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L’air ne pénètre plus mes poumons. Ma poitrine se gonfle inutilement, ne pouvant accueillir la moindre parcelle d’oxygène. Je suis consciente de chaque vaisseau, chaque veine de mon corps qui menacent tous sans exception d’exploser tant la pression est grande. Mon crâne est un étau semblant sur le point d’exploser.
Jamais la souffrance n’a été aussi grande, écrasante. J’en oublie tout. Mon nom. Mon âge. Mon lieu de vie. Mon métier. Mes rêves. Mes peurs.
Tout est aspiré par la noirceur de mon mal.
Une seule volonté maintenant me mue. Je souhaite que tout cela s’arrête. Que cela prenne fin. Pouvoir respirer à nouveau. Mon corps ne répond plus. Je n’arrive même plus à me débattre. Les mains me maintenant assise sur la chaise de métal ne sont plus d’aucune utilité. J’abandonne.
Brutalement, le sac sur mon visage quitte celui-ci. Aussitôt, mon buste bascule en avant tandis que l’air pénètre avec vigueur mon bouche et mon nez. Il est brutal, violent, griffant mes parois respiratoires. Brutalement, je tousse à plusieurs reprises. Encore assise, mon torse à présent collé à mes cuisses, je tente de reprendre mon souffle malgré ma toux, des larmes roulant en abondance sur mes joues.
— Tu aurais sans doute dû y réfléchir à deux fois avant de libérer Megumi, résonne cette voix que je ne connais que trop bien.
Mes épaules sont tremblantes et mon corps est trop affaibli par la torture. Tant et si bien que ma nuque me semble être aussi lourde qu’une enclume quand je le redresse légèrement afin de voir l’homme se trouvant devant moi.
