Des cadavres qui font tache

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Meurtre, court, mais efficace ! Ce chapitre contient donc une scène de meurtre détaillée.

L'année semblait avoir bien commencé. Les élèves reprenaient leurs marques et humains comme surnaturels se côtoyaient dans l'ignorance la plus totale. Quel que fut le niveau d'études, ils retrouvaient tous leurs amis et leurs professeurs, prêts à entamer une nouvelle année plutôt rude. Aucun d'entre eux ne se doutait que cette période serait différente ni que les saisons fleuriraient au rythme d'une menace latente. Hormis les concernés, personne ne sentait les effluves de la discorde se parsemer aux quatre coins de la ville. Du moins, ce fut le cas jusqu'à la célébration de Thanksgiving. Alors que tout le pays préparait les festivités, les informations lancèrent l'ultimatum qui allait lancer les hostilités. A la télévision passait en boucle le drame d'une fusillade dans un quartier défavorisé dont le nom ne fut même pas retenu. On ne s'en préoccupa pas car cela pouvait arriver. Cependant, au bout de deux semaines, ce furent plus de vingt fusillades qui furent recensées dans l'ensemble de la ville, allant des quartiers les plus pauvres aux plus privilégiés. A ce moment-là, la crainte s'empara des habitants et les parents avaient du mal à laisser leurs enfants sortir seuls même quand ceux-ci étaient majeurs. Au milieu de cette hécatombe, Ava parvint tout de même à se réunir avec ses amis car ils avaient un coin secret où personne ne pouvait les trouver. Connaissant le chemin par cœur, le trio inséparable avait semé les adultes qui avaient chaperonné leur sortie nocturne car ils voulaient converser en privé. Ils ne désiraient pas que ce qu'ils disent sortit de leur cercle. Si bien qu'une fois réunis, seuls les arbres étaient témoins de leurs confessions. Installés dans leur cabane en hauteur, ils l'avaient aggrandie et aménagée spacieusement au fil de leur vie et gardaient ce sanctuaire pour s'isoler. Quand ils furent tous installés, Ava lança le sujet qui planait dans le cerveau de tous d'une voix préoccupée :

« Je suppose que vous êtes au courant de ces attaques...C'est bizarre que ça se passe comme ça...Est-ce que vous croyez aux ragots qui se propagent depuis une semaine ?

- Il faudrait vivre dans une grotte pour ne pas être au courant ! répondit Derek d'un ton plus assuré que la brune. Tu as raison, c'est bizarre que toute cette violence s'enchaîne car ça ne correspond pas aux périodes habituelles de violence. Et si tu parles de ces histoires de malédiction, ce ne sont que des contes pour enfants, il ne faut pas y croire !

- Tu devrais respecter davantage les croyances des autres, gronda Amalia. Certains prennent ces histoires très aux sérieux et ils n'ont peut-être pas tort. En plus, ridiculiser ces superstitions, ce serait ridiculiser tes semblables qui prient. Que diraient tes parents s'ils savaient que leur fils prodigue méprise les chrétiens ?

- Ne mêle pas ma famille à ça, s'il te plait ! C'est d'ailleurs pour ça qu'on est là. Si tu voulais vraiment leur en parler, tu ne serais pas venue ici et moi non plus. Les autres pensent ce qu'ils veulent, je maintiens que les malédictions, ce n'est bon que pour les idiots qui croient au monde occulte, à ce qui échappe au monde visible et cela me paraît ridicule.

- Que tu peux être fermé d'esprit, mon pauvre ! se désespéra la belle blonde.

- Ne commencez pas à vous chamailler, vous deux ! Si je voulais une dispute, j'aurais regardé une émission pourrie, soupira Ava. Nous sommes là pour en discuter sériesuement. Pour voir ce qu'on peut faire pour se protéger les uns les autres. Se cloîtrer chez soi ne me paraît pas une bonne idée car ça ne servirait à rien. Mais on ne peut pas ignorer le danger même si on suppose qu'il soit totalement humain...

- Tu as raison, je suis désolé même si la faute revient à une certaine blonde, lança Derek d'un ton taquin dont la plaisanterie fut reçue par un sourire. Rester chez soi ne ferait qu'encourager ceux qui ont perpétré ces atrocités. Vivre dans la peur n'a jamais été une bonne solution et cela ne changera pas de sitôt. Il faudrait juste éviter de se promener seul que ce soit de jour comme de nuit.

Les enfants de Samhainn : L'éveilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant