Chapitre 10 • "J'apprécie la vie en compagnie de tes silences"

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Il la retrouva une nouvelle fois écroulée sur les tatamis du château, complétement seule et sanglotant.

À moitié dénudé et couverte de plaies toujours saignantes, il devina aisément qu'elle revenait de chez Muzan. Lui seul avait le droit de la toucher. Lui seul avait le pouvoir de la mettre dans cet état physique et mental.

Comme par habitude, il alla vers elle avec une délicatesse que lui seul savait avoir. Ses mains tatouées refermèrent d'abord le kimono de l'ébène puis il l'a soutenu pour se redresser sur ses jambes qui semblèrent si frêles à ce moment. Il avait l'impression d'avoir un oisillon blessé entre les bras, pourtant, elle allait se panser et tout cela allait recommencer inlassablement.

- Ton corps ne sait pas encore se régénérer plus rapidement ? Allez viens, je vais te montrer.

Les petites mains de la jeune fille s'agrippèrent soudainement à son torse de manière suppliante.

- Non ! Emmène-moi dehors, juste quelques minutes, je t'en prie !

- Lekia... Tu sais que c'est impossible. C'est Daki qui te garde aujourd'hui...

Une voix s'éleva au loin, puis la concerné apparu en un éclair.

- Tu peux bien faire ce que tu veux avec « ça », moins je la vois, mieux je me porte.

Il se mit à soupirer quand elle disparut aussi vite qu'elle était arrivée. Elle était exécrable.

Sentant toujours ce petit corps accroché à lui, il renchérit :

- Très bien. Je vais t'emmener dehors, mais d'abord il faut que tu te soignes. Et arrêtes de pleurer, tu sais que je déteste ça Il l'agrippa aisément par la taille pour l'aider à marcher Viens, on va aller à ta chambre en premier.

Complétement collé à lui, elle ravala ses plaintes et cette constante envie de vomir à chaque fois que Muzan posait la main sur elle. Pour s'aider, elle se concentra sur cette machine de guerre qui avait la force de la tuer en un claquement de doigt et qui pourtant, ne faisait que l'aider.

À son grand étonnement, elle crû distinguer un bruit qui accapara toute son attention. Son oreille près de son torse pouvait distinguer des battements rapides.

Akaza avait un cœur, un cœur qui battait à tout rompre, trahissant son éternel calme olympien.

L'emprise si bienveillante qu'il avait sur sa taille se resserra davantage avec toute la délicatesse dont il était capable de faire preuve, comme s'il avait peur qu'elle s'évapore d'un instant à l'autre.

- Et après, je ferais mes enchainements, d'accord ?

Elle s'avait très bien ce que cela signifiait : « Je m'entrainerais et tu regarderas. Tu dois regarder. Il le faut pour que tu réussisses à sortir d'ici. »

Et comme pour le remercier discrètement, elle resserra à son tour son bras agrippé à son corps, marchand ainsi bras dessus bras dessous en silence.

- Tu as vraiment un style de combat unique, c'est très étrange.

Kyojuro souriait sous le soleil couchant de soirée. Son écharpe soutenant toujours son bras, il avait tout le loisir de superviser les entrainements de Lekia.

- On dirait un mélange d'arts martiaux et de mouvements instinctifs, sauvages presque. Je n'ai jamais vu ça. Tu n'as vraiment jamais eu de maitre ?

La jeune fille eu un instant de silence, se posant la question à elle-même, mais non. Elle ne pouvait pas le considérer comme un maitre. Elle n'avait fait que regarder et s'imprégner des mouvements, en faisant ainsi un mélange imparfait.

Lorsque l'aube se lèvera, je continuerai de respirer [ Rengoku Kyojuro - KNY ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant