Lorsque l'aube se lèvera, je continuerai de respirer [ Rengoku Kyojuro - KNY ]

Chapitre 20 • " Je serais tienne "

Le gazouillement matinal des oiseaux la fit sortir de ce doux cocon qu'était cette nuit de sommeil. Elle ne savait pas exactement depuis combien de temps elle n'avait pas dormi de manière aussi paisible. Avant même que ses yeux ne s'ouvrent, l'odeur boisée quelle aimait tant s'immisça paisiblement dans ses poumons et son cœur fit soudainement un bond en se souvenant de cette nuit. Son corps se réveilla de ces sensations lorsqu'elle sentit un bras se resserrer autour de sa poitrine et une respiration frémir dans le creux de son cou. Au même moment, sa main glissa lentement sur les draps du futon pour caresser ce bras l'enveloppant et dans son dos, le pilier semblait émerger peu à peu de son sommeil.

- Bonjour... Murmura-t-il dans un soupir endormi.

Son corps entièrement collé à elle se vouait à la tendresse, il n'était que caresse et douceur pourtant, l'ébène n'arrivait pas à en profiter à cet instant. Son cœur se déchirait à chaque respiration de plus dans les bras du blond, alors, délicatement, elle finit par se redresser de la place chaude dans le lit pour s'asseoir en boule et se tenir le front. Ce changement alerta immédiatement le pilier qui ouvrit les yeux et tendit son bras vers elle pour lui caresser son dos nu.

- Hey... Qu'est-ce qu'il y a ?

Un long silence s'installa où la pourfendeuse cherchait ses mots, tentant par la même occasion de remettre tout en place dans sa tête et son cœur.

- Cette nuit... Tu as dit... Que...

Elle hésitait bien trop. Pas tout à fait sûre que tout ça ait été réel mais suffisamment sûre pour avoir le courage d'aborder le sujet. Kyojuro se redressa alors à son tour sur le futon pour s'asseoir sous la couverture près d'elle.

- Que je veux t'épouser, oui.

Elle tourna la tête un long instant pour le regarder incrédule. C'était donc bien ça. Malgré les battements de son cœur frappant à tout rompre, il semblait si calme et serein. Comparé à lui, Lekia semblait complétement chamboulée, ne comprenant pas réellement ce qu'il se passait.

Ça fait un moment que j'y pense et je n'ai jamais réussi à trouver le bon moment pour te le demander.

- Je suis une demi-démone... ! Je ne peux pas t'infliger ça.

- Lekia, tu n'es pas une menace.

- Si... Murmura-t-elle en secouant nerveusement la tête Si quoi que ce soit venait à se savoir. À arriver aux oreilles de Muzan... Tu seras en danger immédiatement.

Il voyait bien que la jeune fille était en pleine panique. Recroquevillée sur elle-même, elle n'avait plus rien à voir avec l'amante qu'il avait connu cette nuit. Alors, avec la plus grande des douceurs, il se rapprocha de sa belle à pas de chat jusqu'à recouvrir son dos d'un de ses bras. Ils étaient si proche et pourtant elle semblait si loin de cet instant.

Ce n'est que lorsqu'il posa son front sur sa tignasse de charbon qu'elle tourna enfin la tête vers lui, seulement, ses yeux avaient changé, ils étaient emplis d'une tristesse infinie.

- Tu es entré dans ma vie, par hasard. Commença-t-elle en plantant ses iris ambrées en lui Dans une vie qui ne valait plus grand-chose et dont je n'étais pas fière. Ce jour-là, quelque chose a changé. J'ai mieux respiré, moins détesté qui je suis et apprit à refaire confiance.

Le cœur du jeune homme se serrait à chacun de ses mots. Il pouvait ressentir le déchirement qu'elle éprouvait et cela le mettait déjà en pièce.

- Tu es celui qui a changé ma vie. S'il y avait une seule personne sur cette terre avec qui je voudrais finir mes jours, ça serait toi.

Ses yeux criaient de douleurs en admirant ce visage qu'elle aimait tant. Elle ne l'avait probablement jamais regardé avec autant d'intensité et cela le fit sombrer. N'en pouvant plus de cette distance les séparant, il retourna à la recherche de ces lèvres auxquelles il avait gouté cette nuit et elle accepta ce baiser aussi doux que dramatique. Des larmes silencieuses perlèrent sur ses joues pendant qu'elle tentait de savourer cette étreinte. Ni l'un ni l'autre n'avait envie de rompre ce contact, pourtant, ils se séparèrent pour reprendre leur respiration sans pour autant décoller leur tête l'un de l'autre, mélangeant leurs mèches de cheveux et se perdant dans le regard de l'autre. Lekia vint caresser la joue de cet homme qu'elle aimait et lui murmura :