Nina

33: ironie

- Tu es certain ?

- Il est temps de brûler ce passé. Avec de l'essence qu'il avait dans le coffre de sa voiture, il l'a met en flamme et laisse de cette bêtise plus qu'une fumée grise.

Après ça, on monte dans le véhicule, on roule vers une destiné qui nous appartiens maintenant.

Arrivé devant la maison que je n'ai fait que fuir, la première chose à laquelle je pense c'est la salle de bain. J'y cours et par le reflet du miroir je regarde mes bras. Le sang a séché le long de mes avant-bras, jusqu'à la pointe de mes doigts.

Je sens une présence dans mon dos et mes yeux croisent ceux de Casey.

- Tu permets ? Mes yeux tombent sur sa blessure à lui.

Finalement, nous n'étions pas si différent.

Je hoche la tête et il marche jusqu'à moi. D'un pas lent et peu assuré. Quand il me fait face, ses mains viennent caresser mes joues, d'un de ses pouce il dessine le contour de mes lèvres.

Sans quitter le bleu qui lui appartient,  j'absorbe sa douceur.

- J'ai voulu te détester jusqu'à ce que tu me déteste encore plus. Ses doigts rencontrent ma nuque qu'il masse avec précaution. J'ai voulu t'éloigner de moi mais à la place je t'ai tout pris, tout enlevé. A cause de moi, tu as tout perdu. Ta vie, tes parents. A mon tour je viens prendre contact sur son visage.

- Ce n'est pas toi et on tuera celui qui a fait ça. Mais toi, tu m'as apporté beaucoup de chose aussi. Il attrape mes poignets et les baisse.

- Épouse-moi Roberts. Mon coeur rate je ne sais combien de battement. J'ouvre la bouche et la referme. Ça annulera ce contrat avec Addams, et tu auras tout ce que j'ai, et tu pourras de nouveau être heureuse.

- Je-

Est-que j'étais prête ? Est-ce que ce que je ressens été aussi fort que ça. Étais-je prête à aller jusqu'à me marier avec lui ?

- J'ai voulu te renvoyer dans ton ancienne vie mais il ne te reste plus rien, alors laisse t'offrir ce que j'ai.

- D'accord. Ce mot roule sur ma langue et la seconde d'après, mon corps est contre le sien, nos bouches éprises dans un baiser.

Je sens ses phalanges sur la peau de mon ventre. Il fait passer par dessus ma tête mon vêtement et je fais de même. On se déshabille jusqu'à en être à part égale. Jusqu'à n'avoir que les appréhensions pour nous séparer.

Tout avait changé et pourtant tout semblait pareil, tout à l'exception de lui.

J'allais devenir sa femme, j'allais devenir la fille qui se réveillerait pour la fin de sa vie à ses côtés. Au côté de l'homme que je déteste autant que je suis passionnée.

Il remonte mes jambes sur ses hanches et nous fait monter dans la douche. Il n'était plus question de se repousser pour nous blesser, parce que la mort nous avait montré qu'on ne pouvait plus dire au revoir à l'autre.

Je passe délicatement sur sa blessure, par miracle c'est peu profond mais ça a l'air douloureux. Il semble l'avoir déjà soigné avant de me rejoindre ici.

- Pourquoi tu me rends aussi.....putain. Il m'emprisonne de sa bouche. Sa langue vient danser avec la mienne. Mon cerveau ne guide plus rien, ce qui parle c'est ce que nous avons retenu, ce que nous avons repousser.

C'est torride et animal et pourtant c'est doux et impensable.

- Tu me rends fou bordel. Ses paumes enregistrent de leur passage chaque courbe de mon corps nu alors que moi, je l'admire de loin, j'admire cette encre sur sa peau, j'admire ses creux. Je regarde de loin comme une œuvre que l'on ose toucher.

Après de long baiser, nous nous savonnons mutuellement. Il me sort de la douche et avec toute la bonté du monde, il soigne mes poignets blessés et moi je panse son ventre.

Quel ironie n'est-ce pas, nous pansons ce que nous blessons, ce n'était plus qu'une métaphore sur nos maux, nous avions passé le stade au dessus.

Sa main attrape la mienne alors que je ne suis vêtue encore que d'une simple serviette. Il me mène jusqu'à sa chambre.

Cette chambre dans laquelle je l'ai vu la dernière fois avant tout ça.

Oui, beaucoup de chose avaient changés mais pourtant elles n'étaient pas si différentes.

Il me fait basculer sur le grand duvet. Ses lèvres me retrouvent, et la sensation est tel qu'un manque alors qu'elles ne m'ont quitté qu'un court instant.

Il glisse sur mon cou et mon épaule puis délicatement il faut glisser le tissu qui couvrait ma nudité.

- Je peux ? J'avale une bille dans ma gorge et lui fait signe qu'il peut. Sans perte de temps, il dépose des traces humides partant de mes seins jusqu'à la naissance de ma féminité. Ce fils de pute a souillé un trésor. Il remonte jusqu'à mon visage et m'embrasse.

Il n'était pas question de griller les étapes et il le savait mais j'avais devant mes yeux un homme si différent.

Il s'écroule à mes côtés tout en ancrant ses doigts aux miens.

- Lors de ton accident de voiture, c'était un camion avec ma marchandise que tu as faillit percuter. La voiture est partie dans le décor violemment. Quand j'ai accouru à votre secours, je ne savais pas encore qui tu étais, vous étiez juste quatre jeunes femmes trop ivres pour prendre le volant. En temps normal j'aurais tracé ma route sans m'arrêter mais c'est comme si quelque chose m'appelait. Et c'est là que je suis tombé sur toi, les yeux clos, un nez parfait, une bouche incroyable et des blessures qui n'ajoutaient que des merveilles à ton visage. Puis après avoir regarder chaque trait de ton visage j'ai su, tu étais la fille Roberts que tout le monde recherchait. Il faut savoir que tu étais bien caché. Il marque une pause. Un sourire s'étire sur mon minois, peut-être que rien n'allait dans ce qu'il me racontait mais il me le racontait. Tu t'es réveillée et putain qu'est-ce que ton répondant, ton ardeur me donnait envie de te faire taire mais d'un côté ça me plaisait. Je ne sais pas quand tout est parti en couille mais maintenant je me retrouve à t'avoir demandé de m'épouser.

- Question pratique.

- Absolument. On rit et c'est comme si nous étions en symbiose. Et pour la première fois depuis mon arrivée dans ce monde, dans son monde, je trouvais un peu de paix avec l'enfer.

Un ange ? Non. Mon kidnappeur ainsi que mon sauveur.

Quel ironie du sort.

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