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ESSOUFFLEE, JE TRAVERSE la porte-fenêtre menant à la cuisine. Le soleil est déjà considérablement haut dans le ciel. Je viens seulement de sortir de l’annexe où j’ai préféré demeurer avec moi-même un certain temps ce matin.
Le cauchemar de la nuit dernière a été terrifiant. La figure démonique de Geto, sa façon de se courber en avant pour se poser sur ses mains et ses pieds à la manière d’un animal m’ont considérablement chamboulée. Il m’a fallut une bonne dose de larmes ainsi qu’une longue douche pour m’en remettre.
Puis, la tête haute et ne voulant faire le plaisir à Fushiguro de constater mon mal-être, je me suis efforcée de sortir de l’annexe, traverser le pont à l’heure du déjeuner pour arriver dans cette vaste cuisine aux meubles sombres.
Un léger sentiment d’inconfort me prend au souvenir de la discussion que j’ai entendu, hier, lorsque je me tenais ici. Mais la voix de Megumi me coupe dans mes tourments.
— Salut (T/P) ! Grasse mat’ ?
Levant les yeux vers le brun habillé d’un sweat noir, je le salue en retour en le gratifiant d’un sourire. Puis, déposant les trois canettes que je tenais sur le comptoir, je me rapproche du placard où se trouvent les poubelles.
Sortant le sac prévu pour les emballages métalliques, j’ajoute à l’intention du garçon :
— D’ailleurs, Megumi, j’ai rien contre le fait que tu viennes dans la bibliothèque pour te détendre mais range après, s’il-te-plaît.
