CHAPITRE 73

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Les repas que prépare Rachel sont toujours divins. Je me régale à chaque fois que je viens ici. Elle sait comment bien recevoir.

- C'était vraiment délicieux, Rachel, dis-je en finissant ma dernière bouchée de blanquette de veau.

- C'est gentil, Emily. J'ai appris à faire ce plat au cours d'un de mes voyages en France, répond-elle fièrement.

- Rachel a toujours eu un don pour la cuisine, renchérit William.

Il vient poser sa main sur celle de sa femme avant de lui déposer un baiser sur la tempe.

- Tu as aimé la France, Rachel ? lui demandé-je.

- Oh oui, j'ai adoré ! Et je compte bien y retourner avec William pour lui faire découvrir ce beau pays.

Elle arbore un grand sourire. J'ai l'impression que c'est un sujet qui la passionne.

- Monsieur Boland (il hausse un sourcil, je me reprends), William, est-ce que c'est vous qui avez eu l'idée de la sortie au CHU ou tout vient de cet énergumène ? dis-je en désignant Toby.

Toby pouffe de rire. William essaie de garder son sérieux mais je vois bien son petit sourire en coin.

- Tout vient de lui. Il a tout organisé de A à Z. C'est une bonne idée n'est-ce pas ? me demande-t-il.

- Oh oui je suis d'accord, c'est exactement ce que je lui ai dit.

Toby me regarde et je lui fais mon plus beau sourire.

- C'est un garçon très organisé, intervient Rachel.

- Ah ça, oui. Il est vraiment doué dans ce domaine, poursuit William.

Toby se redresse sur sa chaise. Il a l'air tendu.

- Je me souviens quand il allait dans ce fameux camp de vacances, comment s'appelle-t-il déjà ? réfléchit Will.

- Golden Wood Camp, répond sèchement Toby.

- Oui, voilà ! Le Golden Wood Camp. Un magnifique endroit, navré qu'il soit désormais fermé.

Toby a la mâchoire crispée. Je tente une approche vers lui mais il est plus rapide que moi et il pose sa main sur ma cuisse qu'il presse. Je pose alors à mon tour la mienne sur la sienne. J'en caresse le dos avec mon pouce pour essayer de le détendre mais la pression ne diminue pas. Je sais qu'il essaie de se contenir pour ne pas déclencher un drame pendant ce repas. Il fait des efforts depuis un certain temps au niveau de sa colère, bien que parfois des sujets continuent de l'énerver rapidement. Il essaie de gérer ça au mieux et je suis fière de lui.

- Je me souviens de ce qu'il faisait là-bas. Il était toujours le premier à vouloir aider à l'organisation des activités. Toujours prêt à aider ce bon vieux Glenn, dit William tout enjoué.

- Comment tu sais tout ça, toi ? intervient Toby.

Oula, c'était un peu sec comme réponse.

- Glenn m'a raconté beaucoup de choses, lui répond-il. Je voulais savoir ce que tu faisais. Ça m'intéressait de savoir...

- Ouais, d'accord, abrège Toby exaspéré.

Son père n'a pas souvent été présent pour lui quand il était plus jeune. Je me souviens de ce qu'il m'a dit par rapport à Glenn. Que c'était lui qui lui avait appris à nager ou à faire du vélo sans les petites roues. Donc écouter son père parler comme s'il avait été là, j'imagine que ça ne doit pas être très plaisant.

Un froid s'est installé, je scrute Toby pour essayer de déchiffrer ce qu'il pense mais il ne laisse rien paraître, hormis sa main sur ma cuisse qui commence à me faire mal.

Slow Hands (T1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant