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La voix de Geto résonne dans mon dos. Son ton est enjoué et excité, je devine son impatience. Cela doit faire une bonne dizaine de minutes que nous marchons dans les rues. Et je ne suis pas sans remarquer les passants s’arrêtant tous pour le regarder, intrigués par ses paroles fortes.
Il est venu me cueillir tôt ce matin à mon appartement. Après mon appel, il m’a longuement réconfortée, furieux d’apprendre la façon qu’a eu Fushiguro de me traiter. Puis, le lendemain, il s’est posé sur mon pallier, un sourire aux lèvres et des croissants à la main, me souriant largement.
Depuis lors, il n’a cessé de me dire qu’il avait une surprise pour moi. Un cadeau sans pareil qui me mettrait du baume au cœur.
Alors je marche docilement tandis qu’il me suit. Autour de nous, les gratte-ciels du quartier des affaires ont laissé place à des terrains en construction plus insalubres. Divers très larges panneaux indiquant la durée des chantiers et autres détails sont visibles. Il s’agit d’un ancien coin assez populaire fraichement acheté par des manias de l’immobilier souhaitant y construire de luxueuses résidences.
Parmi les acquéreurs et investisseurs, de simples et rapides recherches permettent de trouver le nom de divers célèbres oyabuns. En d’autres termes, ce lieu en construction est aux mains des yakuzas.
Cependant, je ne suis pas le moins du monde effrayée.
Si à mes côtés s’était tenu Fushiguro, lui et sa large main qu’il n’a de cesse de poser sur ma gorge, plus d’un tremblement m’aurait parcouru. Mais l’homme marchant dans mon dos est Geto. Une personne simple, humble et bien plus douce.
