93-Paternus amor

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Mardi 12 Juin 2018

17h00

Point De Vue de June

?!: Tu ne tiens toujours pas à aller le voir?

Me demanda Bégonia pour sans doute la millième fois depuis que j'avais débarquée déboussolée un certain vendredi soir en murmurant qu'il s'était réveillé. Et pour la millième fois je lui répondis la même chose...

Moi: Non bégonia. Tu m'épuises à force de me faire le répéter.

Bégonia: Je m'épuise aussi à force de te dire que tu en meurs d'envie ma puce. Ça fait une semaine que tu tournes en rond à dix huit heures pile. Inutile de te rappeler ce que tu fais d'habitude à cette heure-ci.

Moi: C'est juste une putain de coïncidence. En plus je ne vois même pas de quoi tu parles...

Tentai-je ridiculement de nier et sans doute pour la première fois de l'histoire de l'humanité, Bégonia Holmes me lança un regard ironique.

Moi: Oui d'accord je sais de quoi tu parles mais laisse tomber tu veux ?! Je n'irai pas là bas. Je n'ai plus rien à y faire de toute manière...

Bégonia: Comment peux-tu dire ça alors que tu n'as pas manqué de lui rendre visite pendant tous ces mois?

C'est bien là l'ironie mais aussi étrange que cela puisse paraître il y a une explication.

Moi: Eh bien c'est peut-être parce que c'est plus facile de parler à une personne qui nous déteste lorsqu'elle est inconsciente.

Avouai-je en m'intéressant soudainement à la contemplation de mes doigts.

Bégonia: Yaël? Te détester ? Ce sont des sottises...

Moi: C'est la stricte vérité. Tu n'étais pas là quand il m'a craché à la figure que j'étais une traitresse et une menteuse. Quand il a refusé de me croire alors que je lui disais la vérité.

Bégonia: Mais j'étais là pendant ces deux ans où vous avez été amis et où vous vous chamailliez dans cette maison alors je peux te dire que ça me suffit pour croire que tu as le droit d'aller là bas en ce moment même et d'être présente pour lui alors qu'il est plus conscient que jamais pour le voir.

Moi: Il faut croire que notre amitié n'a pas été suffisante pour l'empêcher de m'envoyer me faire foutre.

Maugréai-je avec amertume en mordant furieusement dans une pomme que je venais de récupérer de la corbeille à fruit.

Bégonia: Tu ne peux pas continuer d'accorder du crédit à des paroles qu'il a sûrement dit sous l'effet de la colère. Ce n'est pas juste de ta part et tu le sais très bien. Si je voulais faire pareil que toi il y a longtemps que j'aurais démissionné.

Argua-t'elle en tâchant d'employer un ton qui ferait moins remuer le couteau dans la plaie...sans succès. Je ne relevai cependant pas parce que comme toujours...elle avait raison.

Mais alors quoi... ce serait moi la fautive ?

Mais non...

Il doit pourtant y avoir un fautif et si ce n'est pas lui alors il ne reste plus que moi.

Moi: Alors quoi? C'est moi qui suis injuste? En colère ou non il pensait très bien chacun de ses mots, je l'ai vu dans ses yeux. Il voulait me blesser, il voulait me faire du mal et il a réussi.

Bégonia: Parce que tu te soucies plus que tu ne veux l'avouer de ce qu'il pense. De ce qu'il pense de toi. On ne peut pas être blessé par quelqu'un qui n'est pas important à nos yeux... par quelqu'un qu'on aime pas...

2RHS ZONE (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant