Je ne suis plus un bébé - Tome I.

2 - Une nouvelle chambre

- [Sophie] Tu est pressée de voir ta chambre ?

Perdue dans mes pensées, je n'ai pas remarqué que nous sommes arrivées devant la maison de ma tante. Je me suis tue pendant tout le voyage, cela a t'il duré longtemps ? J'en ai aucune idée. Cela commençe mal, déjà un froid entre nous alors que je n'y ai pas encore dormi. Est-ce juste moi ? Car tante Sophie reste naturelle.

- [Gaëlle] Oui, si je peux aller aux toilettes avant s'il te plait.
- [Sophie] Bien sur et moi aussi, on pose nos achats et je te montre ou c'est.

Les sacs sont posés devant la porte.
- [Sophie] Allez je te montre les toilettes, c'est pas le moment de ... non oublies excuse-moi.

De faire dans la culotte, c'est sûr, elle sait.

Les toilettes sont en effet derrière la chambre, j'imagine déjà ma galère la nuit, sortir, puis prendre ce petit chemin et après ces cinq marches à monter. Heureusement comme dit papa ce n'est pas pour longtemps.
- [Sophie] Vas-y à toi l'honneur, j'ouvre la chambre en attendant.
- [Gaëlle] Merci je me dépêche.

Je n'ai pas le choix en effet, ici on a uniquement qu'envie de se dépêcher, l'endroit est propre avec ce qu'il faut, des murs blancs, un petit lavabo, un savon qui a l'air neuf, une serviette propre est accrochée juste à coté. Ma tante a déjà préparé ma venue mais il fait très froid, c'est peut être à cause de la petite fenêtre entrouverte mais surtout quand je me lave les mains, l'eau est glacée.

Après m'être bien essuyé les mains, je rejoins ma tante dans la chambre.

- [Sophie] Tu es chez toi je reviens tout de suite

La chambre est grande enfin plus grande que la mienne, et elle est bien meublée : Un grand lit, une armoire avec un grand miroir, une commode avec une télévision posée dessus, un bureau, deux chaises, une coiffeuse.
La chambre me plait vraiment, ma tante lui a dit que j'étais chez moi, j'ouvre un premier tiroir de la commode, propre et vide, comme le second, comme le troisième. cela fait déjà beaucoup de place, pareil pour l'armoire, un grand coté penderie, et des étagères sur la droite, plus de place qu'il ne m'en faut.

Pourquoi je suis là ? J'aurais pu venir que dimanche, un peu plus tôt pour avoir le temps de ranger et passer la nuit pour commencer lundi. Je n'ai vu aucune poussière, c'est que cela a été fait récemment, tout est vide, la chambre est prête il faut juste faire le lit, ce grand lit avec ce matelas qui semble neuf, autre point bizarre, nous avons acheté des draps, des alèses, mais je n'en vois pas d'autres ni de couvertures, ou de couette, je ne suis pas la première occupante, Maman m'a dit avoir dormi ici. Bon c'était il y a longtemps.

- [Sophie] Cela te va?

La peur que j'ai eue, je suis encore surprise dans mes pensées.

- [Gaëlle] Oh oui bien sûr, je n'ai même pas besoin de tout cela.
- [Sophie] Elle était prévue au début pour des amis qui ne passaient que quelques mois d'été en France, maintenant elle ne sert que très peu. C'est un plaisir qu'elle retrouve une occupante.
- [Gaëlle] tu pouvais la louer.
- [Sophie] Oh non, personne n'aime sortir pour aller aux toilettes, puis je tiens à ma tranquillité.
- [Gaëlle] C'est vrai que c'est un peu difficile mais on doit s'y faire.
- [Sophie] Oui ta maman a utilisé cette chambre, d'autres personnes aussi, et elles s'en sont toutes arrangées.
- [Gaëlle] Maman me l'a dit hier, et que je trouverais a m'organiser.
- [Sophie] On peux papoter en faisant le lit, comme tu peux le voir le matelas est resté neuf, j'ai jeté l'alèse car elle a moins bien vieilli, le plastique était craquelé
- [Gaëlle] D'accord je ne suis pas habituée aux grand lits, ni aux alèses mais allons y
- [Sophie] Je t'aiderais quand il faudra changer les draps c'est plus facile à deux, tu vois l'alèse c'est comme un drap house que tu mets au dessous, la partie tissu au dessus, il faut la laver aussi, c'est pour cela que j'en ai pris deux, avec les personnes qui font pipi au lit il en faut plus, on doit la changer tous les jours.

Je me suis sentie gênée pour rien du tout, si ma tante m'a demandé pour le pipi au lit c'est juste pour acheter assez d'alèses, elle ne sait même pas que je dois me lever la nuit. Cela m'intrigue quand même et j'essaie d'en savoir plus, étrange que ma tante prévoit et accepte le pipi au lit.

- [Gaëlle] Cela t'ai déjà arrivé d'avoir quelqu'un qui fait au lit ?
- [Sophie] Pas vraiment, mais certaines ont eu des accidents.
- [Gaëlle] Ça doit être gênant tu n'as rien dit ?
- [Sophie] Bien sûr que non, c'est trop tard et ça peux arriver à n'importe qui, c'est juste une alèse et des draps à laver.

Je repense brièvement à ma culotte d'hier toute mouillée, c'est juste un accident finalement mais en journée, ça permet d'accepter la chose plus facilement.

- [Sophie] Tu peux me passer la couette s'il te plait dans le placard de ton coté

Ou ça ? C'est seulement en regardant dans la direction montrée par ma tante, que je distingue la porte. Les draps sont là sur une étagère et aussi une grosse couette que je prend et amène sur le lit. Puis je retourne fermer la porte de ce placard invisible. Machinalement je regarde ce qu'il y a en bas : un balai, une pelle un sceau pour le ménage, un espace aménagé pour les chaussures et dessous un sac.
Je reste un instant à regarder ce sac, il contient visiblement des couches, mais trop grandes pour un bébé ou un jeune enfant. Mes pensées se bousculent dans ma tête, à peine le premier résolu, encore un nouveau mystère, aucun ne faisait pipi au lit mais il y a des grandes couches pour en cas d'accident comme dit ma tante.

- [Sophie] Ah oui c'est les couches pour adulte qui te fascine ? L'ancienne occupante les a laissées, pour la prochaine si elle a besoin.
- [Gaëlle] Tu les laisses là alors ?
- [Sophie] Oui elles ne te gênent pas, ça finira par servir à quelqu'un.

Cette fois je veux être sûre de bien comprendre.
- [Gaëlle] Tu m'as bien dit que personne ne faisait au lit.
- [Sophie] Oui enfin pas tout à fait, je n'en sais rien, mais je n'ai pas eu de draps à laver tous les jours.
- [Gaëlle] Mais tu as su que cette personne mettais des couches.
- [Sophie] Je l'ai su plus tard.
- [Gaëlle] Et cela ne te dérange pas ?
- [Sophie] Ça ne regarde qu'elle, puis au contraire, elle a su protéger le lit et ses affaires.
- [Gaëlle] Et tu les laisses pour qui ?
- [Sophie] Pour celui ou celle qui dort dans cette chambre et qui en a besoin, toi ou quelqu'un après toi.
- [Gaëlle] Pas moi, je ne suis plus un bébé !
- [Sophie] La personne avant toi n'était pas un bébé non plus et pourtant elle en avait besoin.

Je ne sait qu'en penser, à écouter ma tante, c'est comme si les couches était un objet de tous les jours. Elle m'a clairement fait comprendre que je peux utiliser ces couches en cas de besoin. A l'école je me moquais des enfants de mon âge avec une couche. Moi aussi, je me sens honteuse quand je mouille la culotte. Plus jeune, Maman m'a souvent punie pour cela, surement que ma tante n'aurais rien dit ! Pour elle c'est un simple accident. Maintenant je suis une adulte, je vais travailler alors pas question de mettre des couches, fini les accidents dans la culotte, je ferais simplement un peu plus attention.

- [Sophie] Et on a fini, un bon lit qui donne envie de dormir jusqu'au matin.

Oui si on n'a pas à se lever pour aller aux toilettes.

- [Sophie] Mais aujourd'hui je te ramène chez toi.
- [Sophie] Pour s'organiser, je te laisse les clés de la chambre mais aussi celle de la porte arrière de la maison, tu peux venir quand tu veux.
- [Sophie] Tu peux venir te doucher et prendre ton petit déjeuner à la maison, le soir c'est comme tu veux mais tu préviens si tu manges à l'extérieur.
- [Sophie] Je te montrerais pour le linge quand tu dormira là.
- [Sophie] Enfin tu dois commencer ton travail et finir à qu'elle heure ?
- [Gaëlle] Neuf heures et dix-sept heures, je crois, papa a prévu de ramener mon scooter
- [Sophie] Si tu as besoin je peux te déposer et te récupérer le soir, c'est pratiquement sur ma route
- [Gaëlle] Merci je ne voudrais pas trop te déranger
- [Sophie] Au contraire ça me fait du bien d'avoir un peu de compagnie

Tante Sophie me ramène chez mes parents et reste pour passer la soirée. Plus tard, je les laisse pour aller dormir. Je suis assez confiante, je sais très bien que ça va être dur de sortir la nuit, mais je suis pressée de travailler et ma tante est vraiment cool.

Plus tard dans la nuit, j'ai besoin d'aller aux toilettes, c'est un peu dur de se lever, je pense au paquet de couches mais je chasse de suite cette idée.