Chapitre 13

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Nous sommes dimanche, Amanda hésitait entre inquiétude et colère, car, malgré des dizaines d’appels, elle n’avait pas pu joindre Antonio. Il n’avait même pas chercher à la rappeler. Elle ne savait pas où il était passé. Cette fois, ils allaient devoir avoir une vraie discussion, elle ne se contenterait pas d’excuses évasives. Pour être pardonné, il devait le mériter. Qu’il ait envie de passer du temps avec sa femme, elle le comprenais, c’est souvent elle même qui le poussait vers elle, mais il pouvait au moins la prévenir histoire qu’elle ne s’inquiète pas. Heureusement, elle n’avait pas trop le temps de ressasser tout ça, car elle voulait se consacrer au maximum à Léo.

Elle avait pris le temps d’expliquer la proposition d’emploi qu’elle avait eu au garçonnet. Du haut de ses 6 ans, l’enfant avait parfaitement compris tout ce qu’Amanda lui disait ainsi que toutes les conséquences positives de ce futur emploi. C’était vraiment un petit garçon très intelligent et empathe, il était juste mal à l’aise avec certaines personnes ou plutôt, il n’était à l’aise qu’avec très peu de personnes. Afin d’être un peu plus sereine, Amanda, avec l’aide d’Antonio, avait mis Léo dans un internat spécialisé pour les enfants comme lui. Elle le voyait donc un week-end sur deux et quand ils se voyaient, ils profitaient le plus possible l’un de l’autre. Amanda et Léo étaient tellement proches qu’elle lui avait même expliqué l’altercation avec Maria lorsqu’ils s’étaient appelé le week-end précédent. Et là, elle lui avait raconté tout le reste de l’histoire, à savoir les excuses de Maria, leur discussion et sa proposition d’emploi. Mais, elle savait que dès qu’elle avait mentionné que ce nouveau travail serait dans la tour qu’il aimait tant, elle l’avait convaincu. Il disait toujours que de là haut quelqu’un le regardait et lui souriait, alors que voir 50 étages plus haut d’une façade en verre n’était pas la chose la plus normal au monde. Mais ça l’amusait, elle aimait qu’il ait autant d’imaginations positives dans ce monde de plus en plus noir.

Elle avait l’accord et le soutien de tout le monde concernant ce possible nouvel emploi, tout le monde sauf Antonio et cela commençait réellement à l’agacer. Elle secoua sa tête pour recouvrer ses esprits, posa un œil sur Léo qui dessinait calmement sur une table en terrasse et se remit au travail en essayant de ne pas trop penser à Antonio. Pendant ce temps, Léo était vraiment concentré sur son dessin. Il avait ce qu’on peut appeler l’oeil du peintre, il réussissait à reproduire à l’identique sur papier ce qu’il voyait autour de lui ou même simplement juste ce qu’il avait envie de reproduire. Tout le monde était bouche bée devant son talent et cela rendait Amanda encore plus fière du garçon. C’est lorsqu’il leva les yeux de sa feuille que Léo vit une magnifique jeune femme sortir d’une magnifique voiture quelques mètres plus loin. Pourtant ce n’est pas la sublime Mercèdes décapotable que vit le jeune garçon, c’était la dame qui en sortait. Il ne l’avait encore jamais vu, mais son sourire avait attiré son regard et quelque chose d’inexplicable l’avait fait s’attarder sur cette parfaite inconnue. Il la regarda s’approcher, sa démarche lui plaisait beaucoup, il était vraiment attiré par cette dame qui venait de pénétrer sur la terrasse. Quand la dame releva la tête, elle vit le jeune garçon qui la regardait et elle senti quelque chose remuer au fond de son coeur. Elle lui fit un sourire et un petit signe auquel l’enfant répondit. Annabelle fut subjuguée par ce que dégageait l’enfant. La scène ne dura pourtant qu’à peine une seconde avant que ce dernier ne retourne à ses occupations. Au même moment, Amanda avait levé la tête et vu son frere faire signe à quelqu’un ce qui était quelque chose de complètement insensé vu le comportement sociale de l’enfant. Elle savait que si ça avait été Antonio, l’enfant n’aurait pas fait signe. En effet, il ne l’aimait pas beaucoup, ce qu’Amanda ne comprenait pas, tant l’homme avait fait de bonnes choses pour eux.

- Excuse-moi 2 minutes Carméla, Léo a fait signe à quelqu’un et je n’aime pas ça du tout, dit Amanda en se précipitant vers l’enfant… Ohhhh, bonjour… Annabelle, c’est ça ?
- Bonjour... euh… Amanda, si je ne me trompe pas
- Oui, c’est bien ça. Que faites-vous ici ?
- Disons qu’on est dimanche et que j’ai envie de profiter de ce jour pour manger au restau et ainsi m’éviter la corvée de cuisine, enfin si ça ne dérange pas la serveuse
- Oh oui bien sûr, désolée, je suis un peu perturbée aujourd’hui
- Rien de grave, j’espère
- Non, non, plus maintenant. J’ai juste été un peu surprise de te voir ici, Maria est venue vendredi
- Oui, je sais, elle me l’a dit, dit Annabelle tout sourire… Donc comme je disais, je venais manger quand j’ai vu ce jeune homme me faire coucou
- Oh donc c’est à toi que Léo faisait signe, ça me rassure un peu
- Oh donc c’est Léo qu’il s’appelle, dit Annabelle en se souvenant du prénom que lui avait dit Maria
Salut  Léo
- Bonjour Madame
- Oh non, pas de Madame avec moi, tu peux m’appeler Annabelle, c’est mon prénom
- J’aime beaucoup Madame… Euh Annabelle
- Et bien, on dirait bien que vous lui avez tapé dans l’oeil. Je suis super étonnée de sa décontraction. Habituellement, il n’est pas très sociable, alors ce qu’il vient de faire c’est un vrai exploit
- J’ai de la chance alors
- Oui, c’est même pour cela que je suis sortie aussi subitement, je voulais m’assurer de la personne à qui il avait fait signe
- Ce n’était que moi… Du coup, je peux me mettre près de lui pour passer commande et manger ?
- Demandons à l’intéressé… Léo, Madame… euh Annabelle peut venir se mettre près de toi pour manger ?
- Ouiii, bien sûr !!
- Et bien je crois bien qu’il y en a un qui est amoureux, taquina Amanda
- Je suis chanceuse alors
- Oui, oui… Bon alors installez-vous, je vous amène la carte
- Merci Amanda… Alors Léo, comment vas-tu aujourd’hui ?
- ça va. Je suis content de revoir ma sœur alors je reste sage et je fais des dessins pendant son cravail
- Ah, c’est ta sœur, je pensais que ça pouvait être ta maman, dit Annabelle en pensant au soulagement de sa meilleure amie quand elle apprendrait la nouvelle
- Noooon, dit l’enfant en riant… Mais presque

Sa mine s’attrista quelques secondes et Annabelle fondit encore plus pour le petit garçon. C’est le moment qu’Amanda choisit pour venir prendre la commande de la jeune femme s’assurait que son frère allait bien. Après avoir rassuré Amanda sur le fait que son frère ne la dérangeait aucunement, elle commanda une assiette de tagliatelles aux trois couleurs et ses Saint Jacques à la crème. Elle ne avait déjà l’eau à la bouche, cela faisait des années qu’elle n’avait pas mangé ce plat. Une fois, sa soeur partie, l’enfant s’adressa à Annabelle :

- Tu veux voir mon dessin ? Je viens de le finir
- Oh oui, bien sûr

Elle était subjuguée par ce qu’il y avait sur la feuille qu’il venait de lui tendre. Comment un enfant de cet âge pouvait réussir un dessin aussi magnifique ? Comment avait-il pu voir autant de détails et les reproduire avec autant de justesse alors qu’il avait quoi 7 ou 8 ans vu sa façon de s’exprimer ?
Wahouuu, c’est magnifique Léo, tu dessines depuis longtemps ?
- Je sais pas, depuis toujours je dirais. Ça détend
- Et bien, je suis admirative, tu penses qu’un jour, tu pourrais me dessiner ?
- Oh oui, sûr même, mais je sais pas encore bien faire les visages alors je veux m’alémorier avant
- Améliorer tu veux dire ?
- Ouiiii, parce que tu es très belle alors je peux pas mal faire
- Merci beaucoup… Et tu as quel âge ?
- Bientôt 6 ans
- Wahouuu et bientôt c’est quand ?
- Dans 2 semaines, ma soeur sera plus ici alors on pourra pas le fêter
- Elle sera où ?
- Dans son nouveau travail alors on fera pas la fête ici
- Voilà votre assiette Annabelle, les interrompit Amanda
- Merci beaucoup, ça a l’air excellent
- Ce sont les meilleures de la ville, répondit Amanda en partant.
Annabelle sourit et commença  à manger tout en continuant sa discussion avec Léo
- Et ça te rend triste ?
- Un peu criste, mais elle va travailler dans la grande tour, c’est la messante dame devenue zentille qui l’a dit
- Tu as déjà rencontré Maria ?
- Non, ma soeur m’a juste dit… Comment tu sais son nom ?
- Parce que je travaille aussi là-bas
- amanda va travailler avec toi ?
- Presque, on sera à côté en tout cas. Mais tu es sûr qu’elle va venir travailler avec nous ?
- Oui, tout le monde lui a dit de dire oui. Mais elle est messante ou zentille ta Madame ?
- Ma Madame ?
- Oui, Maria
- Très gentille même
- Comment tu sais ?
- Parce que c’est aussi ma meilleure amie
- Oh alors, ça va, c’est qu’elle est vraiment zentille
- Comment tu peux me croire ?
- Parce que toi tu es très zentille et belle alors tu mens pas
- Merci, tu es très beau aussi tu sais
- Je sais… Tu crois que ma sœur va aimer son nouveau cravail?
- Je pense que oui, et puis tu viendras nous voir tous les jours ?
- Je peux pas
- Pourquoi ?
- L’école
- Oui, mais après l’école
- Je suis à l’école encore… Je dors là-bas
- Oh tu es en internat, tu reviens le week-end alors ?
- Pas tous, 2 par mois
- Oh d’accord, c’est pour ça que tu disais être content de revoir ta sœur tout à l’heure ?
- Oui, c’est un peu criste, mais peut-être qu’Antonio voudra bien que je rentre toujours maintenant que ma soeur vivra plus là-haut
- Là-haut ?
- Oui, mais c’est petit, c’est crenier
- Grenier tu veux dire ?
- Oui, oui, c’est pour ça qu’Antonio a dit à ma sœur que je devais rester à l’école, mais ..
- Mais ?
- Il est messant, il veut pas de moi, il veut Amanda seulement
- Et c’est qui ?
- Son copain
- Et pourquoi tu crois qu’il est méchant ?
Léo fit signe à Annabelle de s’approcher et il lui dit à l’oreille
- Parce qu’il crie tout le temps et il ment
- Et …

Annabelle n’eut pas le temps de poser la question qui lui brûlait les lèvres, car Amanda revient près d’eux :

- Et bien c’est vraiment l’amour fou, depuis quand tu réussis à être aussi près de quelqu’un
- Annabelle est très zentille, répondit le garçonnet en déposant un bisou sur la joue d’Annabelle, comme s’il avait voulu cacher à sa sœur qu’il chuchotait à l’oreille de sa nouvelle amie
- Tu veux bien ranger tes feuilles et tes stylos mon chéri, j’ai bientôt fini mon service donc si tu veux toujours aller au parc, il faut que tu te prépares.
- Cooollll, tu viens Annabelle ?
- Non, je ne peux pas, mais on se voit bientôt
- Pour mon anniversaire ?
- Peut-être…

L’enfant rangea ses affaires et rentra un grand sourire sur les lèvres. Annabelle se sentait sereine comme jamais. Elle ne savait pas ce qu’il venait de se passer, mais elle avait passer le meilleur moment de sa vie avec ce petit garçon. Les larmes montèrent dans ses yeux, mais elle secoua la tête pour revenir vers Amanda.....

C'était une erreur...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant