10 years of you

Chapitre 4

« Notre train arrive à destination de Tokyo. Nous vous prions de vous préparer à la descente et de n'oublier aucun bagage à bord du train. Nous espérons que vous avez passé un agréable voyage. » 

Je jetai un coup d'œil par la fenêtre. La campagne avait laissé place à l'immensité de la ville de Tokyo. Cela faisait des années que je n'étais pas revenue ici... Pas depuis que ma mère s'était remariée et que j'avais terminé mes études au lycée. Je devrais peut-être aller la voir ... Même si nous nous étions quittées en mauvais terme. Bientôt, le train se stoppa et l'ensemble des voyageurs se leva pour quitter son bord. Je fis de même et attrapai mon sac à dos. Je n'avais pas pris grand-chose pour ce week-end. Au pire, je piquerai des affaires à Bokuto. J'avais pris cette fâcheuse habitude depuis le lycée. J'adorais lui voler ses t-shirts. Il avait même demandé à garder son maillot de Fukurodani pour me l'offrir en guise de souvenir lorsque je suis partie pour Londres. Je descendis du train et regardai mon téléphone. 

Nouveau message d'Akaashi : Rin', répond. Bokuto va bientôt assommer la dame de l'accueil. Ton train a 5 minutes de retard. 

Je laissai échapper un léger rire et composai le numéro de Bokuto, qui avait essayé de m'appeler 4 fois. A peine une sonnerie et il décrocha.

— Rin' ! Tu es où ? hurla-t-il à l'autre bout du téléphone.

— Je viens de descendre du train. Désolée, nous avons eu un peu de retard.

— Rin' ... Tu es où ?! continua de se lamenter Bokuto à l'autre bout du téléphone.

Tout à coup, je sentis une présence derrière moi et une main se posa sur mon épaule. Je frissonnai et à peine ai-je eu le temps de me retourner qu'une voix vint chatouiller le creux de mon oreille.

— Bienvenue parmi nous, ma belle, retentit la voix d'Akaashi.

Je retournai vers lui pour le découvrir souriant en face de moi. C'est moi ou il avait drôlement grandi ? Il semblait beaucoup plus imposant et mature qu'à l'époque. Au loin derrière lui, je pus voir Bokuto assis sur un banc entrain de continuer à se lamenter au téléphone. Je m'apprêtai à l'appeler quand Akaashi posa son index sur mes lèvres et me fit signe de me taire. J'acquiesçai en ricanant silencieusement et le suivis discrètement.

— Rin' ! Réponds-moi. J'en ai marre d'attendre.

— Hm, Bokuto, j'ai un cadeau pour toi.

Je sortis ma tête de derrière Akaashi, un immense sourire aux lèvres. Lorsqu'il m'aperçut, le regard de Bokuto s'illumina et je courus vers lui pour lui sauter dessus. Il m'attrapa au vol et j'enroulai mes jambes autour de sa taille, tel un koala. Il n'y avait jamais eu aucune gêne entre nous. Nous étions comme une famille. J'enfouis ma tête dans son cou et glissai mes doigts dans ses cheveux. Il fit de même et je le sentis renifler dans le creux de mon cou.

— Je suis tellement content que tu sois là. Tu m'avais tellement manqué.

— Bokuto ! commençai-je à renifler aussi.

— Rin' !

Et nous nous mîmes à nous émouvoir dans les bras l'un de l'autre. Il nous fallut quelques secondes avant de nous calmer et je me retournai finalement vers Akaashi. Il pencha la tête sur le côté et m'adressa un petit sourire timide en coin. Nous n'avions jamais été aussi proche qu'avec Bokuto et je dois avouer qu'il m'avait toujours plus intimidé et agacé. Il n'empêchait qu'il m'avait lui aussi terriblement manqué. Si Bokuto se rapprochait plus d'un frère, Akaashi, lui, était un véritable meilleur ami, un confident; la personne qui, je ne sais comment, savait toujours trouver les mots qu'il fallait. Un sourire fendit mes lèvres et je passai mes bras autour de lui pour venir me blottir dans ses bras. Il se figea un instant avant de se détendre à mon contact. Bon, c'est vrai. Il n'était pas très fan des contacts physiques, contrairement à Bokuto. Mais, je m'en contrefichais. A ma plus grande surprise, Akaashi laissa échapper un léger rire et déposa un baiser sur le haut de ma tête.