La lettre

599 23 2
                                    

Depuis quelques jours, Rumplestiltskin a changé de comportement. Il est moins violent, plus aimable.

Malgré la grandeur du château et les nombreuses pièces à explorer, Isabelle s'ennuie.

Isabelle se dirige vers la grille.

Même en été, rien de pousse dans les allées du château, pas de fleurs, pas d'arbre. Le monde ici est bien triste.

Au loin, elle peut apercevoir Rumplestiltskin qui l'attend.

Elle se dépêche car Monsieur n'aime pas que l'on le fasse attendre.

Rumplestiltskin : Eh bien, j'ai failli attendre !

Isabelle : Si vous aviez un château moins grand, je serais arrivée avant !

Il lui prend fermement le bras et ils disparaissent dans un nuage de fumée.

Lorsqu'ils réapparaissent, ils sont sur un ponton en bois près de la mer.

Isabelle : Qu'est-ce que vous voulez que je fasse aujourd'hui ? Me noyer ?

Rumplestiltskin : Non ! Tu pourrais encore me servir ! Aujourd'hui, tu vas devenir une Sirène.

Isabelle : Une quoi ?

Rumplestiltskin : Vois-tu, au plus profond des eaux, il y a une pieuvre qui donne une encre... Magique !

Isabelle : Vous voulez que je me batte contre une pieuvre ?

Rumplestiltskin : Non, pour récupérer l'encre je vais te donner un flacon et un miroir.

Isabelle : Un miroir ?

Rumplestiltskin : N'as-tu aucune culture ? Tu n'auras qu'à montrer le miroir et la pieuvre prendra peur en voyant son reflet. Ainsi, tu pourras avoir l'encre.

Isabelle : Et pour ce qui est de la transformation ?

Rumplestiltskin : Ça, je m'en chargerai moi-même.

Il lui donne donc le flacon en verre et le miroir.

Isabelle s'avance vers le bord et Rumplestiltskin la pousse dans l'eau.

Soudain, Isabelle se transforme en Sirène rouge.

Elle ne perd pas de temps et commence à nager.

Au fur et à mesure, l'eau devient de plus en plus sombre et glaciale.

Soudain, elle arrive devant un gros tas noir.

Exténuée par tout le chemin qu'elle vient de faire, elle s'assoit dessus.

Tout à coup, le tas sur lequel elle est assise se soulève.

Deux énormes yeux se dévoilent, puis huit gigantesques tentacules.

Isabelle prend vite le miroir et la pieuvre s'enfuit en crachant de l'encre et Isabelle la recueille dans le flacon.

Elle nage ensuite jusqu'au ponton.

Rumplestiltskin : Enfin ! Tu as l'encre ?

Isabelle : Oui, je l'ai...

Elle tend la main et voit qu'elle ne l'a plus.

Rumplestiltskin : Dis-moi que tu l'as rendus invisible !

Isabelle : Euh... Je ne l'ai plus.

Rumplestiltskin : C'est normal puisque c'est moi qui l'ai !

Il la fait apparaître dans ses doigts.

Rumplestiltskin : Pour une fois que tu réussis ce que je te demande de faire, je ne vais pas te jouer un mauvais tour.

Elle lui sourit et pour une fois, il lui sourit également.

Rumplestiltskin : Bien, nous allons rentrer.

À nouveau, le nuage les enveloppe.

Ils arrivent derrière la grille.

La porte du château a été brûlée, un carrosse noir est dans l'allée.

Rumplestiltskin : La Reine...

Isabelle : Comment ?

Rumplestiltskin : Celle pour qui tu travailles.

Isabelle : Je vous ai déjà dit cent fois que je ne la connais pas !

Rumplestiltskin : Bien, écoute-moi. Je vais t'envoyer dans ce qui te sert de chambre. Tu ne devras en aucun cas sortir. C'est clair ?

Isabelle : Quoi elle est dangereuse ?

Rumplestiltskin : Disons que toutes les jeunes filles comme toi qui étaient ici... Sont à présent mortes ou emprisonnées.

Isabelle : Et depuis quand vous souciez-vous de moi ?

Rumplestiltskin : En fait, je commence à t'apprécier. Tu as du cran et ça me plaît énormément !

Juste avant de répondre, elle est téléportée.

Elle se rend alors compte qu'elle n'est pas dans la chambre où elle a l'habitude d'être. Elle est dans une chambre confortable, avec un immense lit à baldaquin. Une lettre est posée dessus.

"Comme je te l'ai dit, je commence à t'apprécier. J'avais envie de te récompenser.

Pourquoi ?

Eh bien, parce que tu es la seule à me tenir tête ainsi, à ne pas avoir peur de moi, tu es la seule qui a réussi à me supporter.

Comme je te l'ai dit, tu me fais beaucoup penser à mon fils Baelfire. Il était comme toi. Il me reniait souvent en tant que Mage Noir.

Mon histoire, la voici...

J'habitais dans un village, comme celui où tu habitais, j'avais une femme en ce temps-là.

Au loin, la bataille des Ogres faisait rage et je fus rapidement appelé pour aller me battre. Je te précise que j'étais encore un homme ordinaire.

Lorsque j'étais au front, on me confia la responsabilité de garder un prisonnier. Je découvris que c'était une voyante et elle m'a dit que j'allais mourir à la bataille et que ma femme attendait un enfant. Milah attendait un enfant. Je me blessai alors volontairement à la cheville et on me renvoya chez moi.

J'étais devenu le lâche du village. Mon fils l'a subi toute sa vie. Ma femme est partie avec un pirate, mais ça, je ne te le raconte pas en détail car je ne veux pas en parler.

Après une autre longue histoire, que je te raconterai plus tard, je suis devenu qui je suis aujourd'hui. Mon fils l'a subi toute sa vie aussi. Ses amis ne l'approchaient plus, de peur de mourir. Il me posa un ultimatum, s'il trouvait le moyen de m'enlever mes pouvoirs, je devais l'aider.

Il trouva la solution. Nous envoyer dans un autre monde, sans magie, à l'aide d'un haricot magique.

Lorsqu'il le jeta, un tourbillon vert apparut, il plongea à l'intérieur, mais, moi, je n'ai pas sauté.

Voilà comment je l'ai perdu, voilà comment je suis devenu celui que je suis..."

Isabelle : Mystère des OriginesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant