venir te voir, mais quand tu m’as dit qu’il s’apprêtait à sortir, je me suis dit que c’était l’occasion ou jamais de trouver enfin quelque chose vu que j’étais dans une impasse niveau réseaux sociaux
- Eeeeettt ? Demande Maria le coeur battant à tout rompre
- Je l’ai suivi, annonce Annbelle, la tête baissée
- Tu as fait quoi ?
- Je suis désolée, je ne savais pas quoi faire d’autres, je voulais juste savoir le mot de la fin pour que tu puisses avoir des réponses à tes questions. Pardonne-moi, je voulais vraiment bien faire
- Vas-y, continue, dis moi ce que tu as trouvé, dit Maria, après quelques secondes de réflexion
- Il est allé…
- A l’hotel ?
- Mais non, là au moins on aurait su directement et tu aurais retrouvé ton mari à l’hopital
- Non mais toi, sérieux… dit Maria, le sourire aux lèvres
- Il est allé dans un restaurant, pas très loin d’ici, en fait…
- Un restaurant ?
- Oui, et tu avais raison, Maria, ton mari te trompe…
- Pardon ? Comment ça il me trompe ? Qu’est-ce qu’un restaurant a à voir avec le fait qu’il me trompe ? Explique-moi mieux , car je ne comprends rien
- Calme-toi, je vais t’expliquer. En fait, ton mari s’est rendu dans un restaurant à environ 30 minutes d’ici. Et je l’ai surpris là-bas en train d’embrasser une jeune fille… sur la bouche… C’est une serveuse du restaurant. Il avait vraiment l’air tout sourire et elle aussi… Je suis désolée

Maria ferme les yeux le temps d’assimiler ce qu’elle vient d’entendre… Malgré ses doutes, tout cela lui semble tellement irréel. Elle est complètement perdue, toute sorte de sentiments l’assaillent, elle ne sait pas si elle est en colère, si elle est triste ou dégoûtée… Elle se sent trahie… Aucun son ne réussit à sortir de sa bouche, elle entend au loin sa meilleure amie lui dire :

- Je suis vraiment désolée ma chérie, mais il fallait que je te le dise… Je vais te laisser accuser le coup… Prend le temps dont tu as besoin et quand tu seras un peu remise, on verra ce que tu souhaites faire

Maria acquiesce et baisse la tête, son coeur saigne tellement du poignard qu’elle vient de recevoir. Où avait-elle pu se tromper ? Depuis quand son mari la trompait ? 6 ans de mariage, ce n’était pas rien tout de même ? Que leur est-il arrivé ? Se retrouvant seule dans son bureau, elle se met à pleurer à chaudes larmes… Face à son coeur brisé, l’inventaire attendrait....

C'était une erreur...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant