Je ne suis plus un bébé - Tome I.

60 - Percée à jour.

Pour Chloé, c'est normal, je l'ai aidée puis elle est jeune, en plus elle veut me ressembler. Ce sont des amies, j'ai aussi envie d'être avec elles.

- [Mamie] Parfois certaines choses n'ont pas à être expliquées, elles se font simplement quand plusieurs conditions sont réunies. La maladie bouleverse beaucoup de destinées, les personnes s'adaptent et prennent un autre chemin.
- [Sylvie] Si je comprend bien, il n'y aurait pas d'association, pas de broderie sans la maladie.
- [Clara] La broderie si, mais ce serait autrement.
- [Vanessa] J'ai connu Gaëlle par sa maladie, des amitiés se sont créées grâce à cette maladie, nous façonnons notre avenir par nos expériences.
- [Carole] Il n'y a pas que cela, ce qu'elle a fait pour Sally, de ne pas dire à un client satisfait que c'est elle qui a réalisé le travail, est unique. Elle avait ces qualités avant la maladie.

Ouais, bah c'est bon, pas besoin d'analyser. Bien sûr l'association, c'était inévitable, je suis entourée de couches, ma famille, mes amies, le travail, les personnes que je rencontre, autant bien le gérer.
C'est ça les amis, tu dois être là quand ils ont besoin puis pour la broderie, je ne fais que mon travail.

Michael et Olivier retirent nos assiettes.

- [Gaëlle] Cela dérange si nous en profitons pour changer de place ? Nous prenons nos verres et nos couverts.
- [Mamie] Bonne idée, je vais pouvoir parler broderies avec Clara.
- [Carole] Moi aussi.
- [Michael] Prenez que votre verre et votre serviette, nous changeons les couverts pour le poisson.

Sylvie relance ensuite sur ce qu'a dit Carole.

- [Sylvie] C'est surprenant, chacun a le droit de recevoir les bénéfices de son travail.
- [Gaëlle] Je suis payée pour cela. Ce n'est pas grand chose, je ne met pas ma vie en danger pour sauver des vies et on ne les félicite pas à chaque fois.
- [Stéphane] Les circonstances sont différentes, mais souvent les victimes passent à la caserne nous remercier.
- [Vanessa] Chacun a sa personnalité, ses valeurs, sa modestie. Mais je suis d'accord, les félicitations apporte la satisfaction d'un travail bien fait.
- [Gaëlle] Cela se voit qu'il sont heureux, c'est sincère, cela me suffit.
- [Léa] Tu es incroyable, je t'épouserais rien que pour rester avec toi.
- [Barbara] Hé !
- [Kevin] Trop tard ! J'ai été plus rapide.
- [Chloé] T'inquiètes, les filles ce n'est pas son truc.

La tête que Barbara a fait ! Pourtant c'est clair que Léa rigole, c'est un super compliment.

- [Mathilde] Comment tu sais ça toi !
- [Chloé] Suffit d'observer, de toute façon Gaëlle n'en a que pour Kevin.
- [Vanessa] Tu savais mercredi pour moi ?
- [Chloé] Facile, tu n'arrêtait pas de regarder le portrait de Kevin, mais tu recommence à regarder les mecs. Puis vous avez sérieusement accroché tous les deux, j'ai jamais vu ça.

Trop drôle, elle n'a que seize ans, mais elle est sérieuse, moi je suis incapable de voir ça sauf ce qui est évident comme André et Tante Sophie.

- [Estelle] Moi je suis loin d'être douée alors que cela me serait très utile, justement dans ta classe, tu penses qu'il y a quelque chose entre Cynthia et Théo ?
- [Chloé] En partie et c'est du pas joli, Cynthia fait semblant d'aimer Théo et Théo est attiré par Sarah. Là aussi c'est mort, Théo n'a pas encore assez de cran pour conclure. De toute façon Sarah l'aurait rembarré car elle c'est que les filles, et en particulier Cynthia.
- [Stéphanie] Même à cet âge ce n'est pas simple.
- [Camille] Ça peut marcher entre les deux filles ?
- [Chloé] Pas vraiment, Cynthia et les filles c'est juste pour passer un bon moment.
- [Alexis] Et tu vois tout ça ?
- [Chloé] A peu près, puis entre filles on discute.
- [Valérie] Pourquoi as tu besoin de le savoir ?
- [Estelle] Nous devons prévoir et désamorcer les tensions, déceler quand cela ne va pas, nous sommes les premiers à subir les déceptions, les chagrins après un refus ou une rupture.
- [Chloé] C'est clair qu'après les vacances ça va péter, Maria aussi veut Théo, c'est déjà assez tendu avec le reste.
- [Estelle] Le reste ?
- [Chloé] Je vais avoir des problèmes si on sait que c'est moi.
- [Estelle] Personne ne le saura, ni que l'on se connait en dehors de l'école.
- [Chloé] D'accord j'ai confiance en toi, tu as essayé de m'aider quand j'ai fait pipi pendant ton cours. Cynthia se laisse faire quand des garçons lui caressent les fesses ou quand ils se frottent à elle.
- [Estelle] Ce ne sont pas que des rumeurs ? Cela lui plaît de faire ça ?
- [Chloé] Je ne sais pas, mais c'est en priorité pour se servir d'eux.
- [Estelle] Tu comprends que je dois le signaler, personne ne saura que tu me l'a dit. Tu es d'accord ?
- [Chloé] De toute façon, il faut faire quelque chose et vite, depuis les garçons essayent de faire pareil avec d'autres filles. Ça craint de trop.
- [Alexis] Ils n'ont pas intérêt.
- [Chloé] Pas moi, je suis celle qui fait toujours pipi dans sa culotte.
- [Véronique] C'est un avantage contre ces prédateurs.
- [Sylvie] Cela ne te gêne pas ?
- [Chloé] Non, j'ai vu qui étaient mes vraies copines et je suis plus tranquille.
- [Sylvie] Ils savent pour les couches ?
- [Chloé] Je ne sais pas, je n'ai rien dit sauf à l'infirmerie. Le prof de sport doit le savoir aussi à cause de la piscine.
- [Estelle] Il ne le sait pas si tu ne lui a rien dit. Les infirmières sont tenues au secret médical.
- [Sophie] Tu fais comment pour te changer ?
- [Chloé] A l'infirmerie, Isabelle me garde les couches pour ne pas que quelqu'un les découvre dans mon sac.
- [Estelle] C'est la procédure ?
- [Chloé] Je ne sais pas, quand j'ai repris l'école, je suis allée lui dire et lui demander comment jeter la couche. C'est elle qui a pensé à la piscine.
- [Roger] Je ne pense pas qu'il existe une procédure, c'est à voir avec le Maire.
- [Barbara] Il faudra y penser si nous avons d'autres personnes scolarisées.
- [Camille] Les grandes entreprises ont également une infirmerie.
- [Maman] Et le reste ? Il faut au moins une poubelle assez grande.
- [Stéphane] Vous ne pourrez pas tout changer rapidement, cela prendra du temps.