CHAPITRE 68

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Je me sens faible quand je me réveille, je ne sais même pas si j'aurais la force de me lever de mon lit. Je n'imagine pas l'état de Kelly qui dort encore à poings fermés à côté de moi. À mon avis le réveil sera encore plus difficile pour elle.

Il n'est que dix heures trente, ce qui fait que j'ai dormi au maximum trois heures.

J'ai reçu plusieurs messages en plein milieu de la soirée de différentes personnes me souhaitant la bonne année, les vœux de bonheur et tout ce qui va avec.

Parmi eux figuraient ceux de mes cousins et cousines, oncles et tantes mais il y en avait un également de Mark et Mercy. J'ai été touchée de leur attention. Il est vrai que depuis quelques temps nous n'avons pas eu l'occasion de se revoir mais j'ai apprécié qu'ils pensent à moi. Je prends cinq minutes pour répondre à tout le monde avant de me décider à me lever.

Je rassemble le peu d'énergie que j'ai pour m'extirper de sous la couette. Je me dirige vers la fenêtre pour regarder ce qu'il se passe de l'autre côté de la rue.
Outch ! Très mauvaise idée d'ouvrir les rideaux. La luminosité extérieure est beaucoup trop forte pour mes yeux. Je regrette instantanément mon geste et les referme aussitôt.

Quand je me retourne, Kelly est assise sur mon lit et me fixe. Ce qui me fait sursauter.

- Je fais si peur que ça ? demande-t-elle en levant un sourcil.

- Ne refais jamais ça. Tu faisais déjà flipper au coucher mais là avec ta gueule de bois c'est pire.

Elle me balance son coussin que j'esquive en me marrant.

- Sinon, comment tu te sens ?

- J'ai la tête qui est sur le point d'exploser et j'ai la dalle ! s'exclame-t-elle.

Elle se frotte les yeux et regarde ses doigts pleins de mascara et de paillettes. Elle prend un air dégoûtée.

- Ouais, j'aurais dû te démaquiller pendant que tu dormais mais j'étais trop crevée pour le faire. Déjà que pour me démaquiller moi-même c'était un calvaire alors le faire une deuxième fois, au risque de me prendre une droite, j'ai préféré passer mon tour, je lui lance.

- Tu rigoles je n'aurais jamais fait ça !

- Tu plaisantes ? dis-je en arquant un sourcil.

- Non, pourquoi ?

- Tu ne te souviens pas ?

- Me souvenir de quoi, Em ? m'interroge-t-elle.

- Nouvel An, chez toi, il y a deux ans ?

Je la vois qui essaie de réfléchir.

- Hum, non je ne me souviens pas.

En même temps, elle était tellement saoule qu'elle ne peut que ne pas s'en souvenir.

- J'ai voulu t'aider à te démaquiller et au moment où j'ai approché ma main avec la lingette tu m'as mis une gifle qui a, je pense, résonné jusqu'à l'autre bout du quartier, avant de t'écrouler en suivant sur ton lit. À croire que la gifle t'avait assommée toi et non moi.

Kelly écarquille grand les yeux. Elle ouvre également tellement la bouche que je me demande si sa mâchoire ne va pas se disloquer et finir par terre, comme un personnage de dessin animé.

- J'ai fait ça ? s'exclame-t-elle choquée.

- Oui, Kelly, réponds-je en riant.

- Oh mon Dieu ! Je suis désolée ! Même si ça date de quelques années, je suis désolée Em !

- C'est pas grave, t'inquiète pas.

- Oh la la mais pardon ! lance-t-elle la tête dans ses mains.

- Kelly, c'est passé maintenant, et je ne t'en ai pas voulu. Je pense que tu n'as rien contrôlé et que ce n'était pas volontaire. Ça s'est enchaîné si vite que je ne suis même pas sûre que tu voulais me mettre une gifle. Je pense plutôt que tu t'es écroulée et que dans le mouvement tu m'as giflée.

Slow Hands (T1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant