Chapitre 34

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Aimer, il y a quelques temps je pensais que aimer faisais souffrir. Que c'était le sentiment final. Aujourd'hui, je pense toujours pareil. Je pense juste différemment. Aimer, je parle du vrai sentiment pas celui que l'on pense avoir alors que c'est juste du manque affectif, ce sentiment là lui fait du bien. Ça fait du bien seulement un petit temps, après les complications arrivent. Je ne les ai toujours pas toutes identifiées, je sais juste qu'elles sont nombreuses et diverses, que certaines font plus de mal que d'autres, et que certaines sont plus courantes que d'autres.

Le sentiment de l'amour existe sous différentes formes, aimer amoureusement une personne si attachée et vouloir passer sa vie avec, faire des projets dans sa tête et des illusions pour au final qu'il ne reste que des désillusions et un profond désespoir. Aimer amicalement une personne sur qui on sait que l'on peut compter, qui sera toujours présent pour nous, qui nous défend même quand on est en tort mais qui nous explique en privé pourquoi nous avons tort, qui sait en un regard quand ça ne va pas et qui sait quoi faire contre ça. Cette façon d'aimer est plus douloureuse que d'aimer amoureusement, l'amitié on pense que c'est pour la vie, quand on y croit aussi fort on ne s'attend pas à une telle déception quand la personne en face de nous nous trahi. Et enfin, aimer familialement, cette personne de ta famille pour qui tu donnerais ta vie, pour qui tu serais capable de tuer, en qui tu as confiance et que tu penses que la seule chose qui vous séparera un jour c'est la mort en elle même. Celui-là est douloureux quand tu te rends compte que même ta famille peut t'abandonner, te laisser, te trahir. Ça fait mal de savoir que cette personne va préférer des gens qui ne sont pas de sa famille.

J'ai beau essayer de toutes mes forces, je n'arrive pas à lui pardonner ce qu'elle nous a fait. Je suis fatigué de toujours lui chercher des excuses, et je ne comprends pas comment mon père et mon frère font. Chaque fois que j'y pense et que je me dis qu'il faut que je passe à autre chose, que l'erreur est humaine, qu'elle regrette, mais je repense au nombres d'heures par jour que je passais à pleurer en attendant son retour. C'est plus fort que moi, je ne pourrais pas lui pardonner.

-Sonia attention !

Mon père entre dans la cuisine et retire la poêle du feu et la mets dans l'eau du lavabo. Il ouvre la fenêtre pour faire évacuer la fumée qui s'était formée.

-T'as failli foutre le feu à la cuisine. Dit-il.

-Pardon.

-Tu sais par rapport à hier-

-J'ai pas envie d'en parler. Le coupais-je. Dit moi, pourquoi on est rentré maintenant ? Il reste encore quatre jours de vacances.

-T'écoutes pas quand on parle à table ? Rigole-t-il, je répond négativement de la tête et il poursuit. Frédéric et Nadège font le renouvellement de leur voeux ce week-end, on est invité. C'est dans un château d'à peine 30 minutes d'ici, j'ai vu des photos c'est assez sympa. Sois prête pour dix-huit heures trente.

Je ne réponds rien et hoche simplement la tête. La mère de Jackson s'appelle donc Nadège, première découverte en un peu plus d' une semaine je n'ai pas découvert son prénom. La sonnette retentit et je pars ouvrir la porte. Un facteur se tient devant moi avec un colis énorme dans les mains.

-Bonjour, Sonia Carrington ? Demande-t-il, j'acquiesce perdu et il dit : Signez ici s'il vous plaît.

Une fois signé il me donne le colis et pars en me souhaitant une bonne journée. Mon père arrive vers moi avec un grand sourire.

-C'est quoi ? Demande-t-il.

-Je ne sais pas du tout.

Je monte dans ma chambre et ferme la porte derrière moi. Sans savoir pourquoi un stresse à l'idée de savoir ce qu'il peut bien se situer dans cette boîte m'a envahi. Je défais le ruban et l'ouvre toujours autant stresser, mon stresse descend un étage quand j'aperçois le papier de soi qui couvre la surprise qui m'attend. Je prends le papier posé dessus et le lis.

Lui ou ElleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant