Chapitre 19

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La main droite de Peter allait et venait sur son sexe on ne peut plus dur. La gauche, elle, tenait une photo qu'il ne regardait même plus tant il la connaissait par cœur. Il s'agissait de Stiles de dos, les poignets emprisonnés au-dessus de sa tête par sa main à lui, le t-shirt relevé mettant à nu sa splendide chute de rein et son cul à damner un saint. Ce soir-là, Peter l'avait coincé contre le mur et avait profité de sa tétanie sans vergogne, sans aucun regret. A coup sûr, Stiles n'était même pas au courant qu'il l'avait pris en photo. En même temps, Peter était discret, Peter savait y faire.

Oui mais voilà, il était en manque et n'arrivait plus à ne pas penser à l'hyperactif. Cet ange tombé du ciel avec lequel il comptait au départ juste aider tout en s'amusant un peu était devenu une véritable obsession. La sienne. Oui, Stiles était à lui, il en avait décidé ainsi. Pourtant, Peter n'aurait pas parié sur lui : des humains agréables à regarder, il y en avait des tas sur cette terre. Mais des humains agréables à regarder au caractère bien trempé saupoudré de cette soumission qu'il faisait aisément ressortir... Il n'y en avait pas beaucoup. Puis tous les grains de beauté qui saupoudraient sa peau lui apportaient quelque chose. Peter avait voulu les compter mais chaque fois, il arrêtait parce qu'il voulait juste passer à l'étape supérieure et soulager ce feu que Stiles allumait sans même le vouloir. Il suffisait qu'il soit là, face à lui et que Peter songe à simplement toucher sa peau addictive et son membre s'érigeait à vitesse grand V. S'il n'avait pas trouvé son compagnon, il avait trouvé sa poupée sexuelle et ça, ça n'avait pas de prix. Jamais Peter n'avait autant pris son pied en faisant si peu de choses, en allant aussi peu loin dans ses actes, si bien que tout cela le renforçait dans l'idée qui s'était imposée à lui comme une évidence.

Stiles lui convenait bien trop pour qu'il le laisse à qui que ce soit.

Encore moins à Derek.

Au départ, il était réellement partant pour aider Stiles à conquérir son neveu. C'était mignon et drôle, de voir l'hyperactif à la langue bien pendue rougir à la moindre mention de cet apollon qu'était le rejeton de sa sœur. Oui, il s'était dit que ce serait drôle et qu'il aimerait bien, par la suite, vanner Stiles sur ses sentiments et la manière qu'il avait eu d'accepter cette proposition qu'il lui avait faite. Il lui avait assuré qu'il ne ferait que faire en sorte de rendre Derek jaloux, notamment en déposant son odeur sur lui. Au départ, il s'agissait simplement de quelques étreintes timides, un baiser sur la joue par-ci, une main sur la hanche par-là... Et puis c'était peu à peu devenu plus sombre, plus malsain.

N'allez pas croire que Peter n'était pas conscient de ce qu'il faisait. C'était même l'inverse. Il savait qu'il y avait des limites à ce pacte et les avait dépassées volontairement.

Parce qu'il avait rapidement pris goût à Stiles, au point de ne plus vouloir le laisser partir. Peu importe les sentiments qu'il avait pour son neveu : ceux-ci disparaîtraient et Peter n'avait aucun doute là-dessus. Derek avait du cœur et c'était un neveu sympathique malgré sa froideur apparente. Subsistait en lui cette tendresse qu'il évitait de trop montrer depuis que Kate avait abusé de sa confiance, suivie de Jennifer. En toute franchise oui, Derek méritait de trouver le bonheur et il était clair que Stiles aurait pu le lui apporter. Peter était même certain que ces deux-là pourraient être heureux rapidement si l'un et l'autre cherchaient à se rapprocher – et c'était également pour ça qu'il avait au départ voulu l'aider. Ensemble, Derek et Stiles auraient formé un beau tableau.

Oui, mais c'était injuste.

Pourquoi Derek aurait-il droit au bonheur et pas lui ?

Lui, Peter, avait toujours tout fait pour sa famille et il ne l'avait jamais vraiment sentie, la jeune Argent. Il avait douté de ses intentions à plusieurs reprises et ce qui devait arriver était arrivé : elle les avait tués, tous. Parce que si Cora, Derek et Peter s'en étaient tous trois sortis, quelque chose en eux était mort ce jour-là. Peter s'était retrouvé incapable de faire quoi que ce soit et ce, durant des années : l'incendie lui avait laissé des marques physiques mentales, au point de le garder tétanisé des mois durant. Et puis, un jour, il était arrivé à sortir de cet état cathartique et il avait recommencé à vivre.

Sweet DreamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant