Chapitre 35

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Ils s'embrassaient à en perdre haleine. L'urgence dominait, les poussait à combler le moindre centimètre entre eux, à se serrer fort l'un contre l'autre, comme s'ils pouvaient disparaître à tout moment. Tous les deux. La main gauche de Stiles se perdit dans les cheveux décoiffés de Jackson tandis faisait durer leur échange autant que possible. C'était bon. Doux et familier. Quelque chose de pur, sans artifice. Ils s'étreignaient, se caressaient chastement sans aucune excitation derrière. Chacun laissait son instinct dicter ses gestes, sa passion intensifier leurs contacts, sa souffrance resserrer leurs étreintes.

Parce qu'ils avaient mal, tous les deux. L'un de perdre l'autre, l'autre de perdre l'un tout en sachant sa fin imminente. Dire que Stiles était rassuré serait mentir. Jackson lui avait promis qu'il resterait à ses côtés mais dans un sens... Il n'arrivait pas à y croire. Et cette peur, il la lui transmettait. Malgré lui, le lien se créait à une vitesse édifiante, peut-être plus rapidement encore que celui qu'il avait avec Derek.

Comment vivrait Stiles avec deux liens d'union et un lien de possession ? Aucune idée, mais il n'y pensait pas. Les baisers passionnés qu'il échangeait avec Jackson étaient... Déroutants. Et désirés, cette fois. Il était le seul maître à bord et il accueillait l'affection que lui apportait le kanima avec avidité et plaisir. Il en avait besoin, bordel. Terriblement besoin. Avait-on besoin de préciser qu'il aimait beaucoup ce qu'ils faisaient ? Entre deux baisers humides et chauds, Stiles lâcha un soupir de bien-être juste avant que Jackson ne s'empare à nouveau de ses lèvres rougies par ces douces pressions. Parce que ça faisait du bien. Bordel, il avait l'impression de respirer à nouveau. C'était éphémère, mais il en profitait. Il avait besoin de ressentir quelque chose de positif et de s'y raccrocher. Parce qu'il ne voulait pas partir. La main fourrée dans les cheveux d'or de Jackson, Stiles s'abandonnait sciemment. Il n'avait pas peur. Avec Jackson, c'était atrocement simple. Pourtant, leur rapprochement était tout récent et on ne pouvait pas dire qu'ils s'étaient fait confiance dès le début. Stiles n'arrivait même pas à croire que Jackson puisse vouloir l'aider. Et pourtant, c'était le cas. Il se donnait, corps et âme. Pour lui.

Le plaid glissa sur le sol, mais Stiles ne sentit pas la différence, tout simplement parce que Jackson lui tenait chaud, si chaud... Et les baisers dont il l'abreuvait étaient emplis d'une affection impossible à nier. Une affection plus forte que tout. Elle recouvrit ses pensées sombres d'un fin manteau d'argent qu'il était incapable de visualiser, mais qui était là, bien présent. Dès lors, les baisers s'enchaînèrent avec plus de profondeur et une passion peu communes. Toutefois, la pureté régnait dans leurs gestes et la manière dont ils liaient leurs lèvres. La manière dont ils se caressaient était vide de toute forme de luxure. Ou de sensualité. C'était aussi primaire qu'un besoin, éloigné de toute forme d'excitation sexuelle. Et pourtant, Jackson avait lâché la bride. Il ne cherchait plus à se contrôler pour s'empêcher de faire ce qu'il désirait, parce que ce qui l'animait n'était rien d'autre que cette douleur de le perdre. Ni lui, ni son loup ne songeait à faire dériver les choses. L'embrasser, c'était tout ce dont les parts animales et humaines avaient besoin.

Et aucun des deux hommes ne se doutait de la portée du lien qu'ils étaient en train de construire.

xxx

Jackson porta la tasse de café à ses lèvres et le but avec lenteur. Rares étaient les moments où il avait la possibilité d'être seul, en tête à tête avec ses pensées. La présence de Stiles était fort agréable, mais il fallait avouer que la petite sieste que faisait l'hyperactif à l'heure actuelle dans la chambre qu'ils s'étaient mis à partager était la bienvenue. Elle leur était bénéfique à tous les deux. Stiles se reposait, et Jackson pouvait ainsi réfléchir posément sans avoir à surveiller son... Compagnon. Parce qu'au final... Le lien était bien là. En tant que loup, il le ressentait parfaitement bien. Pour être honnête, il ne savait pas trop comment il avait fait, mais le fait était que ça marchait.

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