Chapitre 23

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J'ajoute un sucre à mon café, j'attends qu'il se disperse, puis je l'avale d'un trait. J'en ai besoin. La fatigue me guette et ce n'est pas le moment de m'endormir. J'ai la nuit pour ça, en espérant qu'elle ne soit pas coupée par un autre cauchemar de Stiles. Je ne lui en veux pas, je sais qu'il aimerait lui aussi avoir un sommeil tranquille, mais il a du mal pour l'instant.

Il s'est passé trois jours depuis l'initialisation de notre lien et malheureusement, je ne constate que de légers progrès – un peu hasardeux également.

- Et maintenant qu'est-ce qu'il va se passer ?

Je relève les yeux vers Jackson, dont je continue de squatter la maison, par la force des choses. Tant qu'on garde Stiles avec nous, protégé, on ne peut que rester là, tous les trois. Jackson est d'accord et m'a clairement signifié qu'on pouvait rester autant de temps qu'on le voulait – ses parents étant en déplacements professionnel pour plusieurs mois, on est tranquilles.

Je hausse les épaules. J'aimerais bien le savoir, mais... La situation est particulière. Je crée un lien par rapport à la consolidation d'un autre lien. Peut-être que c'est ça qui coince ? Honnêtement, je pensais qu'une fois notre lien d'union initialisé, la différence serait flagrante et que Stiles reprendrait plus facilement le dessus mais force est de constater qu'il a du mal, et je le comprends. En fait, je me rends compte que tout ça, c'est bien plus compliqué que ça en a l'air. Deaton a parlé de ça comme une potentielle solution pour ralentir la progression de Peter en Stiles, mais je me demande s'il a vraiment raison.

Tout ce que je sais, c'est que les fondations du lien qui me relie à Stiles sont à peine posées. En fait, ce qu'on a, ce n'est pas grand-chose.

Durant ces trois jours, je ne me suis pas tourné les pouces. Outre les moments que j'ai passé avec Stiles, je me suis documenté. Ce que je sais du lien d'union, c'est mineur. J'ai beaucoup parlé avec Deaton qui m'a prêté des livres et continue jour après jour de me renseigner comme il le peut. Tout ce que j'ai retenu, c'est qu'en plus de notre alchimie, on doit passer du temps ensemble. Beaucoup de temps ensemble. La différence avec le lien qu'a d'ores et déjà créé Peter, c'est qu'on n'a pas besoin d'effectuer un quelconque acte charnel pour que notre lien soit là et qu'il continue de se construire. Le baiser – multiple – qu'on a échangé a été une bonne manière d'initier la chose, puisqu'il faut qu'on partage quelque chose pour cela. Du reste, je suis un peu perdu. Parce que du temps avec Stiles, j'en passe, même si on n'a pas réitéré les embrassades depuis ce jour. Et j'ai l'impression que depuis qu'on a créé le lien, ça ne bouge pas. Il est frêle, fragile et je le ressens. J'ai l'impression qu'il peut être brisé à tout moment et ça me terrifie. Je ne peux pas concevoir que cela puisse arriver parce que sinon, je ne sais pas ce qu'on pourra faire.

Depuis l'autre jour, on ne s'est pas réembrasser et je me dis que, peut-être, c'est ça qui coince. Peut-être qu'à défaut de pratiquer un quelconque acte charnel, on doit partager des contacts, réitérer l'intimité de l'échange qui a tout changé. A cette idée, je suis un peu réticent. Ce qu'on a partagé, c'était... Bien, très bien. Peut-être trop bien. Et c'est ça le problème. J'ai un peu trop aimé pour mon bien et dans la mesure où on ne s'unit pas par amour, je ne sais pas si c'est une bonne idée.


D'un autre côté, je suis persuadé qu'il faut que je passe au-dessus de ça. Je n'ai pas peur de lui faire du mal, pas à proprement parler. Ce qui est certain, c'est que la confiance qu'on s'accorde doit être immense. On doit pouvoir se fier aveuglément l'un à l'autre. En soi, c'est déjà le cas, mais ce n'est pas assez. Dans la mesure où il est partagé entre moi et Peter... Involontairement, bien sûr, j'avoue que ça rend la tâche un peu plus difficile.

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