28: contradictoire

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Izzy se trouve encore devant la maison. Je m'arrête à son niveau et elle me fixe.

- J'ai pas bien compris, moi la copine du taré ? Non mais alors déjà que je me demande comment je fais pour être son amie mais alors sa petite copine, jetée-moi une bombe sur la tête. Je comprends qu'elle essaie de détendre l'atmosphère mais la tornade qui m'attend va me rendre malade.

- Il était trop normal pour que je lui explique que j'ai été kidnappé par un vendeur de drogue. J'essaie d'ironiser mais c'est vrai.

- Je rentre, envoie un message si jamais ça par au cauchemar. J'aimerais lui dire qu'elle a même pas besoin de partir, parce que par tous les moyens possible et inimaginable ça aller virer au drame.

Je me contente de lui offrir un sourire et je passe la porte d'entrée.

- Alors tu étais là-haut ?

- En quoi ça te regarde ? Je l'aperçois dans le canapé. Il se lève et me refait fasse.

- Parce que si tu es là c'est parce que je l'ai voulu non ?

- Et si j'étais là-haut c'est parce que tu es trop con ! Il aurait suffit que tu m'appelle et je me serais ramener illico. Mais pendant deux jours tu as été aux abonnés abs-

- Quoi ?! Je le vois rire comme si je lui sortais la blague de l'année. Je t'ai appelé, DEUX fois en plus et c'est qui qui m'a raccroché au nez ? TOI. J'écarquille les yeux. Il est en train de retourner la situation là ???

- Pardon ? Je n'ai aucun appelle manqué de ta part. Me prend pas pour une idiote. Il sort son téléphone et me montre l'historique de ses appels. Mon prénom apparaît deux fois en rouge. Mais qu'est-ce-

- Et oui Nina, je l'ai lu ton foutu papier, et je t'ai appelé mais tu as voulu faire la femme rebelle de mes couilles. Il range furieusement son smartphone.

- Je comprends pas.

- Et si tu demandais à ton chevalier servant si il n'aurait pas supprimer mes appels ? Tu lui as sucer la bite et il croit que tu lui dois tout ? J'écoute ses mots mais je ne sais même pas quoi répondre. C'est insensé.

- J'aurais répondu Casey.

- Depuis quand tu le connais ?

- Il travail au café, celui de maintenance de nuit.

- Je le sens pas. Je lève les yeux au ciel même si, je le sens plus proche de l'humeur calme que l'explosion.

- Tu allais tirer si il n'était pas venu ? Ma question m'échappe mais c'est plus fort que moi.

- Sans doute. D'une manière inexplicable, ça me déçois mais je remercie intérieurement Dylan de m'avoir fait échapper à la mort.

Il quitte le salon et se dirige vers la chambre.

- Pourquoi tu me ramène pas chez moi Casey ? Pourquoi tu ne me laisse pas sortir de ta vie à jamais ? Je le sens se contracter et tous ses muscles se tendent.

- Tu es à la tête du cartel de ton père maintenant, il faut quelque papier à signer ou tu me feras dont de son business et après je te relâcherais comme un bon chien dans la nature.

- Et tu crois que je vais te le reléguer comme ça ?

- Bien-sûr sinon-

- Sinon quoi ? Tu me tue ? Je te pensais plus intelligent mais laisse-moi éclairer ta lanterne. Morte, je ne signerais pas. Pourquoi je ne le donnerais pas à ma mère ? Ses iris croisent les miennes et je comprends qu'il y a un problème dans mes mots. Quoi ?

- Rien.

- Casey ! Dit-moi le problème cette fois !

- Pour une fois tu ferais bien de lâcher l'affaire.

- C'est à moi de décider ce que je veux alors dit-moi le problème qu-

- Ta mère est morte Nina ! Je me fige, à l'instant où ses mots ont traversé ses lèvres, je m'écroule sur le sol. Ce fils de pute l'a tué aussi ! J'ai tellement mal que aucune larme ne coulent.

- C'est faux, c'est du chantage pour que je signe tes foutus trucs.

- Ah oui tu es sure ? Il me tend un tas de feuille et je fonds en sanglots quand des photos de ma mère, le corps mutilés baignant dans du sang s'affiche sous mes yeux.

- C'est pas possible. Il me retire ces dossiers. Je- Mes sanglots de multiplient à mesure que j'enregistre l'information. Non.

Je sens ses mains me porter et m'emmener sur un matelas. Son corps se colle contre le mien et il me serre si fort dans ses bras que ma respiration est douloureuse à reprendre.

- Il ne me reste plus rien...il m'a tout pris.

- Je le tuerais, je t'en fais la promesse. Ne pouvant plus laisser couler ne serais-ce qu'une larme de mes yeux, je respire son parfum et ferme si fort les yeux que j'espère me réveiller et avoir tout effacé.

- Comment tu fais pour survivre tout seul ?

- Addams est mon demi-frère, je te laisse imaginer à quel point ma famille est merdique. Son changement d'humeur me rend perplexe. Il est le jour et la nuit, il me repoussait de vouloir l'entendre parler de lui et maintenant que j'ai un moment de faiblesse, il me parle.

Mais ce qui me frappe le plus c'est sa révélation.

- Addams est quoi ?!

- On a la même mère.

Ma respiration est si rapide que jnai l'impression d'avoir dans mes poumons tout l'oxygène de l'univers.

L'homme qui m'a violé est le demi-frère de mon ravisseur.

Des doigts s'immiscent dans mes cheveux et je trouve un certain réconfort dans ce geste.

- Il paiera. Mais même me l'imaginer mort ne m'apporte aucun soulagement, car ça ne fera pas revenir, l'unique famille que j'avais.

Je sens le coeur de Casey contre ma tempe et mon souffle s'accorde à ce mouvement.

- Excuse-moi... sa voix est calme et je préfère d'autant plus ce Casey là, que celui qu'il était y n'y a pas si longtemps.

Mais une partie du puzzle que j'essaie de reconstitué se découvre laissant un vide.

Pourquoi détestait-il autant son demi-frère ?

Je sombre peu à peu, absorber par l'accalmie que cette proximité m'apporte.

- Je préfère ce Casey. Je crois sentir le temps d'un instant ses muscles se contracter et un menton se poser sur le sommet de ma tête.

Oui je préfère celui-ci. Celui qui m'a apporté tous les pansements pour soigner les blessures que l'autre à causé. Je préfère celui qui fait taire son démon intérieur.

Et même si je le préfère il me fait peur, parce que je commence à m'attacher à cette partie de lui tandis que je déteste l'autre.

C'est contradictoire mais c'est incroyable. C'est contradictoire et usant. C'est contradictoire mais plus fort que nous. Car même si nous l'admettrons jamais, il était pas prêt à me tuer et j'étais pas prête à le laisser sombrer encore.

Je ne sais pas où tout à commencé, mais la nouvelle Nina apprécie légèrement le nouveau Casey qu'elle a creusé.

Tout était en train de prendre un virage serré, une boucle qui serait soit une descente plus profonde en enfer soit une façon pour lui comme pour moi de soigner ce qui fait mal.
Sans le savoir, tout avait changé en un mois de temps.

J'avais changé et je le sentais changer lui aussi.

NinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant