Chapitre 13 • "Tu me gènes là"

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- Il me semble que c'est par là !

- Tu es sûre ? On est déjà passé devant cet arbre je crois...

A vrai dire, elle ne savait plus. Les directives de Kyojuro avaient été clair mais son sens de l'orientation était une autre affaire. Voilà bien trois heures qu'ils s'étaient enfoncé dans cette forêt, Tanjiro était patient mais cette chasse commençait doucement à le décourager et il finit par s'asseoir sur un énorme rocher.

- Je suis désolée... soupira-t-elle.

- Ce n'est rien, je ne suis pas capable de m'orienter ici non plus. Fini-t-il par sourire.

Ce garçon était aussi doux que Kyojuro. Son coeur lui laissait croire qu'il aurait pu être le disciple parfait pour le pilier du feu tellement ils semblaient similaires, mais il en avait été autrement.

Complètement dépitée, elle s'assit à ses côtés en un soupir.

- Peut-être qu'on aurait du prendre le forgeron de Kyojuro...

- Impossible... Il est déjà très chargé, on aurait pas eut nos sabres avant des semaines...

Nouveau soupir en commun.

Parmi la fraicheur des bois des journée d'été, bon nombre d'odeurs se mélangeaient et apaisaient grandement les nerfs de la pourfendeuse. Mais parmi toutes ses effluves, l'une d'elle interpela Tanjiro et son nez de limier en premier. À sa tête, l'ébène compris qu'elle devait se concentrer sur son odorat à son tour : Une odeur de riz frit volait délicatement.

Tous deux se retournèrent revigoré à l'idée d'une civilisation proche. Le village des forgerons était tout prêt. Ainsi, ils se remirent en route en suivant ces douces odeurs de nourritures commençant à les affamer. Il ne fallut pas plus d'une quinzaine de minutes pour arriver à l'entrée du village, complétement caché par la broussaille des arbres. Ce n'est qu'en foulant les rues de cet endroit que Lekia se rendit compte de toute la particularité du village. En plus du riz, ils pouvaient sentir le souffre et la fumée s'échappant de diverses forges. Ils pouvaient sentir le goût du métal jusque dans leurs bouches et un bruit incessant de marteaux régnait dans leurs oreilles, pourtant étrangement, rien de tout cela ne paraissait dérangeant. C'était donc le fameux village des forgerons.

Tanjiro avait l'air tout aussi ébahie qu'elle, pourtant, elle devinait une légère appréhension venant du jeune homme. Il ne faisait que regarder furtivement derrière lui et guettait chaque coin de rue.

- Qu'est-ce que tu cherches ?

- Mon forgeron... murmura-t-il gêné Cela fait déjà plusieurs fois que je casse ma lame et à chaque fois il rentre dans une colère noire...

Elle déglutie. C'était déjà la deuxième personne qui lui confirmait que les forgerons n'étaient pas les plus amicaux lorsqu'il s'agissait de sabre fendu. L'idée de se retrouver dans un village entier de personnes aussi impliqués dans la conception de sabre, avec une lame brisée ne la rassurait pas le moins du monde, pourtant il allait falloir y passer.

Dans l'allée centrale, ils s'arrêtent tout de même au marchand pour s'acheter de quoi manger en chemins. Quelques onigiris et dangos puis ils repartirent en suivant les pancartes en bois où étaient écrits les noms de chaque forgeron.

- Bon et bien allons-y.... Grimaça-t-elle en essayant de se convaincre.

Seulement, Tanjiro n'était plus derrière elle. Elle eut beau chercher dans les rues perpendiculaires, il n'y avait pas la trace du jeune homme. L'idée qu'il se soit fait prendre en tenaille dans son dos par son forgeron lui traversa l'esprit mais préféra penser que quelque chose d'autre avait retenu son attention. Comme ils avaient émis l'idée de se retrouver aux sources chaudes le soir, elle reparti sereinement en passant la tête dans chaque forge, priant pour ne pas tomber sur un être virulent. Elle n'avait absolument aucune connaissance sur ce qui différenciait un bon forgeron d'un mauvais donc elle choisit d'y aller à l'instinct. Ses pas la menèrent dans une petite rue plus étroite où la population avait grandement diminuée. Les commerces semblaient avoir fermés, tous sauf un dont on entendait seulement les coups de marteaux réguliers. La pancarte en bois en haut de l'atelier était tellement usée par le temps qu'on ne distinguait même plus les lettres. Ironiquement, ce fut cette forge qui retint le plus l'attention de la belle et elle décida d'y entrer bien trop sereinement entre deux bouchées d'un dango.

Lorsque l'aube se lèvera, je continuerai de respirer [ Rengoku Kyojuro - KNY ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant