Chapitre 4

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C'est aux alentours de quinze heures que Stiles rouvrit les yeux. Il avait dormi d'une traite, sans se réveiller une seule fois entre temps. Il n'irait pas jusqu'à dire que son réveil était agréable mais au moins, il se sentait moins pâteux. Pas épuisé, mais tout de même assez fatigué. Au moins, il s'était reposé. Il devait être quoi, onze heures ? Stiles tomba des nues lorsqu'il vit l'heure affichée par son téléphone portable sur la petite table de nuit.

- Non, non c'est pas possible, j'ai pas pu dormir autant... Souffla-t-il, estomaqué.

Et pourtant, c'était la réalité et il ne pouvait pas en douter. Son rythme cardiaque s'accéléra sous la panique et son souffle se fit court. Il n'allait pas faire une crise de panique mais ça risquait de s'en rapprocher... Surtout lorsque tous les éléments de la matinée lui revinrent en mémoire. Son réveil, Derek, Scott, les révélations qui lui avaient été faites... Non... La boule au ventre, il tenta en vain de se calmer, l'angoisse l'étreignait. On l'avait drogué. C'était ça qui revenait et qui tournait désormais en boucle dans son esprit torturé. Et c'était seulement maintenant qu'il commençait à en prendre réellement conscience. On l'avait mis out, lui, pour lui faire... Pour lui faire quoi au juste ? C'était étrange de raisonner comme ça, mais Stiles ne voyait absolument pas en quoi le droguer avait ses avantages. En plus d'être un simple humain, son physique était d'une banalité affligeante et encore une fois, c'était spécial de penser de cette manière mais c'était Stiles et il ne parvenait pas à comprendre. Peut-être avait-on simplement voulu le faire taire ? Il était vrai que ses babillages étaient parfois sans queue ni tête, ses monologues souvent très longs et son hyperactivité, agaçante au possible. Mais pour tout ça à la limite, il suffisait de le menacer ou de le plaquer contre un mur. À la limite, même juste un bon uppercut dans les dents suffirait à l'assommer. Pas besoin d'user de stupéfiants. Même là, ça ne collait pas.

Et ça le stressait.

Une pulsion soudaine d'angoisse le poussa à vouloir se lever, bouger, faire quelque chose. Rester inactif ne l'aiderait en rien. En revanche, il surestima son corps et ne pensa pas le moins du monde aux possibles effets secondaires de la drogue lorsqu'il repoussa les draps et qu'il entreprit de se lever. Sa tête se mit à tourner violemment et ses jambes semblaient être en coton. Elles n'avaient aucune force... Et Stiles s'étala sur le sol en gémissant faiblement, sans vraiment comprendre comment il avait pu tomber aussi facilement. Il s'était levé et puis... ? Rien, il était juste tombé parce que ses jambes ne tenaient pas. Son sang se glaça alors qu'il commençait à comprendre ce que cela signifiait, que ça lui confirmait qu'il avait bel et bien été drogué. Cette constatation, plus qu'une simple prise de conscience, lui fit l'effet d'une gifle.

Soudain, Stiles se senti soulevé et une douce chaleur s'insinua dans son corps alors que le sol s'éloignait rapidement. Il finit par tilter et tourna la tête. Derek le soutenait et venait de l'aider à se relever, en passant un bras autour de l'adolescent.

- Ça va ? Lui demanda simplement le loup.

Stiles hocha fébrilement la tête. Non, ça n'allait pas du tout. Physiquement, il ne pouvait pas trop se plaindre, il était juste tombé. C'était mentalement qu'il allait mal. Ses précédentes prises de conscience le perturbaient au plus haut point et lui donnaient simplement envie de retourner se calfeutrer dans son lit, d'y rester jusqu'à la fin des vacances. Des. Vacances. Nouvel éclairage. Stiles était en train de rater ses vacances et pourrissait celles de Derek. Il voulut lui dire de le lâcher, de le laisser et d'aller profiter avec les autres mais aucun son ne parvint à passer la barrière de ses lèvres. Et puis...

Il tremblait.

Stiles se sentait plus faible que jamais et avait l'impression que son corps était complètement désarticulé, sans muscle, sans force, sans moyen de bouger comme il le voulait. L'image de la marionnette s'imposa à nouveau à son esprit. Oui, c'était ça, on pouvait l'assimiler à un pantin à l'heure actuelle.

L'Emissaire PrimordialOù les histoires vivent. Découvrez maintenant