2RHS ZONE (Tome 1) [En réécriture]

97-Kit

Point De Vue de Yaël

?!: Tu as pu parler avec elle?

Demanda Chelsea à travers le combiné alors que la voiture me ramenait à la maison.

Moi: Ouais...

Répliquai-je sans grande volonté ce qui l'intrigua et elle n'eut aucun mal à me le signifier.

Chelsea: Ça s'est mal passé ?

Moi: Pas tellement.

Admis-je en étant toujours perplexe.

Chelsea: Comment ça ?

Moi: À vrai dire, au début on s'est engueulés - c'était pas tant une surprise - mais sur la fin elle a dit que ce serait mieux qu'on en parle à nouveau demain parce que là elle finissait à peine sa séance et elle était crevée.

Chelsea: Eh bah alors? C'est tout à fait logique. Pourquoi t'as l'air aussi perplexe ?

Moi: Je ne sais pas...Sur le coup j'étais super heureux que ça se termine sur une note assez calme...mais dès que j'ai franchi la porte j'ai eu comme un coup de mou. Cette intuition qu'en fait...rien n'était réglé.

Chelsea: Tu te fais peut-être des idées. Ça ne te ressemble pas d'être aussi pessimiste alors arrête ok? Souffle un bon coup, remets-toi et calme tes esprits parce que c'est demain que ça va devenir sérieux. Tu as une idée de ce que tu vas lui dire?

Moi: Non... tout ce que je ressentais sur le cœur je l'ai dit aujourd'hui. Si je devais me répéter ça n'aurait plus aucun sens. Et puis... celle qui n'a pas tout dit c'est elle. Ce sera à elle de vider son sac.

Chelsea: J'espère vraiment qu'elle va te pardonner et que tout va aller pour le mieux et si tu arrêtes de faire certainement cette tête de déterrée, tu influenceras avec de bonnes ondes les évènements de demain.

Assura-t'elle avec une telle conviction que je jurerais presque l'imaginer en ce moment accompagner ses mots des grands gestes dont elle seule a le secret. Visualiser le tableau me fait sourire mais ça ne suffit pas à chasser cette ombre de mes pensées parce que ce que je ressens n'a rien à voir avec du pessimisme. C'est de l'instinct....et jusqu'à maintenant, il ne m'a jamais trompé.

*

Samedi 23 Juin 2018

?!: Comment ça partie?

M'écriai-je sans vraiment y croire à une Bégonia à deux doigts de s'effondrer.

Bégonia: Je suis désolée Yaël...

Je parierai tout mon héritage que c'était pile après mon départ...

Elle n'a jamais eu l'intention de discuter avec moi aujourd'hui en fait. C'était juste un prétexte pour mettre fin à la discussion sans que je me doute de quoique ce soit...

Ironiquement, je m'en doutais...

Et contrairement à la pensée populaire, anticiper le mal ne le rend pas moins douloureux à vivre...au contraire...

J'aimerais dire que j'ai l'impression qu'on m'enfonce un couteau de boucher dans le torse mais ce serait mentir parce que la douleur que je ressens est indescriptible.

Ce n'était pas un secret qu'elle comptait quitter la ville...mais j'avais espéré à défaut de la faire changer d'avis, pouvoir la convaincre de nous donner une chance d'être enfin ce que j'avais toujours rêvé et que je n'avais plus cru possible.
Et tout était tout simplement parti en fumée alors que j'avais enfin l'impression d'effleurer la surface de cet idéal.