CHAPITRE 20

338 19 45
                                    

La violence avec laquelle la porte s'est ouverte m'a fait sursauter et, à ma grande stupeur, Toby se tient là, devant James et moi, les yeux emplis de rage.

- Qu'est-ce que tu fous ici Toby ?

Je viens me planter devant lui. Il reste muet et me fixe, ce qui a le don de m'énerver, plus que je ne le suis déjà. Je laisse râle de colère et détourne le regard.

- James tu devrais partir, lui dit Toby.

James se lève, prêt à s'en aller. Il ne va quand même pas lui obéir ?

- Non ! Tu devrais partir, Toby. Tu n'as rien à faire ici.

Toby se décale pour mieux voir James et lui lancer un regard qui signifie qu'il doit s'en aller. James s'empresse alors de partir sans même prendre le temps de me dire au revoir. Je vais pour le rattraper mais il a déjà fermé la porte que je me résigne. Je lance mon regard le plus noir à Toby.

- Pour qui tu te prends, sérieusement ? Tu crois que tu peux te permettre de venir ici, dans ma chambre, et faire ce qu'il te chante ?

- Em...

- Non. Je n'ai vraiment pas envie de t'écouter Toby. Je veux juste que tu quittes cette putain de chambre et que tu me laisses tranquille !

- Je ne partirai pas.

Sa voix est tellement calme comparée à la mienne. Je suis sûre que j'ai l'air d'une folle, mais je m'en fiche.

- Oh je n'y crois pas.

Je lève les yeux au ciel et commence à faire les cent pas. Il commence vraiment à me mettre les nerfs. Notre conversation, la bagarre, et maintenant ça ? C'en est trop pour moi, trop par rapport à ce que je peux encaisser en une seule soirée.

Je sens des larmes de colère couler sur mes joues, je les essuie instantanément. Toby se rapproche de moi, son regard a changé, il est devenu plus doux, plus sage.

Plus il s'approche de moi, plus je recule, jusqu'à ce que mon dos heurte la porte de la chambre m'empêchant d'aller plus loin. Il vient se coller à moi, pose ses mains sur la porte, de part et d'autre de ma tête, et me voilà coincée entre son corps musclé et cette fichue porte.

Son regard se fait insistant, je ne l'ai jamais vu d'aussi près, ça me met si mal à l'aise que je baisse les yeux. Il me relève la tête avec son index et me force à replonger mon regard dans la sien. Mon Dieu que ses yeux sont magnifiques.

Il vient dégager mes cheveux de ma nuque et je sens son souffle chaud dans mon cou. Mon rythme cardiaque s'accélère et ma respiration aussi, ma poitrine se soulève de plus en plus vite à chaque fois que son souffle entre en contact avec ma peau et qu'il se rapproche. Mon corps tout entier est en ébullition. Je ne peux retenir le frisson qui me parcourt.

Il place une de ses mains dans le bas de mon dos et me rapproche un peu plus de lui. Je ne sais pas quoi faire de mes mains, mais la seule chose que je sais c'est que je ne dois pas le toucher, qui sait où cela nous conduirait.

Au bout d'un moment, il s'arrête et me murmure quelque chose à l'oreille.

- Accepterais-tu de déjeuner avec moi demain, mon cœur ?

Mon cœur ? D'où ça sort ça ?

Je fais abstraction de ça et, sans aucune hésitation, j'accepte sa proposition. Ma réponse le fait sourire. Il s'écarte de moi, je peux enfin respirer, j'avais l'impression d'être en apnée, et toute cette tension commençait à me donner chaud.

- Je te dis à demain alors, douze heures trente ça te va ?

Il ouvre la porte et se tourne vers moi en attendant ma réponse.

Slow Hands (T1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant