Chapitre 20 : Désillusions

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Cinq jours se sont écoulés depuis ce jour-là. En l'espace d'une semaine, le monde autour de moi semblait avoir totalement changé. Tous les élèves et mes camarades me regardaient d'un mauvais œil ; la rumeur comme quoi je sortais avec une racaille et faisais partie d'un gang s'est répandue comme une traînée de poudre. Le pire dans tout ça, c'est que c'est parvenu aux oreilles de mes professeurs.
C'est comme si du jour au lendemain, tout le travail que j'avais fourni n'avait servi à rien... Que toute la confiance que l'on m'accordait s'était écroulée. Je ne suis pas du genre à me laisser faire, mais pour une fois, je fais profil bas ; la moindre réplique de ma part ne ferait que confirmer ce qu'ils pensent de moi et aggraver la situation.

Malheureusement, certaines personnes profitent un peu trop de la situation, me cherchant, m'insultant, me harcelant, sachant que je ne peux rien faire pour riposter, ils me poussent à commettre la moindre faute. Mais je ne céderai pas. Je ne dois pas céder.
Je n'en ai pas parlé à qui que soit, car je sais que cela pourrait entraîner des réactions en chaîne qui ne ferrait qu'aggraver la situation, encore une fois. Je dois être forte... Même si je reçois des coups. Ne riposte pas, encaisse.
Aujourd'hui encore, le schéma se répéta... Et les mêmes mots dans ma tête se répétaient aussi : " Ignore-les ", " Ce n'est pas grave ", " Ça va passer", " Encaisse", "Ne les frappes pas", " Ne réponds pas", " Prend sur toi", "Reste calme", " Reste à ta place"... Cela ne fait que cinq jours, mais j'ai de plus en plus de mal à le supporter.

N'ayant qu'une courte journée de cours aujourd'hui, le calvaire fut plus court. Je décidai de faire un tour où je sais que les membres de la division aiment se réunir, histoire de me changer les idées, sachant qu'ils y a toujours quelques personnes là-bas.
Il s'agit d'un squat sur un chantier abandonné. En arrivant sur place, il y avait une douzaine de personnes ; ces types n'ont rien de mieux à faire de leurs journées ?

Salut les gars.

- Tiens, regardez qui voilà !

- Ça serait pas (T/N), la "petite amie" du capitaine ? Qu'est-ce qui t'amènes ici ? C'est bien la première fois qu'on te voit dans le coin.

Envie de me changer les idées voilà tout.

- Oh bah qu'est-ce qu'il y a ? Tu t'es cassé un ongle ?

Hein ?

- Nan mec, elle a dû se disputer avec ses copines voilà tout.

Attend... Je rêve ? Ils sont sérieux ?

Hé ! Qu'est-ce que vous insinuez, là ?

- Nous ? Rien voyons.

Te fous pas de ma gueule. Vous avez un problème avec moi ?

- C'est qu'elle est pas si bête finalement la poulette. Précisément, t'apprendras qu'on est beaucoup à pas pouvoir te saquer.

Pourquoi ?

- Tu demandes vraiment pourquoi ? Fais pas genre t'as pas une idée ! On voit clair dans ton petit jeu.

Ah, alors c'est parfait, tu vas pouvoir m'éclairer, parce que j'avoue que je saisis pas bien à quoi tu fais allusion.

- Écoute-moi bien, t'as franchement bien joué ton coup. Vraiment, chapeau, avoir réussi à te mettre notre boss dans la poche, intégrée le gang et séduire notre capitaine. C'est vrai que tu les a bien embobinés. Tu crois que plus aucun soupçon ne traînent sur toi ? Qu'ils te font confiance ? Maintenant que tu as visé le haut du panier, tu te crois intouchable ?

Attends, vous êtes quand même pas en tain de m'accuser de vous manipuler depuis le début quand même ?

- Depuis que t'es apparue, il nous arrivent que des emmerdes bizarrement. Y a beaucoup de trucs louches, comme par exemple le fait que c'est toi qu'on espionne, que ce soit toi qui ai les informations transmises par Walhalla ou que tu connaisses apparemment son second leader. Quand on y pense, c'est gros comme une maison. On sait que c'est toi la taupe.

Moitié-Moitié (Baji Keisuke x Reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant