dreams - l.s

V

Flash - Lomepal

H

Les images tourbillonnaient encore dans sa tête alors qu'il luttait pour garder les yeux fermés, dans une tentative désespérée.

Quitter l'inconnu lui était de plus en plus douloureux et il détestait l'idée que cela devienne une habitude.

Harry se rassurait un peu, s'affirmant qu'il rencontrerait Louis très prochainement. Louis qui, de toute évidence, lui avait déjà envoyé son message lui souhaitant la plus belle des journées.

Comme si ça avait toujours été le cas, que Louis avait toujours été là, qu'il avait manqué à la vie de Harry lorsque celui-ci se sentait presque vide.

Comme si en fait, il le composait de sa présence insistante.

Louis était là. Sans être trop ou pas assez.

Et Harry n'avait jamais été aussi impatient d'apprendre enfin quelqu'un.

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Ses cours répétitifs l'intéressaient bien moins que les quelques mots sur son portable qui le faisaient sourire à s'en déchirer la mâchoire.

Si tu savais combien j'ai hâte d'apprivoiser tes yeux. Xx Louis

Les promesses délicates de Louis remuaient quelque chose au fond de lui. Il se sentait si bien, lisant ces mots.

Sans même réfléchir, Harry enchaîna les quelques mots qui se bousculaient dans sa tête, les envoyant à son Louis.

Je me sens, mieux ? en lisant tes mots. L'impatience de te voir est presque délirante. Xx H

Il adorait tant se sentir enfin apprécié.

Et alors, la tête dans les étoiles inconnues de son monde à lui, Harry sursauta en entendant la sonnerie.

Il se précipita de ranger ses quelques affaires qu'il avait sorti, s'éloignant de son bureau pour rejoindre la porte.

Harry percuta alors un jeune homme.

Comme à son habitude, il se confondit en excuses :

"Mon dieu, je suis vraiment désolé, je suis désolé, désolé, désolé"

N'osant pas ne serait-ce que redresser la tête, il ne comprit pas tellement si le rire qu'il entendait lui était adressé. Si celui-ci était sincère ou moqueur. Il n'en savait rien mais ne pouvait se résigner à l'ignorer malgré tout.

Tout doucement, il releva donc la tête, posant son regard timide sur son interlocuteur qui avait le visage orné d'un doux sourire.

Harry ne sut pas tant ce qu'il devait dire.

"Ne t'inquiète pas, c'est pas grave !"

Sa peau semblait dorée aux yeux de Harry, comme si elle luisait d'une lueur incessante. Son corps semblait couvert des œuvres qu'il avait créé de ses doigts, comme pour les graver à jamais sur tout ce qui lui appartiendrait toujours.

"Je m'appelle Zayn", il ajouta.

Zayn.

Zayn semblait rayonnant tout en restant si sombre. Comme si l'art le séparait de sa vie qui paraissait bien moins radieuse.

Harry ne savait que dire.

"Moi c'est Harry", murmura-t-il.

Et quelque chose se passa dans les yeux de son interlocuteur. Une étoile filante peut-être.

Ne sachant que trop faire, Harry préféra s'éloigner dans un sourire silencieux. Se perdant presque dans les mots qui résonnaient dans son esprit.

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Il se détestait presque d'autant se laisser submerger par les images floues, les mots qu'on ne prononce pas, les sourires faux, les rires trop bruyants. Mais surtout par ses illusions le laissant sans voix.

Sa tête accueillait tant de pensées qu'il ne savait plus ce qui le préoccupait le plus. Son âme était si tourmentée qu'il n'arrivait plus à mettre des mots sur ce qu'il ressentait vraiment.

Harry se laissait partir, laissait son âme divaguer à l'horizon, glisser sur l'azur des vagues. Comme une belle métaphore.

Il pensait parvenir à se détacher de façon constante de ce qui le blessait le plus sans même comprendre pourquoi, mais peut-être était-ce tout l'inverse ?

Peut-être que ses mots encombrants prenaient toute la place. Peut-être qu'ils ne voulaient plus le lâcher, le laisser s'en séparer.

Face à ses propres maux, Harry se sentait impuissant.

Ses pensées l'étranglaient, s'emparant de son souffle, le laissant mourir, étouffé.

Les derniers mots dans sa tête se succédaient, se disputant presque.

Et jamais Harry ne s'était senti aussi vulnérable.