Chapitre 3

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Stiles se réveilla en sursaut aux alentours de quatre heures du matin. Il avait froid. Ou peut-être chaud. Ou bien froid. Il ne savait plus. Les sueurs froides qui coulaient sur ses tempes le brûlaient. Il avait mal, au ventre, à la tête. Son estomac semblait se tordre dans tous les sens et sa tête était martelée, comme si on lui frappait le crâne sans discontinuer. La nausée était plus forte que jamais mais Stiles resta allongé. S'il se relevait, nul doute qu'il vomirait ses tripes. Mais avec quelles jambes ? Il avait un mal fou à bouger, à se mouvoir dans ce lit. Son lit, ou un autre, il n'en savait rien. Alors même qu'il était réveillé, tout était flou dans son esprit. Il n'arrivait pas à se situer, à savoir où était le haut, où se trouvait le bas, la gauche, la droite. Les rayons de la lune avaient beau traverser les rideaux et éclairer la chambre, c'était à peine s'il la reconnaissait. En tous les cas, il se sentait mal à tel point qu'il referma les yeux car de toute manière, il ne pouvait pas faire grand-chose. Sa tête était un labyrinthe sans fin, un imbroglio tel qu'il se posait des questions avant de les oublier par la suite il n'eut même pas le temps de terminer de se demander intérieurement pourquoi il n'arrivait pas à bouger qu'il était déjà passé à autre chose, notamment cette douleur qui traversait son crâne. Sa respiration se bloqua de la même manière que la précédente matinée et son cœur s'emballa.

C'était à peine s'il sentit les bras l'entourer et le redresser doucement, à peine s'il arriva à prononcer un mot pour décrire ce qui risquait d'arriver s'il restait dans cette position. Les bras le lâchèrent après l'avoir rallongé puis étaient revenus quelques instants plus tard, le remettant en position assise à nouveau. La nausée était forte, si forte... Que Stiles vomit sans demander son reste, le contenu de son estomac se déversa dans un horrible bruit de gargouillis. Il sentit vaguement quelque chose caresser doucement ses cheveux et il régurgita à nouveau. C'était comme si son corps souhaitait expulser quelque chose d'étranger, qu'il ne supportait pas. Comme lors de son indigestion. Enfin, au bout d'un moment, son corps arrêta de rejeter l'ordure qui le pourrissait et resta là, tremblant dans son entièreté. Stiles ne se posa aucune question quant à l'endroit où avait fini son vomi, son esprit était trop embrumé pour cela.

De son côté, Derek se boucha le nez, recoucha vite fait Stiles et partit laver la bassine dans la cuisine. Il avait bien intuité comme il l'avait imaginé, l'hyperactif avait fini par se réveiller en pleine nuit. C'était le changement de rythme aussi soudain que rapide de son palpitant. Par contre, il n'avait pas pensé qu'il se mettrait à vomir, heureusement que l'adolescent avait réussi à articuler « suis pas bien » avant de se lâcher Derek avait tout de suite compris ce qui allait se passer et s'était précipité pour chercher une bassine, sans se soucier du bruit qu'il faisait. Peu importe si ça réveillait Peter.

Voir Stiles dans un tel état lui avait fait mal au cœur et ce fait avait été accentué par sa fatigue car Derek était resté éveillé depuis qu'ils étaient rentrés. Ce n'était pas la peine de l'emmener à l'hôpital mais il avait senti qu'il fallait que quelqu'un soit là pour lui. Là, ses émotions étaient exacerbées, à tel point qu'il ouvrit les yeux en grand en voyant le contenu de la bassine. Outre le côté dégueulasse de la nourriture complètement ramollie, c'étaient les filets noirs qui le surprirent. Des filets de sang d'un jais intense, du sang surnaturel. Bien vite, il la nettoya pour effacer cette odeur qui lui piquait les narines mais également pour pouvoir retourner plus vite auprès de l'adolescent. En passant du produit vaisselle car c'était tout ce qu'il avait trouvé, Derek fronça les sourcils. Il avait dû se tromper. Ce qu'il avait vu ressemblait en tout point à ce qui arrivait lorsqu'un être surnaturel était sévèrement blessé mais cela ne devait pas être ça, le loup avait forcément dû confondre. Ce n'était pas possible autrement. Refusant de s'attarder plus longtemps là-dessus et faisant de Stiles sa priorité, il retourna auprès de celui-ci avec un verre d'eau et deux feuilles de sopalin pour essuyer sa bouche. Une fois nettoyées, les lèvres laissèrent passer l'eau avec plaisir. C'était doux, c'était plaisant, agréable et autant dire que Stiles en profita. Cette sensation de fraîcheur lui donnait l'impression que toute sa bouche perdait ce côté pâteux qui le dérangeait tant.

L'Emissaire PrimordialOù les histoires vivent. Découvrez maintenant