Chapitre 2

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Le soir suivant, perchée sur un tabouret, Lizzie se tenait au comptoir du bar bondé où elle avait l'habitude d'aller environ une fois par mois. Celui-ci était situé dans les quartiers nord de la ville et le but, ce soir, était d'en faire son terrain de chasse. Le fait est qu'elle ne devait pas chasser plusieurs soirs de suite au même endroit sinon elle risquait très fortement de se faire repérer par une ancienne victime, cela lui était déjà arrivé et c'était toujours très compliqué de se dépêtrer de ce genre de situation. Le bar était un pub tout ce qu'il y avait de plus normal, avec en prime un groupe de rock folk qui y jouait ce soir-là. 

On était jeudi soir mais il y avait déjà beaucoup de monde sur les coups de dix heures. Machinalement elle touillait son verre de martini dont elle savait qu'elle ne boirait pas une goutte, c'était juste pour se donner contenance. Cela faisait à peine trente minutes qu'elle était arrivée et déjà elle voyait un jeune homme s'approcher d'elle tout sourire. Il était plutôt mignon avec sa chemise en jean et son t-shirt aux imprimés tête de mort dans un style rock. Il avait des cheveux bruns mi-longs et de grands yeux noisette ainsi qu'une barbe naissante. Il ne devait pas avoir plus de trente ans à tout casser. Lizzie avait revêtu sa petite jupe en cuir et un débardeur avec le logo du groupe Black Sabbath. Elle avait également mis ses collants en résille ainsi que ses docks noires, le look parfait pour attirer les mecs dans ce genre d'endroit.

– Hé salut beauté ! Tu viens souvent ici ? Je t'offre un verre ?

– Salut ! dit Lizzie faussement enjouée. Non merci je viens surtout pour écouter le groupe, je ne connais pas trop ce bar.

– Moi non plus. Je viens rarement ici mais si j'avais su que d'aussi belles créatures fréquentaient le coin je serais venu plus souvent !

Ok, nous avons affaire à un champion, il fera l'affaire, pensa Lizzie en décochant son plus beau sourire niais à l'homme.

– Comment tu t'appelles ? lui demanda-t-il.

– Lizzie, et toi beau brun ?

– Marc, enchanté de faire ta connaissance Lizzie !

Le concert continua jusqu'à onze heures et demi environ, entre temps Lizzie usa de ses charmes en rigolant très fort aux blagues foireuses de Marc. Plus la soirée avançait plus son estomac gargouillait, il fallait vraiment qu'elle passe à l'action et vite. Le bar commença à se vider petit à petit, la vampire passa sa main sur l'avant-bras de l'homme et tout en lui caressant la main elle planta son regard dans le sien.

– Marc, si on allait chez toi ? lui chuchota-t-elle en passant sa langue sur ses lèvres.

Il ne fallut pas longtemps à Lizzie pour se retrouver dans l'appartement du Marc en question, celui-ci étant situé à peine à quelques stations de métro du pub. Son esprit avait été si facilement malléable qu'il n'en avait pas fallu beaucoup pour le convaincre, c'était déjà facile pour un homme de se faire berner par une jolie fille, alors par une vampire n'en parlons pas. Cela dit, cet humain est plutôt beau gosse, se dit Lizzie en embrassant Marc, rien à voir avec ce que je me ramasse quand je descends dans la rue, je devrais en profiter pour joindre l'utile à l'agréable. L'homme se faisait de plus en plus entreprenant et retira le haut de Lizzie tout en l'embrassant dans le cou. Alors qu'elle se collait à lui, elle pouvait ressentir les pulsations de son cœur qui se faisaient de plus en plus rapides. Elle glissa ses mains sous son t-shirt. Il sursauta :

– Wow la vache ! Tes mains sont glacées !

– Peut-être, mais il y a un autre endroit qui est loin d'être glacé..., lui sussura t-elle en l'attirant à elle avec force.

– Coquine, je vais attraper un preserv...

Ne le laissant pas finir sa phrase, elle attrapa fermement sa main et la fit glisser sous sa jupe. L'humain lui agrippa les fesses et l'allongea sur le canapé-lit qui se trouvait en plein milieu de son appartement. Des posters de groupes s'affichaient de part et d'autre des murs et une guitare sèche traînait dans un coin de la pièce à côté de la chaîne hi-fi. Lizzie laissa l'homme peser de tout son poids sur elle, ils avaient retirés leurs hauts et Marc commençait à retirer les sous-vêtements de sa conquête du soir. 

Pendant ce temps-là Lizzie minaudait et se tortillait, laissant croire à sa proie qu'il avait une totalement maîtrise sur elle. Il descendit sa braguette ainsi que son caleçon et la pénétra doucement. Son sexe était long et fin, la vampire laissa échapper un petit soupir en enfouit sa tête dans les cheveux de sa victime. Il commença ses va-et-vient et tandis que son excitation augmentait, sa faim à elle grandissait. Après ses siècles d'expériences, ce jeune homme était bien loin de la faire grimper au plafond, mais ma foi, elle aimait de temps autre jouer avec ses proies comme un chat jouerait avec la souris qu'il vient d'attraper. Et puis elle allait le laisser dans un sale état, à moitié vidé de son sang, il mettrait des jours s'en remettre, autant lui donner une petite compensation pour service rendu, cela n'était pas la première fois et certainement pas la dernière non plus. Marc allait de plus en plus vite en elle et elle l'entendait gémir contre son oreille, cela commençait à la rendre dingue, le plaisir et la faim commençaient dangereusement à se mélanger dans son esprit. 

Elle ne lui laissa même pas le temps de venir qu'elle avait déjà mordu dans sa jugulaire tandis qu'elle l'enserrait fermement de ses jambes. Elle aspira le nectar rouge légèrement teinté d'alcool qui lui réchauffa la gorge et lui donna un sentiment d'extase et de satisfaction inégalé, c'était décidément mieux de le faire dans un lit que dans une ruelle. L'humain ne comprit même pas ce qui lui était arrivé qu'il tombait inconscient dans ses draps. Lizzie se rhabilla et se dirigea vers une des fenêtres de l'appartement et l'ouvrit. La nuit était claire, il devait être aux alentours de deux heures du matin, elle n'aurait pas de mal à rentrer chez elle avant le lever du soleil. Elle se hissa sur le rebord et, s'étant assurée que personne ne passait dans la rue en contrebas, se laissa tomber avec souplesse du quatrième étage jusqu'au pied de l'immeuble. Sans bruit, elle s'évapora dans la nuit.

De lune et de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant