22: depuis des années

2.6K 84 21
                                    

(Tw)

Je cours dans le couloir blanc de l'hôpital. Je cours jusqu'à la chambre où elle est. J'ai mal de partout mais j'ai aussi le souffle court.

C'est de ma faute.

Devant la chambre, Izzy et Steve sont déjà là. Ils se lèvent et me prennent dans leur bras. Je reste stoïque avec une seule idée en tête, la revoir.

- Comment va t-elle ?! Mes mots sont dures mais bordel que ça remue là dedans.

- Les médecins ont dit que les plaies étaient profondes mais qu'aucune veines n'a été touché.

Mon corps tombe sur une chaise, je suis suivie de mon amie.

- Elle s'est ouvert les bras.... La voix d'Izzy est tremblante, fébrile... Elle souffre Casey.

- Je sais Iz'

- Et tu devrais le savoir mieux que personne. Je tourne mon regard vers elle. Elle me regarde, tristement et avec compassion. Tu aurais dû être avec elle, parce que parmi nous, tu es le seul qui puisse la comprendre. Ses mots sonnent comme un sermont d'une maman à son enfant. Ça a toujours était ainsi, cette tête blonde me réprimande comme je déconne, ce qui veut dire rare (souvent ). Tu sais c'est quoi le pire ? C'est qu'avant ça, elle m'a envoyé un message pour me dire que tu t'es barré.

- Elle a commencé à parler-

- Parler de cette chose qui te ronge depuis des années. Cette chose que tu te trimbale depuis des années. Tu pense pas qu'il serait temps que tu te fasse aider, non pas par moi, non pas par Steve. Mais par elle. Parce que contrairement à toi, elle te laisse une porte ouverte pour l'aider.
Rien ne sort de ma bouche et Izzy le remarque. Elle n'a pas choisie d'être ici, c'est toi qui l'a forcé. Si elle souffre autant à l'heure actuelle, c'est de ta faute.

De ma faute.

Ça tourne en boucle, en écho. Même si je le savais, ça n'empêche en rien que ces mots me heurtent comme un mauvais uppercut.

- Messieurs. Un vieil homme grisonnant, vêtu d'une blouse se joint à nous. Madame Roberts n'ayant plus aucun membre de sa famille, j'aimerais parler avec vous de sa sortie. A qui je dois m'adresser ?

- Moi. Je ne laisse pas le temps aux autres de répondre, elle est à moi, sous ma responsabilité.

Mais savez-vous ce qui attise la curiosité ? N'ayant plus de famille.

- Suivez-moi. Je l'accompagne et une fois tous les deux assis sur un siège je lui jette de but en blanc.

- Quand vous dites plus de famille ?

- Pardon ?

- Miss Roberts a une mère dans l'est de Washington.

Il baisse ses lunettes et croise ses doigts.

- Je m'excuse jeune homme, mais ses derniers tuteurs sont décédés il y a quelques jours dans un accident de voiture.

L'enfoiré!

- Quel papier ? Il me faut signer de la paperasse pour la sortie de ma guerrière demain vers midi. Il m'explique le changement de pansement et le contact avec l'eau.

Il est presque treize heure quand je peux enfin accéder à son lit. Je suis le premier a passé et putain je tremble.

J'ouvre la porte, son visage est encore endormi, sa peau caresse les draps presque aussi blanc qu'elle.

NinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant