Chapitre 18 • "Tu aurais fait quoi si tu n'avais pas été pourfendeur ?"

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Au petit matin, lorsque ses yeux s'ouvrirent, on pouvait déjà apercevoir le jour à travers les panneaux en papiers de la pièce. Un sentiment de paix intense l'envahit soudainement. La douceur du futon, l'air doux de la pièce, l'odeur agréable d'herbe coupé... Tous ces détails insignifiants la bloquaient dans les draps. Le monde semblait être aux ralentis et son corps détendu n'avait pas se besoin de se lever pour aller s'entrainer. C'était comme si le simple fait d'être dans ce domaine venait de la faire complètement changer de vie.

Elle s'autorisa quelques minutes à regarder le plafond de la pièce et apprécier enfin le rare vide qu'il y avait dans sa tête puis elle finit par se lever et s'habiller pour sortir de la chambre.

Le soleil inonda son visage et sa chaleur rayonnante lui fit un bien fou qu'elle ne connaissait que trop peut. On entendait déjà les grillons se méfiant du chant des oiseaux dans le jardin. Tout était ensoleillé et fleuris. Si elle avait pu qualifier cet endroit d'un mot, cela aurait été sans hésitation « paradis ».

Ses pas la guidèrent un peu n'importe où, après tout, elle n'avait pas retenue le chemin que lui avait montré Senjuro hier soir alors il allait falloir ruser. Mettant son nez à rude épreuve, elle se mit en tête de suivre la délicieuse odeur de riz trainant dans le domaine depuis son réveil, cela la mena incontestablement à la cuisine et donc à l'enfant déjà en plein travail.

- B-Bonjour ! bégaya-t-il en la voyant rentrer dans la pièce Est-ce que tu veux du riz ?

- Avec plaisir ! répondit-elle dans son plus beau sourire.

- Kyojuro est déjà dehors dans le jardin. Indiqua l'enfant d'un coup de tête après lui avoir donné son bol.

Après un bref remerciement, elle sortit de la pièce pour trouver son mentor et ce fameux jardin. Ce fut là qu'elle le vit pour la première fois autant apaisé. Adossé au tronc du saule pleureur, il prenait un bain de lumière se faufilant entre les feuilles, ses yeux fermés et son léger sourire niais laissaient penser qu'il appréciait chaque instant dans cet endroit féerique. Il était magnifique. Ce n'est même qu'après son hyperfixation sur son visage serein qu'elle remarqua qu'il était en kimono, c'était bien la première fois qu'elle le voyait dans une autre tenue que celle des pourfendeurs. Il fallait avouer que ce rouge lui allait terriblement bien se dit-elle.

Se glissant à travers les branches de l'arbre, elle débarqua dans ce petit espace caché comme l'aurait fait un ange. Baignée de la lumière chaleureuse du matin, chacun de ses traits paraissaient s'être affinés, prenant peu à peu les formes d'une beauté irrésistible et naturelle. Lorsque leurs yeux se croisèrent, un sourire charmeur mutuel les prit.

- Bien dormit ?

- Probablement la meilleure nuit de ma vie.

L'ébène s'installa à ses côtés pour commencer son repas pendant que Kyojuro l'admirait ouvertement. Cela ne la dérangeait pas, au contraire. Il y avait une sorte de tension électrique entre eux depuis quelques temps. Ces regards et ces sourires étaient maintenant presque devenue un jeu entre eux, elle le désirait tellement que ce n'était plus la peine de restreindre toutes ces pulsions.

Alors qu'elle mâchait tranquillement son riz, le pilier reprit rapidement :

- Mais j'y pense ! Tu n'as pas d'autres vêtements que ceux de l'armée ?

Elle répondit à la négation en finissant d'avaler sa bouchée.

- On va te trouver de quoi t'habiller. Sourit-il à pleine dent.

À peine avait-elle eu le temps de terminer de manger qu'il l'embarqua dans sa quête du kimono. Ils passèrent par la cuisine puis diverses pièces rappelant des salons. Tout semblait plus somptueux de lieux en lieux, elle avait l'impression de découvrir ce domaine pour la toute première fois. Était-ce uniquement la présence de Kyojuro qui rendait tout ceci plus magique ?

Lorsque l'aube se lèvera, je continuerai de respirer [ Rengoku Kyojuro - KNY ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant