Chapitre 31

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Derek ferma le grand sac dans lequel il venait d'enfourner tout un tas de vêtements. Les siens, ceux de Stiles, et quelques-uns de Jackson. Ils n'avaient pas besoin de grand-chose et si besoin, le shérif leur fournirait des affaires supplémentaires lorsqu'il aurait le temps, ce qui n'était pas le cas actuellement.

Noah Stilinski croulait sous le travail. Il peinait à s'en sortir et même s'il s'agissait de son fils, il ne pouvait pas l'aider, tout simplement parce qu'il n'avait pas le temps. Le commissariat était en sous-effectifs, plusieurs policiers avaient été blessés récemment, et prendre des vacances n'était pas une option. Pourtant, il en crevait d'envie et savait dans quel état était Stiles. Mais de son côté, tout ce qu'il pouvait faire, c'était aider comme il le pouvait, dans la mesure de ses moyens. Se débrouiller pour faire un aller-retour, c'était possible. Allonger son séjour, non. Il aimerait, vraiment, mais au commissariat, c'était la crise. Son fils était sa priorité, mais il n'était pas en capacité de faire quoi que ce soit pour lui alors... Derek et Jackson l'avaient mis à l'aise en lui assurant une nouvelle fois qu'ils continueraient de prendre soin de lui et qu'avec eux, Stiles était en sécurité. Pour être honnêtes, ils ne lui avaient pas tout dit, mais disons qu'il en savait assez.

Une fois le sac parfaitement bouclé, Derek leva les yeux vers Jackson, qui s'empara du sac et sortit de la pièce. L'ancien alpha tourna la tête vers Stiles qui était assis en tailleurs sur ce lit qu'il occupait depuis le début de cette histoire. Il gardait cet air perdu qui commençait à être habituel chez lui.

Stiles ne perdait pas la mémoire, pas à proprement parler. Simplement... Peter prenait parfois les commandes, sans agir pour autant. En fait, il l'isolait régulièrement du monde réel sans rien faire de plus, ce qui était assez perturbant et empêchait Stiles de réfléchir et vivre correctement. En un sens, il était devenu complètement dépendant de Derek et Jackson qui s'évertuaient à essayer de l'aider. Trois jours après l'évocation de ces fameuses vacances à la montagne, les loups s'étaient concertés, longuement, avaient fait des recherches, réservé un chalet à des centaines de kilomètres de Beacon Hills et les voilà sur le point de partir.

- Qu'est-ce... Qu'est-ce q-qu'on fait ?

La voix de Stiles était toujours aussi basse, comme s'il n'était toujours pas à l'aise avec le loup. Pourtant... Pourtant, chaque fois qu'il s'approchait de lui, Stiles se jetait presque dans ses bras. A ce niveau-là, il avait progressé. Si son esprit était torturé et si sa mémoire ne pouvait pas complètement fonctionner à cause de Peter, il reconnaissait toujours Derek. Il savait qu'il pouvait lui faire confiance et que... Que rien ne pourrait plus lui faire croire qu'il était mauvais pour lui. Peter avait eu beau le torturer à ce sujet, c'était peut-être la seule chose sur laquelle Stiles avait réussi à se positionner définitivement. Enfin, plus ou moins. Parfois, il lui arrivait de demander à Derek ce qu'il comptait faire de lui, comme s'il n'était plus son égal, comme si... Comme s'il parlait à quelqu'un d'autre en se déshumanisant. Derek lui répondait toujours la même chose, c'est-à-dire qu'il lui disait simplement qu'il continuerait de l'aider jusqu'au bout. Il leur arrivait de s'embrasser de temps à autres, mais pas beaucoup. Derek essayait par là de renforcer le lien mais cela ne semblait pas avoir d'effets notoires alors... Il diminuait la dose, se concentrait sur d'autres moyens de le faire rester lui-même.

Là, Stiles l'était. Mais il ne se souvenait pas de ce qu'ils avaient prévu. Non, il ne se souvenait pas parce que Peter avait dû le déconnecter la fois où ils en avaient discuté. Avec patience et en dissimulant son angoisse derrière un visage dur, Derek s'assit à côté de lui et caressa doucement son épaule.

- On part en vacances, dit-il d'une voix un peu trop rauque pour être naturelle. On va à la montagne.

Les mots s'étranglaient dans sa gorge, mais il tenait bon. Il n'avait pas le choix. Stiles... Ne devait pas remarquer son mal-être grandissant. Et cela marcha puisque ses yeux s'éclairèrent brièvement.

Sweet DreamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant