Retour au château

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Puis elle se retrouve de nouveau dans le hall du château.

Rien n'a changé, rien.

D'instinct, elle va dans la grande salle pour voir Belle.

Lorsqu'elle entre, tout est saccagé, les vitres de la vitrine ont été éclatées en mille morceaux et les chaises sont retournées.

Elle fait le tour des bibelots, cherchant à voir si rien ne manque et, à l'endroit où était posée, à son départ, une coupe en or, se trouve la tasse que Belle a ébréchée.

Elle se retourne sentant la présence de Rumplestiltskin. Les larmes coulent d'elles-mêmes sur sa peau qui scintille comme le métal au contact du soleil.

Isabelle : Belle n'est plus là ?

Il acquiesce d'un simple mouvement de tête.

Isabelle : Mais...

Rumplestiltskin : Le jour où tu es partie, elle m'a embrassé. Je suis presque redevenu un homme. Je l'ai mise dehors et aujourd'hui avant que la barrière ne soit brisée, la Reine est venue me voir et...

Il ne finit pas sa phrase, il s'écroule à genoux par terre.

Isabelle accourt pour le soutenir.

Isabelle : Que s'est-il passé ?

Rumplestiltskin : Elle... Elle est morte. Son père l'a enfermée dans une tour et a voulu la purifier. Alors, elle... S'est jetée du haut de la tour. Quand j'ai vu que la barrière s'était brisée, à un endroit précis, j'ai cru que c'était elle.

Ses yeux commencent à luire. Son père se laisse choir dans ses bras.

Isabelle : Tu l'aimais... C'est pour ça que tu allais redevenir un homme.

Rumplestiltskin : Mon enfant, saches que le Véritable Amour n'arrive qu'une fois dans une vie. Il peut guérir n'importe quelle blessure, peut briser n'importe quel sort, y compris le mien.

Isabelle : Le Véritable Amour n'arrive qu'une fois ?

Rumplestiltskin : Oui, sauf qu'il a des pouvoirs dévastateurs, tu sens ce que l'autre subit, tu peux deviner où il est. Il n'arrive qu'une fois dans une vie et je l'ai laissé partir trop loin pour que je puisse le rattraper.

Elle ferme fortement ses yeux, pour ne pas laisser tomber les larmes. Mais elles tombent par la tristesse de ce qu'il vient de se passer.

Elle resserre l'emprise qu'elle a sur son gilet. Il laisse échapper un sanglot.

Rumplestiltskin : Tu es la seule chose qu'il me reste, mon enfant, mon ange.

Elle aurait aimé en dire autant, mais hélas, il n'est pas la seule chose qu'il lui reste.

Isabelle : Je peux t'appeler "papa" maintenant ou c'est un peu trop déplacé ?

Il rit puis se retire de l'étreinte. Il prend son visage dans ses mains.

Rumplestiltskin : Tu lui ressembles tellement. À Baelfire.

Isabelle : Tu le retrouveras un jour, j'en suis sûre.

Rumplestiltskin : "Papa", oui, ça sonne bien.

Elle le reprend dans ses bras, émue.

Isabelle : Je t'aime, papa.

Elle l'entend soupirer de joie.

Rumplestiltskin : Je t'aime aussi, mon enfant. Je ne laisserais pas la Reine te faire du mal. Jamais.

Isabelle : Je vais monter me laver et m'endormir un peu. À moins que tu aies besoin d'aide pour nettoyer...

Elle lui désigne du doigt la salle ravagée.

Rumplestiltskin : Non, va te reposer.

Elle part sans lui adresser un mot de plus. Elle comprend qu'il veut être seul.

Elle retrouve sa chambre, ses affaires.

Elle part prendre un bain. Elle retire un à un ses vêtements et découvre une lettre qui était enfoncée dans sa ceinture.

Elle la pose sur le bord du bain, puis entre dedans, elle la prend en faisant attention de ne pas la faire tomber.

"Ma jolie,

Je sais que le moment où je t'embrasserai va arriver à un moment proche. Je t'écris cette lettre dans la cellule où la Reine m'a enfermé. Je suis persuadé que quand tu la liras, tu seras déjà bien loin de moi. Mais je te retrouverai. Compte bien à ce que je vienne te voir bientôt. Et justement à ce que je t'embrasse.

Je ne sais pas si ce que j'éprouve pour toi est ce que les autres appellent le Véritable Amour, mais je ressens tout ce que tu ressens, la tristesse, le désespoir, la peur. Je ne sais pas vraiment comment c'est possible et je m'en fiche. Je sais au moins que tu es en vie. La seule pensée de te voir me réjouit.

Tout me manque, tes cheveux de feu, tes yeux verts, ton sourire. Ce qui me manque par-dessus tout, c'est quand tu rougis. Tu vas te dire que je suis fou. Mais je t'aime. J'espère te retrouver vite.

À très vite, mon soleil.

Killian Jones."

Isabelle : Mystère des OriginesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant