A un pas de la destruction

7 2 0
                                    

La cuisine qui permet un instant d'accalmie durant la guerre qui fait rage !


La guerre battait son plein. Le sang coulait sur les ruines de ce qu'il restait des bâtiments et des champs carbonisés. Ce qui avait été par le passé semblait ne plus avoir la moindre existence. Sans le dôme, il y aurait une nuée de charognards qui auraient élu domicile sur le territoire. Heureusement, ni les volatiles ni les insectes ne pouvaient venir se repaître des cadavres qui inondaient le terrain. Ces derniers pouvaient donc reposer en paix tandis que leurs pairs se démenaient pour survivre et abattre leurs ennemis. La pitié ne faisait plus partie de leurs esprits. Les soldats étaient trop habitués à la violence qui les entourait pour se rappeler de leurs émotions. Tous étaient ébranlés par la guerre, aucun n'en ressortait indemne et seuls ceux qui étaient aptes à tuer réussissaient à survivre. Ceux qui se montraient trop tendres finissaient par rendre l'âme.

Ces pauvres âmes qui étaient bloquées sur cette terre brûlée n'arrivaient pas à s'en sortir. Leurs vies étaient alors abrégées sans autre forme de procès. Malgré une envie de se battre et des idéaux pleins de noblesse, seuls les assassins parvenaient à se frayer un chemin parmi les ruines et la désolation. Cette règle valait tant pour les êtres surnaturels que pour les humains. Ce conflit armé n'épargnait personne, elle mettait à l'épreuve toutes celles et ceux qui avaient choisi de rester. Certains regrettaient leur décision, mais ils ne pouvaient plus faire machine arrière. Plus aucune échappatoire n'était possible, tous étaient pris au piège dans ce carnage qui ne possédait aucune limite. Quel que fût le clan, les meurtres s'enchaînaient à tour de bras, c'était un miracle qu'il y eût encore quelques survivants. Le combat ne faisait rage que depuis deux semaines et le déluge régnait sur ce qui avait été les États-Unis. Quelques instants de répit permettaient aux troupes de soigner ses blessés, mais tout le monde ne pouvait pas être secouru. C'était désolant, mais il fallait se résoudre à abréger les souffrances de ceux qui ne pouvaient pas être sauvés. Face à cette horreur, les militaires ne se préoccupaient même plus de la moralité de leur cause. Défendre une cause ne possédait plus sa place. Désormais, il ne s'agissait que de survivre, le reste n'avait plus aucune importance.

À leurs yeux, plus aucune logique ne régnait au sein de cet Enfer terrestre. Les bruits d'explosion faisaient sursauter les esprits les plus aguerris tout comme l'hémoglobine faisait vomir ceux qui n'en pouvaient plus de le voir couler. Pour certains, les larmes de fureur ne cessaient de couler, harassées de voir ses frères ou ses sœurs d'armes se faire abattre froidement et sans le moindre remords. La plupart ne perdaient pas le peu d'eau qui leur restait puisque les provisions se faisaient de plus en plus rares. Avec le dôme qui les séparait du reste du monde, ils étaient seuls au monde. Personne ne viendrait à leur secours et personne ne mettrait pas fin à cet épanchement de rage et désordre. À moins qu'un des chefs ne se rendît, la lutte armée n'aurait de fin que lorsque tout le monde serait mort. En attendant, il fallait s'accommoder de cet horrible quotidien qui les menaient par la baguette et qui leur permettait d'oublier les images infernales qui s'imprimaient sur leurs rétines. Face à ce terrible spectacle, plus personne ne faisait la différence entre le bien et le mal, à quoi cela leur servirait ?

De l'autre côté, observer ce désastre était presque aussi éprouvant que de le vivre. À chaque point de la frontière, il y avait une dizaine de sorciers qui restaient près du fameux dôme pour s'assurer que ce dernier tint. S'il y avait la moindre brèche, tout risquait de s'effondrer et de détruire bien plus qu'une seule patrie. Si cette unique protection succombait, la catastrophe s'étendrait bien au-delà du continent américain et cela ne pouvait pas arriver. Si tel était le cas, tout ce qu'ils avaient fait deviendrait obsolète. C'était pour cela qu'une surveillance constante s'effectuait aux deux pôles terrestres qui limitaient l'étendue des dégâts. Sans ces gardiens, le dôme magique menacerait de céder à tout instant.

Les enfants de Samhainn : L'éveilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant