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Half a Heart - One Direction

L

Les images dansaient encore sous ses yeux, alors que ceux-ci s'entrouvrirent doucement, le sortant peu à peu de son sommeil.

Louis soupira, légèrement frustré mais se redressa tout de même lentement.

Il ne comprenait pas. Il ne se comprenait pas.

Pourquoi était-il incapable de ne serait-ce relever la tête dans ce foutu rêve. Il croyait devenir fou, ne pas connaître l'identité de celui qui lui faisait tourner la tête et le rendait dingue le troublait profondément.

Quelqu'un le hantait mais il n'arrivait pas à l'identifier, se réveillant toujours avant de relever la tête qu'il cachait dans ce cou auparavant.

Et encore, le jeune homme essayait de ne pas trop se plaindre, c'était bien pire au début, il y a un mois, à ce moment là il ne rêvait que du monde autour de lui, de tous ces corps enlacés se balançant de tous les côtés.

Il était alors spectateur d'une danse improvisée par des couples aux visages flous, baignant dans une lumière colorée et éblouissante.

Peu à peu, il était devenu acteur dans cette soirée entêtante. Les visages demeuraient flous tandis que les silhouettes se faisaient plus nettes.

Et, il se trouvait lui aussi dans des bras réconfortants. Des bras qui l'entraînaient dans une danse si douce que Louis aurait pu en mourir de tendresse. Tout lui paraissait différent auprès de cet homme qu'il s'efforçait à retrouver, essayant de se rendormir le plus souvent, dans l'espoir d'en voir plus.

Rien ne fonctionnait. Alors Louis espérait, silencieusement, que ces bras, le retrouveraient et lui accorderaient bien plus qu'un rêve incessant.

Parce que Louis était convaincu que cet inconnu existait et qu'il n'en rêvait pas par hasard.

Dans une routine qu'il ne connaissait que trop bien, il s'habilla avant de rejoindre la cuisine pour son petit-déjeuner. C'est après y être arrivé qu'il sortit son portable pour envoyer un message à un garçon qu'il commençait à bien apprécier même s'ils ne se souvenaient pas l'un de l'autre et avaient décidé de ne pas s'envoyer de photos afin que la surprise soit ultime lorsqu'ils se reverraient.

Il tapa alors quelques mots qu'il adressait à Harry lui souhaitant une bonne journée, un léger sourire sur le visage, puis il changea de conversation pour contacter son meilleur ami, Zayn, afin de lui donner rendez-vous près d'un parc avant de se rendre en cours.

Louis, toujours rêveur d'un corps inconnu, finit par sortir de sa chambre étudiante avant de se diriger vers ce parc qu'il appréciait tout particulièrement pour son calme et ses couleurs changeantes mais bien souvent sublimes. Il s'abandonna à la nature, s'entourant de tous ces arbres qui le surplombaient.

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Après avoir été rejoint par Zayn, les deux garçons se dirigeaient ensemble vers le bâtiment qui accaparait une grande partie de leur temps.

Zayn suivait un cursus d'arts et son meilleur ami l'admirait pour ça, cet homme était capable de produire tant de choses plus sublimes les unes que les autres.

Louis se considérait sensible à l'art mais n'osait pas prétendre avoir un quelconque talent autre que celui qui le poussait à se réfugier dans ses livres, qu'il chérissait tant.

En effet, il était passionné par la littérature et peut-être que il participait lui aussi à l'art en écrivant sans arrêt.

Le jeune homme souhaitait continuer un parcours littéraire, en lettres modernes, dans l'espoir d'un jour pouvoir publier un livre. Avant ça, il adorerait enseigner cette langue qu'il appréciait tant.

Alors il donnait tout pour un jour transmettre ces lignes qui l'ont sauvé.

Dans un cours qu'il songeait à abandonner, Louis appréciait silencieusement les courbes imprécises de l'inconnu sous ses paupières closes.

Il gardait les yeux fermés, espérant silencieusement retomber dans les bras de Morphée et que celui-ci ne le laisse jamais partir avant qu'il ait des réponses, concrètes.

Louis croyait mourir d'envie de tout apprendre de cet inconnu, d'en apprendre bien plus que ses traits ou son prénom. Il voulait le lire, pour le raconter à son tour, pour l'écrire un jour aussi peut-être.

Il ne voulait pas se résigner à se contenter de quelques heures dans ses bras, n'étant pas même capable de relever la tête et distinguer les détails de son visage.

Il n'abandonnerait pas.

Se résoudre à le laisser au pays des rêves était équivalent à ne pas admettre la douleur qu'un écrivain disperse dans ses mots. C'est être lâche et peut-être un peu aveugle.

Louis ne voulait pas l'être.

Il y ferait face, un sourire aux lèvres.

dreams - l.sOù les histoires vivent. Découvrez maintenant