Chapitre 8

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- Donc vous êtes en train de me dire que j'ai fait une sorte de... Crise ? J'articule, horrifié.

Je suis dans le lit de cette chambre d'ami que je commence à bien connaître. Je me suis assez redressé jusqu'à ce que mon dos prenne appui contre la tête de lit collée au mur. Au comble de la honte, j'ai les yeux écarquillés, relevés vers Jackson et Derek. Qui me fixent. Et semblent sur leurs gardes. Ont-ils peur que je recommence ? C'est possible, mais qu'ils se rassurent : je vais bien.

Je crois.

En tout cas, je ne me sens plus nauséeux. J'ai si bien rendu le peu de nourriture que contenait mon ventre qu'il est on ne peut plus vide. Si je dois à nouveau vomir, rien ne sortira à part de la bile.

Jackson hoche la tête suite à ma question et explique :

- T'étais intenable. Tu hurlais, tu te débattais, tu voulais qu'on te lâche. Sauf que si on te lâchait, tu tombais par terre. T'avais aucune énergie mais tu trouvais la force de bouger comme un diable.

A côté de lui, Derek acquiesce sans rien dire et moi, je me voûte, je me ratatine. Complètement mortifié, j'aimerais disparaître, là, maintenant et qu'ils ne me voient plus jamais tant ma honte est grande. Je leur casse déjà les pieds à être là et bien sûr il faut que j'en rajoute en faisant n'importe quoi ! Bravo Stiles... Et après, tu t'étonnes d'être dans la merde ? Tu t'étonnes d'avoir des ennuis ? L'image de Peter me revient à l'esprit mais je me force à la balayer d'un revers de pensée. A force, je ne sais plus de quoi je peux être capable. Je ne savais même pas que je pouvais faire autre chose que des crises de panique, ça ne m'était jamais arrivé jusqu'à maintenant. Et voilà qu'en seulement quelques heures, j'ai tout enchaîné : j'ai fait des crises d'angoisse, j'ai vomi, je me suis gratté jusqu'au sang, je... Je me suis un peu oublié, me débattant et hurlant contre Derek et Jackson. Suis-je vraiment tombé si bas pour perdre le contrôle de moi-même à ce point ?

- Mais c'est pas le plus important actuellement, dit Derek d'une voix grave, me sortant de mes pensées.

Jackson prend tout de suite le relais, m'apprenant qu'ils m'ont effectivement entendu vomir mais qu'à ce moment-là, ils étaient dehors, à l'extérieur de la maison. Ils se sont alors précipités à ma rencontre et c'est là que je leur ai donné du fil à retordre. Et moi, je me demande : jusqu'où peut monter mon niveau de honte ? Elle dépasse des limites dont je n'avais même pas connaissance jusqu'à maintenant.

- D-désolé, je peux seulement bredouiller.

- T'as pas à t'excuser, me dit le kanima. En revanche, ça nous emmerde parce que du coup, t'as plus rien dans le ventre.

Je me crispe et mes doigts se resserrent d'autant plus sur les draps. Non. Ne me parlez pas de nourriture. Je ne veux pas y penser une seule seconde. Mon ventre se tord et j'ai l'impression de sentir de l'acidité me remonter dans la gorge. Celle-ci me brûle alors que j'avale difficilement ma salive. L'idée de manger quelque chose me révulse. J'ai effectivement voulu faire un effort en mangeant ce que m'avait fait Jackson mais j'ai bien vu que ce n'était pas le moment. Mon ventre n'est pas prêt à garder quoi que ce soit. Alors, j'en viens à espérer qu'ils vont s'arrêter là, qu'ils ne vont pas me demander tout de suite de manger, parce que je ne vais pas y arriver. J'ai besoin d'un peu de temps. Des heures, oui, quelques heures pour que mon ventre s'adapte. Pour que j'oublie le regard de Peter lorsqu'il a joui juste au-dessus de mon nombril.

L'air fatigué et presque las, Derek s'avance un peu, s'assoit au bord du lit et pose sa main sur mon épaule.

- Calme-toi, Stiles. On ne va te forcer à rien, si c'est ce qui est en train de t'affoler. On veut juste te dire... Qu'il faudrait que tu manges un peu. Pas tout de suite si tu n'en as pas envie. Seulement, il va falloir commencer à y penser et...

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