Chapitre 9

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- Je... Je sais pas, Scott, j'te le jure... Souffla Stiles à son meilleur ami.

L'alpha était assis au bord du lit dans lequel se trouvait l'hyperactif. C'était assez irrespectueux, mais il avait tenu à l'interroger dès son réveil, ne pouvant pas supporter d'attendre pour avoir les réponses à ses questions. Si Stiles était un être surnaturel, il devait forcément le savoir, y compris avoir une idée de ce qu'il pouvait être. Il ne pouvait pas ne pas être au courant de ce qu'il était, c'était invraisemblable.

- Mais si, Stiles, réfléchis un peu ! Tu dois savoir. Donne-moi un indice, n'importe quoi !

L'hyperactif secoua faiblement la tête de gauche à droite tout en articulant péniblement encore une fois qu'il ne savait absolument pas. Ayant froid, il tira les draps pour les remonter jusqu'à son menton.

- Stiles, fais un effort bon sang, tu nous aides pas là ! Insista encore Scott.

- Scott, j'te promets que... Que je réfléchis mais vraiment, je... J'sais vraiment pas...

Parler était difficile pour lui, c'était clair et net. Chaque mot prononcé l'essoufflait et il ne pouvait pas sortir une simple phrase sans devoir faire des pauses. Stiles ferma les yeux un instant tout en fronçant les sourcils. Ce qu'il avait mal à la tête... Et la lumière de la lampe de chevet lui paraissait si vive... La voix de Scott, n'en parlons pas : elle était forte, trop forte, frappait contre les parois de son esprit comme si elle était décuplée. Ne pouvait-il pas baisser de volume, ou se taire ? Stiles comprenait son désarroi, aussi bien qu'il n'arrivait pas à accepter lui-même qu'il pouvait éventuellement faire partie du monde surnaturel. Mais Scott savait bien que l'hyperactif était honnête avec lui, alors pourquoi insistait-il ?

- Putain, Stiles ! Tu...

- Scott, ça suffit, le coupa une voix grave.

- Mais...

- Sors.

La voix de Derek était sans appel et Stiles n'entendit rien d'autre qu'un soupir, des bruits de pas, de porte qu'on ouvre et qu'on ferme, et enfin, le silence. L'hyperactif se détendit légèrement : les coups de marteau qu'il avait l'impression de sentir à l'intérieur de son crâne perdirent un peu en intensité. Néanmoins, il avait toujours froid, n'était pas à son aise et... Il n'avait pas la tête à réfléchir, rien ne lui paraissait cohérent, rien du tout... Le jeune homme sursauta en sentant qu'on lui posait un linge humide sur le front. Il rouvrit les yeux un peu vite, si bien qu'il en eut la migraine et vit Derek près de lui. Bien vite, il essaya de lui faire comprendre, comme à Scott, que l'on ne pourrait rien tirer de lui :

- J'te jure Derek... Je sais pas... C'que je suis, ni ce qui m'arrive... J'te le promets...

C'était une supplique. Il suppliait Derek, dans un sens, de ne pas le harceler comme l'avait fait son meilleur ami. Il n'avait absolument pas la force de faire quoi que ce soit, se repasser le fil de sa vie en quête d'indices était déjà bien assez épuisant comme ça...

- Je sais Stiles, je sais, dit Derek à un volume bien plus bas que celui de Scott.

- J'me sens pas bien, j'sais pas où je suis, j'sais pas c'que vous faites là, je...

- Calme-toi, Stiles.

Sur ces simples mots, Derek prit la main de l'hyperactif qui dépassait des draps et la serra doucement, histoire de l'apaiser un peu. Il le savait dépassé par la situation et il était clair que Scott n'aurait pas dû chercher à l'interroger aussi tôt : Stiles était épuisé, malade, mourant. Les sueurs froides sur son visage étaient claires et nettes, des veines partiellement noircies pouvaient être aperçues ici et là, son regard vitreux et plus sombre que d'ordinaire trahissait son épuisement autant que le faisait son odeur. Stiles n'était pas en état.

L'Emissaire PrimordialOù les histoires vivent. Découvrez maintenant