De sombres origines

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Ce chapitre suit le thème Décapitation et même s'il y a une vocation historique, j'ai pris beaucoup de libertés personnelles en écrivant ce chapitre. Je tiens à prévenir que ce chapitre est violent et sanglant. 

Seattle, 1615 furent le lieu et l'année qui virent arriver la cargaison de l'anglais Edmund Wallington, un homme noble qui menait une embarcation au nom du roi d'Angleterre. Des hommes comme lui, il y en avait plus que de raison qui quittaient le vieux contient pour explorer ce Nouveau Monde dont tout le monde parlait tant et si bien. Après vingt ans à servir son roi dans sa contrée natale, il avait eu la chance d'obtenir un bâtiment afin d'étendre les colonies qui avaient commencé à voir le jour. A l'intérieur de son bâtiment, il revenait du continent étranger où tous ses confrères cherchaient leurs esclaves. Comme eux, il en avait acheté une bonne centaine d'hommes et de femmes ainsi qu'une vingtaine d'enfants qui serviraient ses intérêts et allaient l'enrichir de nombreuses récoltes. Toutes qui allaient lui profiter et ne rien offrir à ceux qui travaillaient. Rien d'autre qu'un terrible enfer.

Cette horreur qu'ils étaient soumis à vivre dans les années à venir, nul n'allait mieux le connaître que la femme sur qui Sir Wallington avait jeté son dévolu. Une prisonnière qu'il gardait bien à l'abri, il l'avait enfermé avec lui pour mieux la préserver car il la choyait autant que son or. Cette malheureuse prisonnière se nommait Diakaho Govender, mais cela faisait longtemps qu'elle n'était plus que l'ombre d'elle-même. Son calvaire avait commencé bien avant qu'elle ne montât à bord de cet imposant navire qui serait le second lieu de son cauchemar éveillé. Un mauvais songe dont elle ne pensait jamais sortir. Secouée jour et nuit par les vagues, elle pensait que la Mort n'avait récolté qu'une moitié de son être et qu'elle avait oublié son corps. Enfermée dans cette cabine qu'elle ne pouvait jamais quitter, elle se contentait de survivre comme elle le pouvait.

Avant cela, Diakaho était une merveilleuse jeune femme qui croquait la vie à pleine dents. Elle ne possédait pas grand-chose, mais cela lui importait peu. Dans son village, les richesses étaient partagées même si elles n'étaient pas grandes. Les villageois de ce terrain perdu au find fond de l'Afrique de l'Ouest partageaient le peu qu'ils possédfaient, les mères se secondaient et lorsque l'une était malade, les autres l'aidaient à prendre soin de ses enfants. Diakaho n'avait qu'un frère et une sœur de sang, mais elle considérait tout le village comme des membres de sa famille et l'inverse était réciproque. Brune, la peau noircie par le Soleil, des traits fins et réguliers, des yeux dorés et une taille fine, elle avait l'aspect d'une princesse. Toujours joyeuse, elle illuminait son entourage par ses rires et sa bonne humeur. Toujours là pour aider ceux qui en avaient besoin, les plus âgés louaient sa dévotion et les plus jeunes l'admiraient. Tous la connaissaient pour sa sagesse, son calme et sa générosité. Même lorsque cette enfant perdit sa mère, elle fit en sorte de surmonter cette perte avec grâce et bonté. Tout allait suffisamment bien pour qu'elle ne perdit jamais son sourire. Du moins, ce fut le cas jusqu'à ce que ces hommes blancs vinrent saccager sa terre.

Ce matin printanier, rien ne présager l'arrivée d'un tel fléau. Comme à leur habitude, les oiseaux gazouillainet et les enfants couraient en couvrant de leurs rires les alentours. Les adolescentes aidaient les mères à accomplir leurs tâches ménagères tandis que les hommes travaillaient le bois des forêts alentours. Tout était pasiible, mais en un instant, tout vacilla vers la terreur. Des hommes habillés de grandes parures réclamèrent qu'on leur vendit des esclaves contre quelques trésors qu'ils amenaient d'un autre monde. Hélas, l'esclavage n'était pas dans leurs coutumes sauf lorsuq'il y avait une guerre et la paix sévissait depuis longtemps dans ce village. Pour une raison obscure, les étrangers se mirent dans une rage folle pensant qu'on tentât de les duper. Leur chef parla dans un dialecte étrange et la seconde d'après, tout fur mis à sac. Les hommes du village tentèrent de se défendre, mais ils étaient trop peu nombreux et ne possédaient que de petites lances face aux nouvelles armes de ces européens. Quand Diakaho vit sa maison brûler, son frère et son père s'écrouler sur le sol, elle sut qu'elle ne reverrait jamais une once de bonheur. Elle tenta tout de même de protéger sa petite sœur qui était terrorisée. Elle parvint à l'amener dans une cachette, mais elle n'eut pas le temps de se mettre elle-même en sécurité. Du haut de ses seize ans, elle se fit attraper par deux hommes et se débattit comme une diablesse jusqu'à ce qu'un coup porté à la tête lui fît perdre connaissance.

Les enfants de Samhainn : L'éveilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant