"Mademoiselle, après notre conversation de la nuit dernière, j'ai discuté avec un valet qui a travaillé pour votre mère. Il m'a donné une lettre qui était dans son bureau, elle a demandé à ce qu'elle vous soit donné pour votre première grossesse. Le valet ne sait pas que je vous l'a donne."
Harriet m'a tendu une enveloppe abîmé par le temps, elle avait jaunie, j'ouvris cette dernière pour en retirer le contenu, un bout de papier bruni.
"Ma douce enfant. Je suppose que tu lis cette lettre en attendant ton premier enfant, en tout cas, je l'espère. J'espère aussi que ton époux est doux et bienveillant, qu'il sera un bon père. Ce que je veux c'est que ton couple ne soit en aucun cas comme le mien. Tu te dois d'être heureuse. Je sais que tu dois me haïr. Je ne t'ai rien dis et j'ai empoisonné ton père et ma personne. C'est d'une lâcheté infini. Mais je l'aime et je ne peux vivre en sachant mon crime. Ni le laisser vivre et te mettre en danger. Chaque jour que Dieu me donne, je le passe à prier. Prier pour que tu restes en vie. J'aimais profondément Alessandra, Rossa et Aviero. Je suis rongée chaque jour de leurs disparitions. C'est bien plus douloureux que les bleus sur mon corps. Je suis votre mère et j'ai échoué. Mon rôle était de vous protéger. Je veux encore le faire. Je veux protéger ta peau si parfaite. Mais je vais mourir, ou plutôt, je le suis déjà quand tu liras cela, c'est mon dernier acte de protection. Je suis morte mais je serai toujours derrière toi. Sache également que je ne doute pas que votre père vous aimait. Le Seigneur l'a voulu fou, mais il ressentait de l'amour pour nous, je le pense. Mon enfant, profite du temps et j'ai honte de toi : votre père nous disait toujours que vieillir est un fléau pour une femme. Il est sot. Vieillir est une bénédiction car cela vous fait réaliser que la vie doit être prise au sérieux.
Ta mère qui te protège de la violence et du malheur."
"-Ne pas avoir un couple comme elle, hein ?-Pardon ?"
J'ai commencé à pleurer, à crier de toutes mes forces. Oh mère, pardonnez-moi car j'ai échoué. J'ai laissé un homme abîmé le corps que vous vouliez protéger, vous êtes morte pour moi et je n'ai même pas pu honorer votre mémoire, mon corps est marqué à jamais...J'ai bêtement voulu fuir toute ma vie, par peur de voir mon père en chaque homme, je réalise maintenant qu'il était toujours malgré tout présent. J'ai beaucoup plus ressenti sa présence que la vôtre, mère...Pourquoi n'ai-je pas pu voir cela plus tôt ? L'amour, la famille...Cela me paraît si utopique. La vie ne fonctionne pas comme les contes, pourquoi une femme qui a eu un mariage arrangé et violent me parle d'amour ? J'ai serré fort la lettre, avant d'être calmée par Harriet.
"-Ma mère voulait pour moi une vie saine et rangée. Et moi j'ai été battue, j'ai rejoins les nobles du mal, j'ai été infidèle, enceinte hors union, j'ai bafoué mon rang. Bref. Comment faire pire ?
-Vous vivez la vie que vous voulez, c'est surtout ça qui est important."
Je ne suis même pas certaine de vouloir cette vie. J'ai rangé la lettre et des couturières de la maison Napoli sont venues pour la robe, mon réel bonus dans ce mariage c'est ce bijou, j'ai participé à la conception pour créer le plus beau trésor de l'entreprise. Comme voulu, quand ils m'ont montré la robe, elle était splendide. Elle doit être inestimable. Elle ne fait ni fouillis, ni brouillon, mais est ornée de perles teintées, de drapées, de froufrous et des tissus les plus coûteux, tout cela teinté de noir. J'ai mis mon chef d'œuvre, et je me suis contemplée dans le miroir.
"-Mademoiselle, il faut mettre la robe en dernier. On doit vous maquiller et vous coiffer.
-Faites donc, vous n'abimerez pas la robe, mais je ne vais pas l'enlever."
Ainsi ce sont exécutés les domestiques et employés pour cette journée normalement la plus belle de ma vie. Pendant ce temps, des préparatifs avaient lieux dans le manoir Napoli, où aurait lieu la fête après l'union. Il y a trop de vie ici, c'est assez perturbant. Je me promenais dans l'allée des enfants quand je vis Ciel Phantomhive devant la porte d'Alessandra.
"-"Alessandra Napoli, 1862-1870...Elle aussi, c'est la troisième porte avec des dates.
-Je n'arrive pas à me résoudre à laisser les chambres pour des futurs générations. Je suis frustrée à l'idée que ma fratrie ne sera jamais dans une chambre pour adulte.
-Donc vous préférez les laisser dans une chambre pour enfant pour toujours ?
-Anges et démons existent, fantômes aussi non ?
-Bonjour Mademoiselle Napoli.
-Sébastian.
-Les gens partent ailleurs après leurs morts.
-...Dans mon esprit, ils sont encore là."
Ciel m'a regardé en silence avant de caresser la plaque en argent sur la porte d'Alessandra. Nous avons un peu discuté de nos enfances avant que Harriet m'appelle pour aller à l'église.
"-Comte, pourquoi être venu ici ?
-Je ne viens pas à l'église alors je vais attendre ici.
-Vous êtes bien sans gêne. Mais allez-y. Je vous ordonne juste de ne pas toucher à ses portes ni au cimetière.
-J'ai cru entendre dire que vous refusiez que ces lieux soient entretenus. Sébastian peut...
-Chuuuuut, chuuuut, chuut. Le démon ne touchera pas l'innocence des enfants. Vous vous avez été corrompu, mais eux sont encore purs.
-Corrompu parce que mon jeune maitre a passé un pacte avec moi ?
-Non, corrompu parce qu'il est devenu adulte. Il a perdu son innocence à la seconde où il a prit le relais de Vincent, à la seconde où Vincent...A la seconde où Ciel est devenu orphelin, il était l'adulte."
Je me suis rendue à mon mariage. J'ai fais la scène habituelle, l'allée jusqu'au prêtre, le discours. J'étais face à Frederick, il est très beau, vu de près...Son regard se plonge dans le mien alors qu'un frisson me parcours. Le prêtre en vient au moment du baiser des mariés. J'ai l'impression de quitter mon corps pour m'approcher de son visage, il pose ses mains sur mes épaules et m'embrasse langoureusement. Tout le monde applaudi alors que je réalise que je suis une femme mariée, encore, j'ai peur à l'idée d'être comme ma mère, ou simplement comme moi. Nous nous sommes prit la main et avons sourit au public. J'ai signé le contrat préalablement lu, que j'ai quand même relu. C'est bien la huitième fois que je le lis, il est convenable, je l'ai même arrangé pour garder mon nom en plus du sien. Je suis maintenant Madame Napoli-Hervey.
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[Black Butler] Vos yeux m'écœurent (Sébastian x OC)
FanfikceGracie Angeli s'est présentée un jour au manoir Phantomhive, sans passé, sans histoire. ___ /!\Cette courte fanfiction retrace l'histoire du manga (ALERTE AUX SPOILS), et non de l'anime. Si des éléments semblables à l'anime ont lieux, c'est un malhe...