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ASSISE SUR LE PARQUET, j’observe Fushiguro d’un œil épuisé. Le soleil ne va pas tarder à se lever et je n’ai pas dormi de la nuit, ce que lui a fini par faire. Henriette est partie il y a un moment déjà, me demandant de changer régulièrement les poches de sang jusqu’à ce que son teint reprenne des couleurs.
Je peine à réaliser ce qu’il se passe, à vrai dire. Hier encore, je m’apprêtais à entamer une nouvelle phase de mon existence sans les yakuzas, le FBI et ce monde sombre. Je suivais les indications de cet agent à la lettre, tentant de me reconstruire.
Et aujourd’hui, il est étendu sur mon canapé fichu et couvert de sang, blême et les yeux clos.
— Arrête de me fixer.
Sa voix m’arrache presque un sursaut et je me redresse brutalement. Il sourie sans ouvrir les paupières. Je le gratifie d’un regard noir avant de tourner la tête.
— Je vais squatter ton appartement quelques temps encore. Je sais pas quand je repartirais, lance-t-il.
Je ne réponds pas, une boule se formant dans mon ventre.
— Finalement, peut-être qu’on aura ces fameuses soirées sous la couette dont tu rêvais tant, rit-t-il.
— Non.
Ma voix est ferme. Cinglante. Il ouvre les yeux, étonné, et se tourne vers moi avant de froncer les sourcils.
