Chapitre 11
~ 19 septembre 1942 ~
« Mon cher Harry, si de la haine à l'amour, il n'y a qu'un pas, cela ne signifie pas que de la joie à l'horreur, il n'y en a qu'un également » Dumbledore, en bon vieux papy gâteux, à Harry, après lui avoir proposé un bonbon au citron.
Si Harry pensait s'être forgé un cœur de pierre à force de rêves difficiles, il se trompait. Une seconde suffit à détruire chaque barrière qu'il avait placées autour de ses émotions pour ne pas en faire une farce pour le public. Elle balaya ses bonnes résolutions et brisa la tenue qu'il avait devant les autres. Une seule seconde, unique, vit dévaler sur ses joues les premières larmes depuis trois jours. Une entaille profonde taillada alors son cœur déjà meurtri par la guerre.
Il était venu avec l'intention d'emprunter un livre qui pourrait lui faire oublier la joie faisant bondir son cœur dans son torse. Il avait sauté le repas pour la même raison : cette scène qui se rejouait dans son esprit inlassablement. Il n'avait pas voulu tomber sur Tom Jedusor par inadvertance. Au pire, Harry serait allé dans les cuisines de Poudlard, vers minuit.
Mais maintenant, après qu'il ait simplement jeté un coup d'œil vers la réserve avec l'expectative d'être nostalgique, il hésitait à se terrer là-bas. Pour la énième fois, il maudit ces dons que son ancienne Némésis lui avait fournis en même temps que la cicatrice. Car quiconque aurait jeté son regard de la même manière sur cette vitre teinté n'y aurait rien vu.
Harry, lui, pouvait bien distinguer les traits d'une silhouette qu'il aurait reconnu entre mille. Ses yeux effarés dessinèrent le contour de son visage pale, puis de ses vêtements déchirées. Il aurait dû s'en douter. Après tout, c'était Tom Jedusor. Celui qui avait un harem au sein de Poudlard même.
Ce qui fit rester le jeune homme, malgré ses larmes et son cœur brisé, fut un doute. Un très petit détail qui pouvait changer beaucoup. En effet, s'il se souvenait bien, Tom avait toujours refusé quiconque près de lui. Et si le plaisir se lisait tout de même sur ses traits, Harry nota qu'il n'était pas tout à fait détendu. Était-ce le même genre de personne que la préfète de Serpentard, cette Hedge ?
Que Merlin entende chaque insulte que le jeune homme proféra mentalement à l'encontre de cette fille aux longs cheveux noirs, dont il ne voyait que ce détail.
Bien sûr, Harry ne resta pas figé sur place parce que le prince des Serpentard lui dévoilait son torse si parfait, dont ses yeux ne suivirent pas les courbes si bien dessinées. Quand le jeune homme remonta son regard sur le visage de Tom Jedusor, les orbes rouges de celui-ci le fixaient.
Voyant étinceler cette lueur particulière dans son regard, comme chaque fois qu'il était dans les parages du Serpentard, il déguerpit. Il n'attendit pas de se souvenir si Tom avait déjà l'habilité de voir derrière les vitres teintées à cet âge. Il attrapa un livre dont il connaissait déjà les grandes lignes pour faire genre qu'il ne l'avait pas vu et réfléchissait simplement. Puis il marcha vite, le plus vite possible. Il n'eut même pas besoin de parler longtemps avec la bibliothécaire, qui l'avait autorisé à partir en l'ayant vu pressé.
De toute façon, il emprunterait son livre plus tard. Il avait besoin d'un remontant, et se dirigea alors vers les cuisines. Les elfes de maison de Poudlard apprécieraient le servir, même s'il était supposément jeune et ne devrait pas boire de Bièraubeurres. Il maudit tout ce qu'il pouvait. Il commença par l'homologue futur de Tom qui lui avait légué ses pouvoirs en essayant de le tuer. Puis il maudit le Serpentard adolescent qui avait décidé de le faire dans une bibliothèque, quand bien même sa réserve. Taisons le moment où l'ancien Gryffondor et son ennemi de toujours – ici Drago – étaient bourrés...
VOUS LISEZ
[EN REPUBLICATION] Je m'en fais la promesse... Je te retrouverai !
FanfictionLe règne de Voldemort a pris fin, pourtant, Harry Potter n'en est pas aussi réjoui que l'on pourrait le croire. Les pensées du Sauveur du monde sorcier sont devenues bien vides depuis la mort de son ennemi juré. La petite voix qu'il avait l...