CHAPITRE 11

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Ce matin je me réveille avec, encore, la sensation d'humiliation de la veille.

Je comprends pourquoi Toby a eu autant pitié de moi, mais ce que je ne comprends pas c'est pourquoi il voulait tant que je leur pardonne ? Pour "rester" dans la bande, ou du moins y entrer ? Pour que j'essaie de m'intégrer le plus possible dans cette nouvelle ville ? Pour me mettre dans leur poche ? Ou peut-être qu'il s'intéresse à moi ?

Non je crois que là je pars trop loin, beaucoup trop loin. Pourquoi s'intéresserait-il à moi alors qu'il a déjà une petite amie et qu'il peut avoir toutes les filles qu'il désire ? Je ne crois pas être assez bien pour lui, je ne pense pas non plus être son genre de filles.

Oh assez parlé de ça ! Je ne veux plus y penser, c'était beaucoup trop pour moi, pour une première soirée j'ai eu ma dose ! Je n'y remettrai pas les pieds, il en est hors de question !

J'ai la sensation d'avoir fait quelque chose mal hier soir. Le fait d'avoir bu ce shot me reste encore dans la tête. Je n'aurais jamais dû le boire. Qu'est-ce qu'il m'a pris ? Je me suis juré de ne jamais toucher à ça et voilà que pour impressionner une bande d'étudiants je me mets à déroger aux limites que je me suis fixées. J'ai honte de moi, honte d'avoir fait ça.

Après m'être levée et habillée, je finis de m'apprêter afin d'aller à un entretien et de déposer les derniers papiers à l'université pour la rentrée.

J'ai déposé ma candidature il y a de ça des mois, ils m'ont demandé d'envoyer une tonne de paperasse pour compléter mon dossier, je n'imaginais pas tout ce qu'il fallait faire pour une simple inscription à la fac.

J'ai candidaté dans cette fac, à l'autre bout du pays, quand j'étais encore à Chicago. Je voulais m'éloigner le plus possible de chez moi. Même si cela impliquait d'être loin de ma mère et de la laisser seule avec lui. C'est d'ailleurs elle qui m'a encouragée à postuler dans cette université. Aujourd'hui je n'attends qu'une chose : y être acceptée.

J'empoigne mon sac à main et le reste de mon dossier avant de sortir de la maison.

Une fois dehors, je remarque que la plupart des membres de la fraternité sont sur le perron, je remarque également que le trio maléfique me regarde. Je détourne mon regard et commence à marcher avant d'être interpellée par leur propos.

Je me retourne et je les vois toutes les trois en train de chanter la chanson de Madonna, « Like a Virgin », elles se moquent ouvertement de moi et je n'aime pas ça. Je n'y prête pas plus attention et je monte dans la voiture, direction l'université.

Lorsque j'arrive devant le bâtiment qui sera, je l'espère, ma future fac, je suis surprise de la grandeur de l'office. Cela ressemble à ce que j'imaginais, mais est-ce que je vais me plaire ici ? Est-ce que je vais me faire des amis ? Ou même, vais-je réussir ma première année ? Plusieurs questions trottent dans ma tête alors que je ne suis même pas sûre d'être acceptée dans cette école.

J'arrête de me stresser et je me dirige à l'intérieur du bâtiment dans lequel je trouve une masse de jeunes attendant leur tour devant l'accueil. Je me place dans la file en attendant patiemment mon tour.

Après quinze minutes d'attente c'est enfin à moi, je m'approche de la femme derrière le bureau, elle a l'air d'être overbookée ! Elle me regarde et me demande avec un grand sourire :

- Bonjour que puis-je faire pour vous ?

- Bonjour, j'ai rendez-vous avec le doyen j'aimerais savoir où je peux trouver son bureau s'il vous plaît.

- Quel est votre nom Mademoiselle ?

- Emily Parker.

- Très bien Mademoiselle Parker, vous pouvez aller patienter dans le couloir qui se situe sur votre gauche.

Slow Hands (T1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant