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UN GROGNEMENT ME prend tandis que je reviens à la réalité, engourdie. Autour de moi, les bras de Fushiguro sont fermes et épais. Enroulés sur mon buste, ils me maintiennent contre son torse qui est plaqué à mon dos. Son menton, lui, est posé sur mon crâne.
Pour la première fois depuis longtemps, ce réveil est agréable. Je n’ai pas froid, le sentiment de sécurité me poursuit jusqu’ici et, le temps d’un instant, je songe à fermer à nouveau les yeux et profiter de quelques heures de sommeil en plus.
Seulement, au-dessus de moi, la vitre laissant voir le ciel me transmet un éther clair et ensoleillé. Les rayons de l’astre sont éclatants, presque aveuglants. Nous devons être aux alentours de midi, au plus tard et dix heures, au plus tôt.
Rien ne sert de se rendormir.
— Fushiguro…, j’appelle d’une voix embrumée.
Il ne répond pas, conservant sa position. Je ne peux m’empêcher de me demander pourquoi il est encore là, lui qui persistait à me quitter avant que je me réveille.
— Fushiguro, on devrait se lever, j’insiste en remuant légèrement.
Mais il dort encore. Je tente de me redresser mes ses bras sont fermement enroulés autour de moi, me retenant contre lui.
— Fushiguro, votre fils n’aime déjà pas qu’on dorme ensemble alors si on ne quitte pas le lit…
— Mon fils est parti chez un ami hier, grogne soudain sa voix au-dessus de moi. Une planque c’est pas un environnement sain pour un gosse. Et ses amis lui manquaient.
