Chapitre XXIII - Une émotion assez forte

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TORI

J'aspirais à autre chose ces temps-ci, à un vent nouveau mais assez puissant pour balayer les coutumes en place. Je voulais montrer au monde ma bien-pensance et mon envie d'apaisement. Je n'allais pas attaquer, ni me défendre de manière déloyale. Car je savais que Basil ne ferait qu'une bouchée des personnes malveillantes à mon égard. Non, je n'aurais pas peur, j'étais animée par mon ambition, celle d'incarner la sécurité et la confiance. Si je désirais devenir politicienne, je me devais d'être irréprochable. Je comprenais l'inquiétude de mes amis, mais j'étais déterminée et prête à souffrir pour y arriver. On ne fait pas d'omelettes sans casser des œufs.

L'idée me trottait dans la tête depuis plusieurs jours, depuis Noël. Ce qui était arrivé à Oswin m'avait rendue folle de rage, je cherchais un moyen de la venger. J'ai d'abord pensé à plusieurs stratagèmes, plus violents les uns que les autres, je voulais faire du mal à Cédric comme il en avait fait à Oswin. Je voulais la venger et calmer cette colère dont j'ignorais l'issue. Puis j'ai croisé Aiden, j'ai voulu connaître son point de vue.

« ― Tu parles du Sorcier.

Le Vampire semblait peu étonné de ma demande. Il buvait un verre seul dans son coin lorsque je l'avais rejoint. Son regard s'était levé doucement sur ma personne, m'analysant doucement. J'étais rarement seule avec Aiden, nous étions souvent en groupe. Je ne le connaissais pas personnellement, je savais seulement qu'il ne me considérait plus comme un « sale Démon ». Nous n'avions que des ententes cordiales.

― Ce ne sont pas nos affaires, Tori.

Je fronçais les sourcils.

― Tu rigoles j'espère ? On parle d'Oswin là, tu ne vas pas rester sans rien faire !

― T'as raison, on parle d'Oswin mais est-ce que tu as vraiment parlé à Oswin ?

Je croisais les bras, la question était idiote.

― Bien sûr que oui.

Aiden secoua la tête, moqueur.

― Apparemment, non. Tu ne sais pas ce qu'elle veut, et ce dont elle a besoin. Mais moi, je sais.

― Arrête de faire le malin, tu as menacé Cédric, toi aussi tu voulais lui rendre la monnaie de sa pièce. Mais ce n'est pas bien méchant, je suis sûr que tu es capable de plus.

Il se mit à éclater de rire et je me sentis idiote le temps d'une seconde.

― Je sais ce que je fais, cela lui a permis d'être sage pendant un moment, c'était tout ce que je désirais. Il souffla lorsqu'il vit mon visage impassible. Ce mec l'a foutu dans la merde et elle se sent mal. Tu ne penses quand même pas que le frapper à mort résoudra tous ?

― Je rêve ou tu me proposes de garder ses actes impunis, tu as peur de lui ?

― J'ai peur de personne l'Humaine. Je suis juste plus malin, attaquer maintenant est risqué, patiente le temps qu'Oswin s'en remette, soit près d'elle et pousse-la vers l'avant.

Il leva son index, et continua :

― Puis, ensuite, tu pourras frapper. Je ne te parle pas d'un simple cassage de gueule, mais de quelque chose de plus évolué. Cédric est issu d'une grande famille, un bleu sur sa belle gueule t'enverras le meilleur Assassin de l'État. Il faut faire attention, et le traumatiser d'une façon irréversible, sans dévoiler ton identité.

Je m'éloignais, Aiden ressemblait beaucoup à Basil, ils étaient tous deux de magnifiques manipulateurs, des meurtriers compétents. J'y pensais parfois, j'avais des amis qui me terrorisaient, des amis qui pouvaient me tuer d'un coup de maître. Des purs produits d'une société individualiste. Pourtant je me sentais en sécurité, je n'avais pas peur pour moi en réalité, j'avais peur pour les autres.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 11, 2022 ⏰

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