Chapitre 15

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Le lundi matin, tout le monde s’était bien réveillé. Les entreprises ouvraient à 8h30 pour les employés et les patrons, eux, arrivaient pour 9h00. Maria, pour une fois, s’était réveillée plus tard qu’à son habitude. Les péripéties de ces derniers jours couplées à ce long voyage en voiture l’avait épuisé, elle s’était donc accordée de trainasser 15 minutes de plus au lit. Antonio, à son réveil, vit sa femme encore toute ensommeillée et en pyjama, il se frotta les yeux pour voir si ce qu’il voyait été réellement la vérité. Une fois convaincue, il ne put s’empêcher de la taquiner :

- Attends ma chérie, je rêve ou tu n’es pas encore prête. D’habitude…
- Les habitudes sont faites pour être bousculées mon coeur… Et puis, dois-je te rappeler qui est la patronne ?
- Non, non pas besoin… En tout cas, je ne sais pas qui vous êtes ni même ce que vous avez fait de ma femme, mais quand elle reviendra, essayez de lui laisser un peu de ce grain de folie que vous avez, ça me plaît bien
- On verra si Monsieur le mérite… Bon allez cette fois, je file m’apprêter

Une demi-heure plus tard, Maria était toute pimpante, elle but une gorgée de café avec un toast avant d’apostropher son mari :

- Alors, on y va, tu es prêt ?
- Je te retourne la question ?
- Moi, je gère
- D’accord, ria Antonio. On se voit ce soir alors…
- Uhmm, as-tu oublié que ta voiture était toujours sur le parking de ton entreprise ?
- Ah oui, c’est vrai, mais je peux très bien prendre un taxi
- Non, t’inquiète, chose promise, chose due… Tu m’as suivi ce weekend, à moi de te ramener au boulot de la même façon que je t’en ai kidnappé

Sur le chemin vers leurs boulots respectifs, Maria souriait en se remémorant ce petit déjeuner… Un petit déjeuner presque parfait, ils s’étaient assis l’un en face de l’autre et avait papoté de leur week-end, se rappellant les bons moments de ces 3 jours sans connexion. Pourtant, au fil des kilomètres, son sourire s’effaça peu à peu, tout ce qu’il se passait depuis quelques jours étaient ce que Maria avait toujours désiré de son mari. Il était devenu son homme quasi parfait et pourtant, l’ombre d’Amanda grossissait dans la mémoire de Maria… Certes, elle profitait de ces instants rêvés depuis des années et enfin concrétisés mais elle savait aussi au fond d’elle qu’elle n’y prenait pas le plaisir espéré, car elle avait conscience qu’elle se mentait à elle-même mais aussi à Antonio, tout comme lui-même le faisait depuis des mois ( voire même des années)… Que n’aurait-elle pas donné pour vivre tout ceci bien avant de connaître l’existence d’Amanda…

Annabelle, de son côté, avait accompli son devoir à la perfection et avait passé un excellent week-end.

Amanda, de son côté, avait passé un bon week-end, un peu intense et fatiguant mais bon. Ce matin, elle s’était levée très tôt afin d’apprêter et d’amener Léo à son école. Les au revoir avait été un peu difficile, mais, en même temps, Léo avait passé un excellent week-end et avait hâte d’être au suivant. A 8 h30, Amanda se trouvait devant la tour PC. L’imposante bâtisse en verre la stressa et l’apaisa en même temps. C’était étrange comme cette seconde, celle où elle allait pousser la porte de l’immeuble, lui semblait être sa seconde d’éternité, l’instant où sa vie entière prendrait un autre sens et où enfin elle se sentirait heureuse et vivante. Elle ne le savait pas encore, mais elle pressentait que ce moment était capital pour son avenir et celui de Léo. Elle prit une grande inspiration et poussa la porte en souriant. Elle n’aimait pas les portes automatiques alors elle empruntait toujours les manuelles. Elle essayait d’être professionnelle et de garder son sérieux, mais ses yeux pétillaient comme ceux d’un enfant dans un magasin de jouets le soir de Noël. L’intérieur était tout aussi beau que l’extérieur, si ce n’est plus. Si un jour, Léo pouvait voir ça, elle savait qu’elle le comblerait de joie. Elle prit sur elle pour ne pas prendre de photos ou s’extasier devant la beauté du lieu. Tout était mélange de marbre noir et blanc et la technologie était présente partout. Ce lieu était à la fois le pays des geeks et la chicitude incarnée. Elle se dirigea vers le bureau centrale où siégeait une secrétaire d’accueil

C'était une erreur...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant