Lorsque l'aube se lèvera, je continuerai de respirer [ Rengoku Kyojuro - KNY ]

Chapitre 1 • "Elle reste un loup dans la bergerie"

Brutalement, son visage heurta les cailloux du jardin et une chaussure vint se fracasser sur sa tête sans ménagement. Le choc la sonna mais elle réussit tout de même à constater qu'aucun ne manquait à l'appel. Ils étaient tous là, les yeux rivés sur elle, comme des spectateurs lors de la mise à mort d'une bête de foire.

- Sanemi, doucement... fit une voix féminine en s'approchant d'eux Laisse la se relever.

- Elle est l'une des leur et tu veux que je la relâche ?! grogna cyniquement la brute à la chaussure Tu manques cruellement de bon sens Shinobu !

- Nous avons besoin d'entendre sa version. Debout.

L'homme aux cheveux hirsutes pesta et leva le pied après une énième pression sur le crâne de sa victime. Une douleur lancinante provenant de sa tête foudroya subitement la jeune fille au sol qui peina à se redresser sur ses genoux. Ses cheveux de jais laissèrent enfin l'occasion à toutes ces personnes d'apercevoir le visage de leur « ennemie ». Une jeune fille de petite taille se tenait tant bien que mal devant eux mais défiant malgré tout de son regard ambré quiconque osait la regarder de haut dans cette cour. Quelque chose de sauvage émanait de ses yeux et de ce silence qu'ils instauraient, ce qui ne déplut pas à l'homme aux traits de Ninja.

- He bien, en voilà un démon intéressant ! S'exclama-t-il en se passant la langue sur les lèvres.

Faisant mine de ne pas avoir entendu le commentaire désobligeant de son collègue, la femme aux papillons reprit :

- Lekia Nagate c'est bien ça ? Tu es ici au QG des pourfendeurs pour être jugée. Peux-tu nous expliquer ta situation ?

La jeune fille en question s'octroya le temps d'une inspection interne avant de répondre.

Pourquoi avait-il fallu qu'elle tombe sur le pilier du Vent ? C'était probablement le pire qui pouvait lui arriver, il n'allait clairement pas plaidoyer et personne d'autre ici non plus.

Sentant un mélange de désespoir et de rage lui tordre l'estomac, elle finit par lâcher :

- Je suis une des nouvelles recrues dans l'armée des pourfendeurs. Rien de plus.

- Menteuse ! Vrombit Sanemi en lui assignant un violent coup de pied dans le visage.

La tête de l'ébène vola de nouveau sur le côté, laissant perler un filet de sang de son nez sur les cailloux blanc du jardin.

- On a tous senti que quelque chose clochait avec ton sang, dis-nous la vérité. Siffla l'homme au serpent.

- Vous pensez vraiment qu-

Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'un tintement de cloche résonna de la maison où des jumelles apparurent et annoncèrent en cœur :

- Le maître est là.

Un vent doux et silencieux souffla alors soudainement dans le jardin. Comme un apaisement incompressible au milieu de tous cette agitation, Lekia aperçu le visage mutilé de l'homme marchant lentement vers eux mais malheureusement une main robuste vint agripper sa tignasse noire pour lui remettre une nouvelle fois le visage au sol. Elle voulut grogner après le pilier du vent et sa violence injuste mais à la place, lorsqu'elle tourna la tête, elle vit une rangée de soldats agenouillés respectueusement devant cet homme s'approchant.

- Bonjour mes chers enfants. Quelle belle journée ...

- Bonjour maître ! s'écria timidement la seconde et dernière femme de ce groupe de combattant.