12: c'est moi ça

2.7K 97 3
                                    

Le gros brute, camouflé par un sweat à capuche, des habits entièrement noir et un masque pointe son canon vers nous. Ce n'était pas la première fois, les nombreuses fois où Casey l'avait fait.

Casey...

Je repense à ces mots, personne ne t'aura. Je l'avais cru. 

- J'ai là, une brochette parfaite de belles petites salopes. Ses yeux sur nous, sont pervers et à la fois menaçant, un mélange de ce qu'il y a des plus dégoûtant. Adams va être fier du pactole. Il s'avance avec nonchalance. Le pistolet braqué sur lui je tremble comme une feuille. Il rit et réajuste sa réplique. Tu crois qu'une nana comme toi va me faire peur ? Tu ne sais même pas utiliser une arme. Il marquait un point. De ma tendre enfance à aujourd'hui, je pensais n'avoir jamais à le faire. Qu'est-ce qu'une citadine comme moi pourrait en faire.

Je scrutais ses iris, elles étaient noisettes et je gardais se détail au fond de moi, parce que je savais, ou du moins une infime partie de moi était certaine, que Casey lui en ferait baver, pour sa maison mais surtout pour sa sœur.

Je tends face à moi l'objet métallique. Notre suspect s'approche d'avantage. Ma respiration se bloque quand mon index rencontre la gâchette, j'allais le faire, j'allais tirer sur un homme, sur un être-humain. Mon sang se glaçait et mon cerveau était en alerte. Je plisse les yeux et appuie sur la détente. Rien, aucun bruit, aucune balle qui explose ou transperce une peau. Le garçon me prit mon pistolet le jeta quelque mètre plus loin.

- Aller, aller, aller... stop les gamineries. Il empoigne sauvagement les cheveux d'Adriana et laisse trainer son corps au sol. Elle ne pleure pas, ne se débat pas. Le sort de ce soir, elle l'acceptait sans rétorquer, un aller sans retour. Son regard était vide, il ne parlait pas, il ne ressentait rien, elle était avide, elle avait le langage de son frère à cet instant. Je l'admirais et contestais son choix de se taire. Il était hors de question que je l'abandonne ici. Je me suis levée et j'ai couru, je lui ai sauté dessus pour qu'il la lâche. Un tire à flancher, une balle m'a frôlé, mon sang s'est arrêté. ASSEZ ! Sa voix grave à fait fibrer nos chairs. Sa grosse chaussure noire me propulse un peu plus loin dans un mouvement brusque. Il commence à descendre, le corps de la sœur Austin entraîner par ses longs pas.

Le coup qu'il m'avait assigné me donnait une atroce douleur dans l'épaule et pourtant, je me suis remise sur pieds, j'ai repris l'arme et je les ai suivi. C'est dans l'entrée du jardin, que je me suis retrouvée à leur niveau.

- Ne bouge plus connard. Je retire avec précaution ce qui ressemble le plus à la sécurité de cet objet et le tend vers lui. Ou je tire.

- Arrête de vouloir jouer les héroïnes fillette et retourne avec tes barbies. J'ai appuyé sur la gâchette, j'ai sursauté mais mon shoot était raté. Il rit et continu sa route. J'appuie encore, je rate et réessaie. Cette fois, elle lui égratigne l'épaule se qui lui fit pousser un juron. Il accélère sa démarche et je donne tout mon cardio en le suivant. Un véhicule débarque de nulle part dans une vitesse et un dérapage effréné. L'homme grimpe et ne me laisse plus aucune chance de sauver Adriana. Je tombe à genou sur la pelouse coupée à ras, la verdure chatouille ma peau.

Mon téléphone vibre et le nom du bourru apparait sur l'écran.

Casey

Je décroche.

- Elle est où ???! Je reste muette, fermé comme une huitre. NINA OUVRE TA GRANDE GUEULE ET DIT MOI OÙ SE TROUVE MA SŒUR !!! Mon cœur rate sa pulsation.

- Je n'ai pas réussi. C'est tout ce que je puis lui prononcer. Il coupe l'appel immédiatement. La bombe était lancée, le monstre était meurtrié.

NinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant