Chapitre 18

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Derek mit un temps fou à émerger et ce, malgré les tentatives plus ou moins musclées de Deaton. Le sédatif qu'il lui avait injecté n'était pas des plus forts, cependant... Le loup semblait s'être plongé si profondément dans son inconscience que le vétérinaire eut bien du mal à l'en faire sortir. Mais il réussit. Toutefois, il ne l'interrogea pas tout de suite, s'assurant qu'il reprenne convenablement et qu'il organise correctement ses pensées pour pouvoir lui retranscrire au mieux ce qu'il avait pu voir. Car chaque détail comptait. Chaque image, chaque son, chaque mot. Tout. Il ne fallait rien laisser au hasard : la vie de Stiles en dépendait. Au vu du regard plus qu'alarmé que finit par lui lancer Derek une fois plus ou moins lucide, Alan sut que l'existence de l'hyperactif risquait de toucher à son terme incessamment sous peu.

Alors, Derek lui raconta tout. Tout ce qu'il avait vu. Tout ce dont il se souvenait. Il ne détailla pas l'état de Stiles : bien qu'il l'eût marqué, il n'avait pas les mots pour le décrire – ni l'envie, d'ailleurs, tant y repenser lui donna la nausée. Lorsque Deaton lui demanda pour le second Nemeton, Derek fut capable de le lui situer sur une carte sans même savoir comment. Il y était allé dans son rêve, sans savoir qu'il avait mémorisé le chemin emprunté. Il trouva cela étrange, tant et si bien qu'il décrivit avec précision son état au moment où il cherchait l'hyperactif et lui parla de cette facilité avec laquelle il avait instinctivement su où aller. Comme s'il savait déjà où le second Nemeton se trouvait... Ou comme si son loup intérieur lui avait soufflé l'information à l'oreille. Et pourtant, c'était Stiles qu'il avait senti. Stiles qui avait hurlé quelques fois avant de ne plus en avoir la force.

Son sauvetage, c'était ce soir ou jamais.

Se posait maintenant la question du moyen de le sortir de cet enfer. Derek avait l'avantage de connaître l'endroit où tout allait se dérouler et de manière générale... La forêt, c'était son dada et, plus jeune, il l'avait sillonnée jour et nuit avec ses sœurs, parce qu'ils adoraient s'y perdre. L'ancien alpha avait donc pour lui la connaissance du terrain.

Maintenant ce qu'il lui fallait, c'était de l'aide.

Parce que Derek n'était pas stupide : seul, il n'y arriverait pas. Une meute entière serait là pour « adouber » leur émissaire et par conséquent, le garder prisonnier. Derek avait beau être fort, seul, il ne ferait pas le poids. Entièrement d'accord avec lui, Deaton lui donna un petit remontant et de quoi manger histoire qu'il reprenne correctement de sa sieste forcée et s'isola pour appeler Chris Argent. Une équipe de chasseurs ne serait pas de trop pour cette mission de sauvetage. De son côté, Derek aurait beaucoup aimé pouvoir faire participer sa meute qui désirait presque autant que lui récupérer l'hyperactif. Mais il se souvenait de l'empoisonnement, de leur état à tous. Maintenant, il le savait : sa connexion avec Stiles y était pour quelque chose dans sa guérison. Le châtain avait dû, sans s'en rendre compte, utiliser un de ces pouvoirs dont il n'avait pas la connaissance. Ainsi, Derek était débarrassé de la moindre particule d'aconit et il se demanda malgré lui si cet acte n'avait pas participé à accélérer la déchéance de l'hyperactif. Angoissé à cette idée, il espéra que non. Il fallait que Stiles tienne jusqu'à ce qu'on le sorte de cet enfer. Néanmoins, il se prit à souhaiter intérieurement qu'au moins un de ses amis recouvre rapidement du poison. Disons que quelques loups supplémentaires pourraient peut-être changer la donne. Les chasseurs de la famille Argent avaient beau être forts, ils n'en restaient pas moins humains et un combat avec des lycanthropes pouvait fortement montrer un rapport de force inégal. Les humains avaient leurs armes, les loups leurs griffes. Les loups guérissaient vite, pas les humains. En mangeant sa barre énergétique, Derek s'assit et finit par se lever pour faire quelques pas dans le but de se dégourdir les jambes. Le temps était compté. Même s'il savait qu'il n'avait pas le droit de se démotiver, Derek commençait sérieusement à se dire que l'opération risquait de s'avérer fort compliqué et le problème... C'est que la petite meute de Beacon Hills était jeune et n'avait, par conséquent, pas encore eu l'occasion de former de réelles alliances, mis à part avec les Argent. Derek s'estimait néanmoins heureux d'avoir eu la chance d'être débarrassé ainsi de l'aconit : au moins, il pouvait bouger et savait qu'au manoir Argent, beaucoup aimeraient être dans la même forme que lui. Actuellement il était encore un peu mou avec le sédatif, mais l'effet s'estomperait complètement d'ici quelques minutes sans doute.

L'Emissaire PrimordialOù les histoires vivent. Découvrez maintenant