IX

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H

Il croyait rêver, les yeux ouverts.

L'inconnu était dans ses bras. L'inconnu était Louis. Louis était dans ses bras.

Harry rêvait. Comment était-ce possible ?

Au fond, il savait que non, il ne rêvait pas. Que le réel s'était enfin mêlé à ses rêves infinis pour trouver Louis et l'inconnu. La même nuit.

Un surplus d'émotions le submergea alors. Tout était trop. Trop fort. Trop soudain. Trop d'éléments. Trop de sensations.

Et alors qu'il se sentait partir, Louis se redressa un peu, et sa respiration reprit un rythme plus calme. Comme si Louis l'apaiserait toujours. Qu'il respirerait avec lui.

Ils ne savaient pas combien de temps était passé. Ils ne s'étaient pas quittés. De peur d'échapper à l'autre peut-être.

Les corps n'avaient cessé de brûler, de bouger. La musique semblait encore plus assourdissante que dans son rêve.

Son rêve qu'il vivait. Il vivait.

Harry ne savait plus vraiment comment différencier son rêve de ce qui se passait là. Tout paraissait trop réel mais si familier. Il était un peu trop habitué, à ces lumières colorées qui glissaient sur leurs corps.

Et puis, il pouvait poser son regard sur lui, Louis.

Louis, Louis, Louis.

"Bonsoir"

 Les deux garçons sursautèrent alors. Le corps de Louis se détacha un peu de celui de Harry, se retournant vers la voix.

Liam.

"Je ne voulais pas vous déranger, simplement saluer Harry"

Il paraissait gêné, de peur d'avoir dérangé sûrement.

"Bonsoir Liam"     

Ce dernier s'empressa alors de lui répondre, bafouillant quelques mots avant de s'en aller en courant, sans avoir oublié de faire un clin d'œil à Louis.

Louis qui rigolait alors, tout près de lui.

Et Harry ne pouvait se résigner à ne pas rire avec lui, son sourire illuminait tellement tout ce qui l'animait que son rire se joignit au sien, comme une évidence.    

Leurs rires se dissipaient alors entre les sons qu'ils connaissaient par cœur et qui les entouraient.               

Mais leurs yeux se retrouvaient alors, semblant explorer l'autre d'une envie désarmante.

Harry voulait se perdre dans le bleu des yeux de Louis jusqu'à sa mort. Ce bleu pouvait hanter ses gestes, il s'en fichait, tant que Louis restait près de lui, rien d'autre ne semblait avoir de l'importance.

Peut-être qu'il tombait un peu pour ses yeux, un peu pour Louis.

Mais Harry ne se préoccupait pas tellement de la chute. Louis était là et c'était tout ce qui comptait.

Il l'attirait alors à lui, se rapprochant un peu plus de son âme, et l'entraîna dans une nouvelle étreinte qui s'isolait des regards, dans l'entrée.

Tous ses sens le titillaient mais il avait décidé de les ignorer un peu, dans l'unique but de pouvoir se concentrer sur le souffle de Louis qui s'échouait dans son cou.

Tout doucement, il balançait leurs corps au rythme de la musique qui vibrait encore.

--

Il ne saurait réellement expliquer comment ils en étaient arrivés là, mais il était évident que c'était Louis qui dormait contre lui.

Peut-être même que c'était son lit, Harry ne se souvenait plus de ce qu'il avait dit la nuit dernière, trop occupé à contempler chacun de ses traits.

Harry resserrait alors ses bras autour du petit corps qui avait tant d'importance pour lui.

Sa respiration était calme, il dormait encore.

Rien n'avait jamais autant apaisé Harry, aucune respiration n'avait jamais fait battre son cœur à cette vitesse qu'il se surprenait à adorer.

Il ne se souciait pas même de l'heure, ni de la date. Rien n'importait plus que la plus belle des créatures qui semblait adorer ses bras.

Harry avait certainement de nombreux projets à terminer chez lui, et à l'instant même il n'arrivait pas à ne serait-ce y penser. Quitte à devoir travailler une nuit entière après ça.

Il se considérait chanceux.

Chanceux de pouvoir observer les cils de Louis d'aussi prés, de pouvoir contempler la constellation de tâches de rousseur qui ornait ses joues. S'il le voulait, il pouvait même passer ses doigts à travers ses cheveux tout doux.

Harry ne s'était jamais senti aussi chanceux, et bien, juste bien.

Et, tout doucement, alors qu'il continuait à démêler les mèches qui s'éparpillaient sur le crâne de son Louis, il le sentit s'éveiller.

Comme un rayon de soleil.

Ses paupières papillonnaient un peu et son corps semblait se détendre.

Il avait l'air juste bien, lui aussi.

Délicatement, il releva la tête pour faire face à Harry. Et de sa voix qui craquait un peu, il le salua :

"Bonjour Haz"

Un sourire orna alors le visage du bouclé qui lui répondit doucement, gardant sa main perdue dans ses cheveux :

"Bonjour Lou"

dreams - l.sOù les histoires vivent. Découvrez maintenant